• POT-POURRI NAUSÉABOND

    Je suis obligé de vous servir un pot pourri dans le sens le plus nauséabond du terme car je lis dans les forums des opinions fausses et tordues à mon propos. J’ai gardé, pendant plus de 20, le silence, car j’estimais que des réponses étaient inutiles tellement la méchanceté était au rendez-vous.

    Pendant les années 80 j’aidais, à la tête du clergé de l’UNA de Montpellier, une association caritative. Aussitôt cette activité connue dans l‘entourage de Roger Caro, de multiples critiques se manifestèrent à une degré tel que je ne communiquais plus  de rapports sur nos activités.

    Lorsque je rencontrais Roger Caro il me confia que l’esprit avait quitté l’Eglise et l’alchimie des frères aînés de la Rose-Croix. Il me confia même que certains restaient des heures pour lui tirer les vers du nez sur des manipulations alchimiques, ce qui le fatiguait beaucoup car ils restaient longtemps. Il me parla en ses termes :

    « Léon, je suis âgé et malade. Je n’en ai plus pour longtemps. Il faut absolument faire un barrage à ce genre d’individus qui ne comprennent rien à la spiritualité sans cela l’Eglise et l’alchimie n’auront aucun sens. Je ma suis aperçu en sondant les connaissances de certains qu’il mélangeait la voie que je t’ai enseignée avec celle de Fulcanelli, C’est un désastre ».

    En 1991 Roger Caro désigna son successeur J. LS. C’était un Evêque compétant et responsable à la moralité au-dessus de tous soupçons, et foncièrement bon. En le désignant Roger Caro avait évincé certains individus, ce qui provoqua  des jalousies tellement méchante et calomnieuse que J. Ls. décida de démissionner car, m’as-t-il confié, il aurait été harcelé et calomnié pour mettre en doute sa légitimité. Vous vous en doutez,  des êtres difformes voulaient sa place.

    En 1991 Roger Caro n’avais donc pas de successeur. Un jour je lui rendis visite avec des amis. A ce moment il me dit :

    « Léon tu seras mon successeur ».

    J’acceptais en sachant quel sac de crabe m’attendait. Et personne ne croyait en moi.

    Devant tous, y compris ceux qui affirment que je suis illégitime, il demanda s’ils étaient d’accord. Ils répondirent tous par l’affirmative. Il m’intronisa co-patriarche successeur et m’imposa les mains.

    Après son décès j’étais illégitime. Plus encore Roger Caro pratiquait une mauvaise alchimie qu’il avait inventée. J’ai profité de sa vieillesse pour lui arracher l’autorisation de lui succéder. Heureusement qu’il y a des témoins qui peuvent certifier car ils savent que je n’ai jamais manifesté le désir de le remplacer et que c’est Roger Caro lui-même qui m’a désigné sans que je lui parle d’aucune manière. D’ailleurs ce genre de baratin n’est pas ma tasse de thé. D’autre part je ne le voyais pas souvent pour manœuvrer de la sorte car il y a une trotte de Montpellier à Saint Cyr sur mer. Déplacement que je faisais trois fois par ans seulement.

    Evidemment c’est ma voix contre celles des autres. Si vous croyez que je puis écrire certains articles tout en sentant le pourri alors je n’ai plus rien à ajouter.

    Cependant je reste à la disposition de ceux qui, fatigués des on-dit, me posent des questions à propos de ma légitimité.

    Je vous ferais remarquer que vous pouvez continuer à me considérer comme légitime tortionnaire d’un vieillard malade. Si j’écris ses lignes c’est pour ne pas éloigner ceux qui désirent un enseignement sérieux. C’est seulement pour eux !  

    A bientôt.

     

     

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    SPIRITUALITÉ & POUVOIRS PARANORMAUX

    Tout comme chacune et chacun de vous je rencontre des individus qui attirent mon attention par la philosophie ou la spiritualité qu’ils prônent avec plus ou moins de conviction. Au fil de nos conversations se dessinent leur portrait que je tente d’analyser sans tomber dans le travers d’une psychanalyse de midinette. Dois-je préciser que l’orientation de chaque être que je rencontre m’intéresse essentiellement par sa position sur l’échiquier de sa réalisation spirituelle. C’est une manie détestable je le sais mais elle a l’avantage d’être à l’origine de certains de mes articles.

