• DE RENNES LE CHÂTEAU Á L’ALCHIMIE.

    Voici l’extrait d’une conversation très récente avec une journaliste.


     

    JOURNALISTE: Vous avez écrit deux livres sur Rennes le Château. Pour quelle raison développé-vous un discours supplémentaire sur ce même sujet ? Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire de nouveau, à travers votre roman Le secret des Corbeaux de rennes le château, alors que la production littéraire sur Béranger Saunière est inflationniste?

    LEON GINESTE : Vous vous doutez que si j’écris c’est que j’ai quelque chose à dire. Bref, J’ai essayé d’approfondir certains points qui me paraissent fondamentaux et qui ouvrent des perspectives. Peu importe l’inflation des publications sur ce sujet. J’informe sur ce que j’ai compris ou cru comprendre. Le lecteur décidera du bien fondé de mes publications.

    Les deux premiers ouvrages, qu’il s’agisse de Rennes le château la carte des trésors ou Ermestine, restent des livres de synthèse très généraux sur le sujet, à l’instar de Holoscopie de la spiritualité Occidentale qui l’est pour les fondements de l’alchimie avec l’alchimie expliquée par son langage. Les deux ouvrages sur l’énigme du Razes sont, en réalité, de brefs comptes rendus de recherches. Ils sont loin de traduire ma pensée. Pour y parvenir j’ai du écrire un roman. Pourquoi un roman ? C’est un genre littéraire qui permet de s’appuyer sur tout ce que je connais sur l’énigme de l’abbé Saunière avec en bonus la possibilité d’imaginer, de la manière la plus réaliste plausible des liens entre les faits de cette étrange histoire. Le roman permet une broderie adaptée aux évènements sans trahir l’esprit qui me semble le plus adapté. Par ailleurs ce nouveau livre est inséparable de deux points essentiels : l’alchimie et l’origine de cette même alchimie. Cette orientation fait passer le récit d’un plan purement romanesque d’aventure à celui d’anticipation-fiction. En d’autres termes j’ai voulu en faire un mélange d’informations sérieuses et de distractions pour aborder des problèmes existentiels tout en se délectant d’une histoire de trésor...

    Pourquoi parler d’alchimie à propos de l’énigme de rennes le château ? Parce qu’elle est la clé de ce qu’à voulu dire Bérenger Saunière à travers l’agencement de son église. J’insiste en ce sens car bon nombre de chercheurs refusent catégoriquement la dimension alchimique de cette histoire alors que l’évidence crève les yeux. Cette cécité a le don de m’agacer quelque peu car elle repose sur une véritable ignorance (ou refus ?) de la mentalité des « honnêtes hommes » du XIXe siècle rompus aux jeux de mots et aux allusions.  Béranger Saunière n’y échappais pas, pas plus que son collègue, de Rennes les Bains, l’abbé Boudet !

    J. : Pouvez-vous être plus précis et démontrer cette évidence des symboles alchimiques, accommodés par l’abbé Saunière dans son église de Rennes le Château ?

    L.G. : La démonstration est simple et pour cela il n’est même pas nécessaire de pénétrer dans l’église. Le porche lui-même est suffisamment expressif. Rappelons d’abord que l’alchimiste œuvre sur les quatre éléments. Chacun d’eux est symbolisé, dans l’ancienne nomenclature chimique avant 1813, par un triangle. Sur le porche nous voyons un grand triangle le sommet dirigé vers le haut qui n’est autre que celui de L’ELEMENT FEU. Pour préciser le sens les plaques de céramiques qui le constitue sont de couleur jaune avec des involutées qui soulignent l’analogie avec les flammes. Précisons que l’alchimie est appelée PHILOSOPHIE PAR LE FEU, ce qui est une belle démonstration du sujet abordé dans la symbolique de l’église. Mais le plus important n’est pas là. A la base de ce triangle de céramique flamboyante nous avons deux gargouilles, les deux seules de l’édifice, dont on peut se demander ce qu’elles font là. De simples rigoles de pierre non ouvragés auraient pu suffire. L’une représente un homme irrévérencieux qui tire la LANGUE, l’autre un OISEAU. La lecture de ce rébus est évidente. Le sens symbolique de cet édifice repose non seulement sur l’alchimie des éléments mais aussi, et surtout, sur la LANGUE DES OISEAUX. Cette langue se réfère à la phonétique, aux anagrammes, aux inversions et étymologies approximatives issues du grec ou du latin. C’est la raison pour laquelle elle est aussi appelée langue du cheval ou cabale. Le terme de cheval sous-entend « cheval de somme ». Animal qui porte LA SOMME… DES CONNAISSANCES. Et les connaissances transmises dans cette église dépassent ce que l’imagination sait concocter de mieux. 

    J. : Pourriez-vous expliquer ce qu’est l’alchimie ?

    L.G. : Auriez-vous l’intention de me faire écrire un quatrième livre ? Evidemment je plaisante ! Mais le sujet est si vaste qu’il nécessiterait la rédaction d’un ouvrage.  Expliquer ce qu’est l’alchimie est une chose, mais rectifier les idées erronées à son propos, et il en circule des tonnes, en est une autre. Les deux réunies font un Himalaya de rectifications ! Je vais malgré tout tenter de vous répondre sans trop flirter avec le succinct.

