• LA PORTE ! ! !

     

    LA PORTE ! ! !

     

    Oui. Je vais vous parler de la porte et j’ai le choix entre celle d’un palais, d’un salon, d’une cuisine ou des chiottes. Ne vous croyez pas en odeur de sainteté au point de devoir être offusqué par mes poussées de fièvre béotienne ! Mais trêve d’explication filandreuse sur la beauté des choses et entrons dans la vif du sujet et là… point de porte.

    Je vais vous confier un secret : nulle porte n’est fermée. Si accidentellement l’une d’elles l’est ; le Christ nous donne la clé : « Frappez et l’on vous ouvrira !». Eh oui ! il est important que les portes soient ouvertes. Je vous demande en passant de ne pas confondre une porte avec l’ouverture d’une barrique, car de nos jours les débouchés dans la vie professionnelle sentent la vieille bonde, car vivre ne se résume pas au mot travail, lequel est le cœur du triptyque de l’esclavage moderne : « métro, boulot, dodo ». Se priver de liberté toute sa vie n’est-ce pas une condamnation à perpette avec une remise de peine, que l’on appelle retraite, pour avoir le temps de préparer quoi au juste si ce n’est sa décrépitude ? Soyez-en sur mes frères : nous nous sommes fait avoir car il y a des solutions pour éviter un pareil désastre qui va à contre-courant de la réalisation de l’être.

    Un jour j’ai rencontré un vieux monsieur retraité assis sur un banc qui donnait des mies de pain aux pigeons. Je partageais son banc un instant pour l’entendre me dire « cher monsieur, voilà ou m’a conduit mon plan de carrière ! ». mortalité… Pardon,  moralité : nous sommes des pigeons.

    N’allez pas raconter, d’une porte à l’autre, que je suis asocial et refuse le travail. Je ne suis point séditieux mais considère, comme dans la chanson que « Le travail, c’est la santé. » et il est « santé » quand il n’est pas corvée et grande bagarre épuisante et malsaine pour trouver une petite place au soleil afin de s’aménager quelques années de « bonheur » illusoire quand notre bougie est entièrement consumée.

    Les portes furent créées soit ouvertes soit entrouvertes soit encore entrebâillées. Bon, je sais qu’il est plus facile d’étudier le fossile d’un cloporte que celui d’une porte car, cette dernière, n’obéit pas aux lois de l’évolution. Je plaisante à peine car je sais qu’il existe des gens fermés (des cloportes) aussi rigolards que des portes de prison qui vous diront que les portes n’existent pas car il n’y a pas de fossiles ! J’ai une éruption de boutons philosophique qui me fait dire que la connerie humaine se complaît en toute extrémité.

    Rien n’est parfait dans la nature, et c’est à l’homme qu’il appartient d’aider cette sage ouvrière dans ses productions… Je vous l’avais dit rien n’est fini, rien n’est fermé, même notre univers est ouvert sans cela point d’échange d’énergie. Vous avec saisi ? c’est à nous de l’achever. Donc  nous devons apprendre à la fermer… cette porte ! Si vous avez compris mes balivernes, sous académiques, vous avez compris le fondement essentiel de l’alchimie et celui de la vie.

    Quand je crie « La porte ! ! ! » vous comprenez  qu’il faut la fermer ! Je parle aux bavards creux mais surtout à mes amis les alchimistes chevronnés qui n’ont rien de creux et qui ne s’expriment que par la parole perdue, celle qui se parlait avant Babel quand les portes de l’univers étaient encore grandes ouvertes.

    Si  je me laisse aller (selon vous à des niaiseries) si je m’amuse en votre compagnie c’est pour tenter d’expliquer que la faculté que l’on nomme imagination se transforme en inspiration lorsqu’elle se trouve délivrée des entraves de notre raison, c’est-à-dire, plus exactement de notre volonté intellectuelle. Amusons-nous donc !

    L’odeur de sainteté s’échappe peut-être de l’encensoir de nos églises. Sans vouloir bousculer les dévoreurs de curé, c’est par là que je vais commencer. Théoriquement leurs portes sont toujours ouvertes sauf depuis que des extrémistes violents, qui ne jurent que par l’argent ou par des idéologies « gauchistes » ou « droitistes ». Allez savoir ce qui se passe dans des têtes chamboulées depuis que les anciens cathos. s’opposent aux nouveaux et où chacun se fait un devoir de recracher méchamment la bonne vieille soupe qui manque seulement d’assaisonnement.