     

    La route vers la réalisation de soi est semée d’embuches. Certains s’y engagent une fleur à la boutonnière, ce qui est très heureux car ils n’ont pas d’idées préconçues et laissent se dérouler les événements sans être influencés par des croyances.

    Les dogmes sont délétères, mais ils ont des cousins germains tout aussi nocifs car leur influence est souvent sous-estimée. Ainsi chaque croyance est en fait dogmatique. Ors, toute marche en avant se doit d’être libre. Sans cela elle n’est qu’une obéissance plus ou moins subtile à un courant d’idée qui peut être philosophique, spirituel, religieux ou même « ésotérique ».

    Ainsi des croyances barrent la route de beaucoup de chercheurs qui font partie de ce courant qui s’appelle « Nouvel Age », lequel est en osmose avec ce que l’on nomme « développement personnel », développement qui repose sur la recherche du sens de la vie posées par la philosophie et la religion. 

    Disons en passant que la spiritualité ne peut qu’y être mal comprise car issue d’établissements structurés. En effet, la philosophie possède ses concepts et la religion a ses croyances. Elles ne peuvent engendrer la liberté, plus exactement la libération de tout ce qui nous conditionne.

    La vie spirituelle ne saurait débuter ailleurs que par le déconditionnement. C’est une étape que la majorité de prétendants à la vie spirituelle ne franchiront jamais car attaché à leur manière de voir les choses.

    A ce propos les sociétés « initiatiques » jouent un rôle défavorables car génératrices de croyances particulières imposées, plus ou moins subtilement, par un aréopage. En fait c’est le même problème que celui présenté par le « Nouvel Age » ou le « développement personnel ».

    Ces deux courants spirituels à la mode « fonctionnent » à l’envers. Ils développent, à travers leurs multiples stages parfois onéreux, les sensibilités et le développement des pouvoirs paranormaux. Le goût du mystérieux y règne en maitre.

    En réalité une formation sérieuse est d’abord gratuite ou d’un prix à la portée de tous pour participer aux frais. Nul ne doit être soustrait de sa réalisation pour un problème d’argent, telle est le premier critère qui permet de savoir à quoi on a affaire.

    Le deuxième critère est lié à la simplicité des enseignements proposés. Un exposé trop complexe, trop abstrait, est incompatible avec une assise spirituelle vraie.

    Le mystère ne saurait être au cœur d’une formation puisqu’il est la litière de la prise de pouvoir par des individus avides de l’exercer.

    Le sérieux d’une formation repose sur un travail individuel suivi avec un accompagnateur et non sur des stages épisodiques regroupant plusieurs individus.

    Certain manifestent des capacités particulières de voyances ou de prémonition. D’autre peuvent voir les auras. En aucun cas ces dons particuliers ne sont synonymes d’élévation spirituelle. Donc chercher à améliorer les capacités paranormales ne s’inscrit dans un programme de développement spirituel, tout comme l’apprentissage des techniques alchimiques au laboratoire ne peuvent que rester caduques si la spiritualité véritable n’est pas au rendez-vous.

    Le problème essentiel est d’apprendre à vivre « l’ici et le maintenant » sans interférence de la pensée. Cela nécessite non seulement une technique d’enseignement bien structurée, et non bavarde, mais aussi un engagement que la plupart refuse car trop contraignant pour continuer ainsi à picorer à l’infini des connaissances qui ne leur apportes rien sur la plan spirituel.

     

    Voila ce que j’ai glané pour vous au fil de mes rencontres. Evidemment, comme je ne suis pas sorti de la cuisse de Jupiter ce que je vous raconte vaut ce qu’il vaut. En tout cas je vous le confie avec toute mon amitié.