    L’alchimie œuvre fondamentalement avec les phénomènes vitaux, avec la vie. C’est pour cela qu’elle est d’abord médecine. Elle n’est donc pas une métallurgie et encore moins de la chimie, même si en arabe le mot alchimie signifie « la chimie » avec une connotation sacrée dont nos scientifique n’ont cure. C’est art s’appelle en effet « art sacerdotal », ce qui le relie aux racines de la spiritualité, et plus particulièrement du christianisme, indépendamment de toute sphère ecclésiale.

    Quand on évoque la vie on a tendance à considérer la nature avec les champs, les fleurs et les forets avec les animaux qui la peuple et puis, évidemment, l’humanité qui la cultive. La vie est incontestablement cela mais n’est pas que cela. C’est une sorte d’énergie qui est à l’origine d’un courant de pensée qui eut ses beaux jours à la faculté de médecine de Montpellier. C’est le vitalisme dont le représentant, sur le plan national, fut le brillant professeur Bartez au caractère exécrable ! Mais cela n’entrave pas sa valeur et sa statue trône, avec celle du professeur Lapeyronnie à la porte de la faculté de Médecine. Pour les vitalistes les phénomènes biochimiques trouvent leur moteur dans une énergie vitale qui les animent et les entretiens. « L’énergie » VIE dynamise la matière biologique.

    Somme toute cette particularité pourrait rester une sorte de querelle de chapelle entre la physiologie moderne inaugurée par Claude Bernard et les anciens friands du concept phlogistique dépassée. Tout cela change si je dis que, pour l’alchimiste, la vie dépasse spatialement notre biosphère terrestre. Elle enveloppe notre système solaire, elle lui est intimement liée. C’est cette particularité qui a donné naissance à l’astrologie car les astres, chacun à leur manière, sont des donneurs de vie.

    Cette correspondance avec ce que l’on appelait l’astrologie judiciaire (jugement de Dieu annoncé par les astres) s’inscrit dans une tradition très ancienne liée à la vie. Cette fois il ne s’agit plus uniquement de la vie biologique mais de la vie événementielle. Que les choses soit claires : Il n’y a qu’une vie inscrite dans l’espace organique en même temps que dans le temps à l’origine de l’histoire d’un individu ou d’une société ou même d’une planète. L’une est inséparable de l’autre, l’une est le reflet de l’autre. L’astrologie est née du concept vitaliste de l’alchimie que les adeptes cherchaient à mieux comprendre. La biologie spatio-temporelle reste à redécouvrir depuis que l’astrologie s’est séparée de l’alchimie. La vie est une pulsion basale organique en même temps qu’un océan de causes.

    La thérapie ne saurait procéder de l’astrologie. Je pourrais faire une analogie grossière en comparant l’astrologie à l’écran d’un ordinateur qui traduit en image ce que lui dicte l’unité centrale analogue à l’alchimie.

    Seule l’alchimie, ou la carte mère et le processeur de notre ordinateur, permet d’agir, de guérir, et non l’image qui est sur l’écran. Réaliser des travaux sur une image, tel certain astrologues actuels, est sans aucune répercutions sur la réalité. Seule l’unité centrale est capable de rectifier l’image qui est sur l’écran de l’ordinateur et donc d’élaborer un autre ciel à son patient ! Paracelse parle de « transplantation » ou soustraction de l’effet nocif d’une planète :

    « On ne peut forcer le ciel, dit Paracelse, mais il est possible à l’Art (alchimie) de faire un autre ciel à l’homme dans ses maladies ; les arcanes (les secrets alchimiques) existent à cet effet. C’est pourquoi les Arcanes sont un ciel puissant dans la main du médecin. L’autre médicament consiste à libérer l’homme de la sphère et de la puissance de Saturne. Cela s’accomplit par la transplantation de l’homme ; on doit le soustraire à une planète et le soumettre à une autre.»

    Vaincre le déterminisme, traduit dans un thème astrologique, à l’aide des remèdes alchimiques, telle est l’idée de Paracelse qui n’est qu’une conséquence logique de la multi dimension du phénomène vital. Guérir une maladie par l’alchimie c’est rectifier un destin, lui extirper une « maladie » existentielle. En qualité d’alchimiste Paracelse ne pouvait penser autrement. Je le répète : un thème astrologique est une image analogique dont le code secret  d’interprétation est dans le laboratoire de l’alchimiste, dans cette énergie vitale avec laquelle il œuvre pour fabriquer sa pierre philosophale qui transmute autant les vies que les métaux, ce qui rend négligeable, et même méprisable, la dimension métallo génétique de la transmutation.

     

    Au plaisir de vous retrouver à travers histoire des mystérieux et puissants CORBEAUX qui sont au cœur de l’énigme de Rennes le château.

     

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