    Notre sens du sacré s’évapore lentement et inexorablement. Alors les portes de l’univers se ferment lentement car il ne saurait entendre parler de nous, de notre misère sans nom dont nous sommes pleinement responsables. Hélas en nos églises le gardien du seuil a déserté et les portes ouvertes attirent maintenant les truands fil de Belzébuth qui jusqu’alors étaient tenus en respect par une crainte à l’origine insaisissable.

    Eh oui, à l’époque bénie où le sacré habitait les voûtes romanes ou gothiques est révolue, il a fui avec horreur les calicots syndicalistes qui proclamant à grand tapage que « Dieu, vous aimes » et qui s’affichent sans vergogne sous le regard goguenard de ceux qui sont incapables d’aimer réellement par manque de formation mystique. Eh oui, aimer s’apprend afin de ne point confondre l’élan affectif de tendresse nécessaire à un couple avec  la puissance d’une action « désincarnée » dont la grandeur côtoie l’humilité la plus profonde et manifeste le spirituel.

    Chez les catholiques le sacerdoce n’est plus. L’Église Universelle a été usurpée par des bandes d’animateurs machos à la chansonnette facile et à l’ordination douteuse. Quant aux études théologiques, elles sont si superficielles que les sacrements et donc le sacré n’ont plus aucun sens pour eux. De grâce, que votre foncière honnêteté ne me fasse pas remarquer que  « tout pouvoir légitime est issu d’une usurpation »… Si c’est votre monde tordu, je vous le laisse et je me fais Mérovingien !

    Un vieux prêtre malade m’a confié un jour que sentant venir la mort, il alla voir un de ses collègues plus jeune, pour qu’il lui administre les derniers sacrements. La réponse le laissa pantois : « Tu crois encore à ça ? ». Ce vieux prêtre n’a plus jamais rit jusqu’à son décès.

    Le père d’un de mes amis ne voulait pas mourir sans avoir reçu les derniers sacrements, il demanda à son fils d’aller demander à un prêtre de venir les lui donner. Mon ami alla dans l’église toute proche où le prêtre était en grande discutions avec la sacristine. Quand ils eurent fini mon ami fit sa demande. Le prêtre et la sacristine se regardèrent en ayant l’air de dire « il débarque d’où celui-là ! » Après une longue hésitation le curé lui tourna le dos en lançant : « Je n’ai pas le temps ! ».

    Vous avez compris, tout est perdu. À nous de tenter de comprendre ce que les anciens ont voulu nous transmettre de magnifique à travers leurs symboles. Saisissons le message initiatique des bâtisseurs de cathédrales, celui qui précéda cette  Église réformiste, laquelle entra il y a maintenant  près de cinquante ans, en une décadence telle qu’elle n’est plus qu’une idéologie religieuse n’ayant plus de rapport sérieux avec la spiritualité. Ouvrez la porte d’une église et assistez à un office. Le célébrant est-il crédible ? Parvenez-vous à méditer ?  le discours a-t-il  des accents de vérité ? C’est à vous de juger.

    Oui, dans tout temple, c’est-à-dire dans tout espace sacré, se sont là, que les portes sont les « instruments » permettant le passage du monde profane où le temps est artificiellement morcelé, à la lumière vitale du monde et du temps UNIFIE. Croyez-moi si je vous affirme que les phrases qui précèdent ne sont point issues d’un jeu rhétorique ou d’une envolée poétique. Les sages Orientaux et Occidentaux ne sauraient me contredire si j’affirme que cet aspect des portes est fondamental si on souhaite un jour entrer au palais du roi.

    Souvenons-nous de l’importance, dans la mythologie gréco-romaine, du dieu Janus au double visage, le dieu des portes, celui qui ouvre l’année, et de tous les « gardiens du seuil » placés à l’entrée des temples anciens afin d’en protéger les abords.

    Les deux visages du dieu Janus regardaient, respectivement, le passé et l’avenir, illustrant en une seule représentation l’unité du temps, la coexistence du passé et de l’avenir. C’était aussi le symbolisme des portes zodiacales, celles des hommes (Cancer) et celle des dieux (Capricorne). Janus a donné son nom au mois de janvier (Januarius en latin) ; il possédait les deux clés, d’agent et d’or, puisque les anciens le considéraient comme le dieu de l’initiation aux petits et aux grands mystères.