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    ÉSOTÉRISME ET ESBROUFE

    Georges Gurdjieff fut un « petit maitre » du siècle dernier. Ce qualificatif de « petit maitre » lui fut donné, en 1980, par l’un de mes instructeurs tibétain, quand je m’interrogeais sur cet étrange personnage. Sa « petitesse », m’a-t-il affirmé en souriant, provient de sa manière d’enseigner quelque peu décousue et surréaliste, telle que la traduite son fervent disciple le crédule Ouspensky en son fameux ouvrage Fragment d’un enseignement inconnu. (Editions Stock)

    Ouvrage décousue et compliquée alors que tout enseignement sérieux de l’ésotérisme se doit d’être simple.

    Vous avez là la raison pour laquelle je m’insurge périodiquement contre les aréopages de certaines écoles qui « recrutent » de fin lettrés en laissant tomber le terreau nutritif des simples au cœur pur. L’érudit qui ne jongle pas avec la rhétorique de l’expression verbale ou écrite est accueilli à bras ouverts, alors que ce verbiage savant est souvent géniteur d’esbroufe. Je parle là de certaines écoles issues de l’enseignement de l’Adepte Fulcanelli dont j’ai eu maille à partir sans pour cela pleurer si ce n’est sur la misère de ceux qui s’arrogent un pouvoir qu’il n’ont pas. L’absolu est justice fort heureusement…

    Ce vulgum pecus ignare je l’ai été. Ce jeune désorienté que je fus dans la plus totale sincérité et convaincu de la noblesse des concepts alchimiques fut superbement méprisé par Eugène Canseliet.

    Non je ne règle pas mes comptes (j’aurais disposé de trente ans pour le faire avant 2014). Si j’en parle actuellement c’est parce que chacun peut constater que cet état d’esprit détestable, proche de ce culte idiot du secret, perdure au sein de « l’honorable » fraternité !

    Pour preuve de nos échanges épistolaire, l’enveloppe de lettre, reproduite ici, miraculeusement épargnée malgré les déménagements ou d’aucun reconnaitrons l’écriture de celui que l’on appelait le maitre de Savigny.

    Pensez ce que vous voulez de Roger Caro, insurgez vous sur son alchimie mais je lui dois de m’avoir accueilli dans la plus grande simplicité et bonté. J’ai donc vite fait la différence quant à la valeur intrinsèque des alchimistes en question.

    A cette époque, le trentenaire que j’étais avait un besoin viscéral d’établir un dialogue avec la Grande Dame génitrice de toute vie. Roger Caro m’a ouvert la porte du sanctuaire dans la plus grande simplicité, ce qui n’a pas exclu, de ma part, un travail personnel accompagné de la plus grande bienveillance.

     « En rien git tout » disaient les vieux maitres. C’est vers le « rien » que « tout » évolue et non autour des centres culturels nombril du monde. Oui, un individu inculte peut receler un vrai trésor… Qui cherche ce trésor dans l’actuel milieu, souvent guindé, de l’ésotérisme lequel se dit gardien des valeurs spirituelles de l’humanité ?

    Le costard, orné d’un tablier d’une écharpe et d’un sautoir, dans lequel se présentent les adeptes dans leurs temples n’habille généralement qu’un mirage.

    Certains m’ont sortie des inepties, sous forme de sentence, telle que : « Celui qui doit rencontrer un formateur le rencontrera » ou « Quand le temple est prêt le maître apparait » et d’ajouter plein d’emphase : « le hasard n’existe pas ». Parbleu oui le hasard n’existe pas mais la bêtise elle existe !

    La grande majorité des ésotéristes actuels sont en réalité gardiens d’un prés-carré réservé aux cultivés « universitaires », ou à tout ce qui y ressemble, dans l’espoir de récolter, peut-être, quelque crédibilité ou de former une « élite » pour honorer leur philosophie ou peut-être leur propre gloriole. Allons, soyons réaliste Finis gloria mundi, mettons fin à la gloire de notre petit monde.