    Telle est la raison pour laquelle la première ordination menant au sacerdoce prend le nom de portier (disparue depuis 1968) ou l’on trouve la représentation de Janus sur la couverture des rituels d’ordinations. Durant la cérémonie le portier se voyait remettre par l’évêque les clés du temple pour en devenir le surveillant. C’était donc une initiation dans le sens ou l’entendait les anciens centres initiatiques comme à Éleusis. Toutefois le Christ en avait changé la formule car sa venue avait bouleversé le monde suprasensible au pont de rectifier le processus initiatique menant à « l’éveil ». De ce fait les ordinations devinrent des initiations chrétiennes avec une plus grande puissance que celles dispensées par Éleusis ou Samothrace et même les mystères Égyptiens. Cela pour dire que le Christ n’est pas venu pour rien. Sa vie est une chose mais son action en est une autre que nous ne soupçonnons même pas tant la tradition non  écrite fut occultée.

    Oui, le sacerdoce était la voie initiatique de réalisation Occidentale. Il ne doit donc pas être confondu avec l’Église, C’est la voie initiatique chrétienne, « sans les curés », en quelque sorte. Cette indépendance vis-à-vis des ecclésiastiques est la « colonne vertébrale » de toutes les Églises chrétiennes, qu’elles soient catholiques orthodoxes ou autres. La voie du sacerdoce ou voie sacerdotale caractérise l’ésotérisme chrétien. Elle est initiatique et indépendante de l’Église, ce qui lui a valu le nom de « rose-croix ». C’est en effet sur la croix que fleurit la rose initiatique chrétienne. Cette rose peut-être parfois remplacée par un lys, (dans le sens de blancheur et de lien) et l’on comprend pourquoi.

    Cela pour dire que les initiations maçonniques qui en dérivent ont souvent emprunté leur rituel à la cérémonie d’ordination sacerdotale.

    Mais un rituel initiatique n’a de valeur intrinsèque seulement si l’initiateur a reçu une consécration épiscopale que lui a transmis la puissance particulière des langues de feu provenant du cénacle. Cela n’est possible que grâce à une succession ininterrompue d’évêques depuis les apôtres du Christ qui reçurent cette flamme aérienne le jour de la pentecôte. On appelle cette liste de succession d’évêques une table de succession apostolique. Chaque évêque est capable de la présenter.

    Une consécration épiscopale valide n’a donc pas besoin d’archives. La seule validité lui confère 2000 ans d’existence.

    Seul un évêque peut donc ouvrir la porte de l’initiation permettant au futur adepte de devenir un philosophe par le feu, c’est-à-dire alchimiste. La marque sacerdotale de l’alchimiste Fulcanelli est sa bague épiscopale provenant du supérieur de la commanderie d’Hennebont en Bretagne (Morbihan). Cela signifie que Fulcanelle enseignait à des élèves et il pouvait leur conférer le « feu de la pentecôte ». En d’autres termes  « baptiser » par le feu. C’est pour cela que l’adepte insiste, dans Les demeures philosophales sur le sens du Baphomet des Templier qu’il traduit cabalistiquement comme le baptême de Mété. Ou baptême du feu.

    Janus, c’est un feu unique à double complexion (visages). Historique (du passé) d’un côté,  printanier (du futur) de l’autre.

    Nous retrouvons Janus dans les fêtes solsticiales des deux saint Jean, l’Évangéliste et le Baptiste.

    Ce que l’on sait moins c’est que notre dieu des portes était associé par les anciens avec le hylé des origines ou chaos primordial, en d’autres terme à la matière première sulfureuse à double complexion.

    Ainsi, Janus représente-t-il cette mystérieuse matière des origines dont l’égyptien Moïse a si bien disserté dès les premières lignes de sa genèse et que tout alchimiste digne de ce nom suit avec vénération… de la Bible à l’initiation sacerdotale croyez-vous que le chemin à parcourir soit long ?

    La porte dont Janus était le dieu gardien de par sa forme même un demi-cercle (le ciel) est toujours vivante dans la tradition populaire avec le jeu de marelle pour les enfants. Ainsi, le caillou avec lequel l’enfant joue, n’est autre que la matière première. Il est poussé par le joueur (l’alchimiste) de la terre jusqu'à la porte du ciel…

    Jouons ensemble, voulez-vous. Mais je vous prévient, je suis un grossier personnage !

     

    Avec toute mon amitié.

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  • Commentaires

    1
    alain nicolas
    Vendredi 30 Août 2013 à 23:06

    Tout est dit          Portez vous bien

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