    Je dois tout de même exclure de ce détestable état d’esprit l’alchimiste René Alleau, dont la discrétion est autant significative que sa participation à des ouvrages de vulgarisation qui montrent son attachement au vulgum pecus, prenant ainsi, en toute discrétion, le contrepied de ses contemporains les plus illustres et néanmoins amis, adeptes de l’intelligentsia et du secret. Son livre Aspect de l’alchimie traditionnelle est un trésor qui complète, notamment en insistant sur la nécessité de « l’éveil » de tout alchimiste, le message de son maître Fulcanelli. Message qu’a fort bien compris et développé le couple Schvaller de Lubicz, amis de Fulcanelli, et plus particulièrement Isha avec des ouvrages fondamentaux que sont : Her-bak « pois chiche », Her-bak « disciple », La lumière du chemin et L’ouverture du chemin.

    Non je ne vois pas de l’esbroufe partout mais chez Gurdjieff c’était devenu une science lucrative qui influença grandement certains penseurs du XXe siècle comme Louis Pauwels avec son livre, coécrit avec Jacques Bergier : Le matin des magiciens. (Gallimard, 1960) Fort bien rédigé, ce marécage de surréalisme eut tout de même de grandes qualités comme celle de faire connaitre Fulcanelli et d’en éveiller plusieurs à une autre perception du monde.

    C’est cela l’influence d’un « petit » maître : une belle chose entachée d’incertitudes qui ne dit pas ou le disciple doit mettre les pieds.

    Evidemment je vais vous entretenir de l’une de ses belles choses, si fondamentale, pour accéder à la spiritualité. Je l’ai extraite au hasard de ce fouillis qu’est ce livre singulier d’Ouspensky, cité précédemment. Et là on ne peut que constater combien un « petit maitre » ne met pas l’accent sur la bonne lettre qui de ce fait passe inaperçue.

    Malheureusement, et pour « vendre » une formation par groupes de plusieurs individus, il diverge vers des spéculations syncrétiques qui dissimulent mal le fait qu’a contrario une formation réelle ne peut qu’être essentiellement solitaire sous les conseils d’un guide attentionné. Mais laissons cela et séparons le bon grain de l’ivraie.

    Les questions que l’on se pose, dit Gurdjieff, se rapportent aux Évangiles et plus particulièrement du sens des paraboles… (En ce sens notre « petit maître » est au cœur du sujet qui caractérise certains passages du chapitre onze du recueil d’Ouspensky.)

    C’est ainsi que notre bretteur de l’occultisme propose de lire un passage de l’évangile. Constatons que notre adepte Soufi anti dogmatique, spirite à ses heures, propose une telle lecture à ses disciples abonnés. Il est vrai que malgré ces mélanges indigestes notre homme propose un christianisme ésotérique de son eau… dans laquelle il noie allègrement le poisson.

    C’est ce poisson que j’ai voulu pécher car il montre que notre homme pratiquait fort habilement une simagrée d’informations. Que les adeptes inconditionnels de l’ennéagramme[1], que notre bateleur a jeté en pâture aux crédules, veuillent me pardonner mon outrecuidance ou mon lèse-majesté.

    Gurdjieff analyse le texte bien connu de l’Evangile de Jean (XII, 24) :

    « Si le grain ne meurt après qu’on la jeté en terre, il demeure seul ; mais s’il meurt il porte beaucoup de fruits »

    Ce texte a de multiples significations.

    En alchimie il s’agit de la décomposition (mort et putréfaction) de la matière (œuvre au noir) et donc sa décomposition afin d’en laisser se manifester la vitalité qui pourra se multiplier et transformer la matière en pierre philosophale.

    Cependant le principe qu’il renferme s’applique pleinement à l’homme et donc à l’alchimie interne (à l’homme) indispensable aux adeptes qui côtoient nécessairement l’esprit lors des manipulations au laboratoire. De ce fait l’alchimie au laboratoire est plus spirituelles que l’alchimie à l’oratoire ce que beaucoup de manipulateurs et de spirituels ne mesurent pas. C’est donc un art sacré… Un art sacerdotal. Et cela quelle que soit la religion, ou la philosophie, de l’opérateur. En ce sens l’alchimie est puissamment œcuménique, d’un œcuménisme non bavard évidemment !

    Gurdjieff cite ensuite des aphorismes d’un livre qui est probablement le fruit de son imagination car tous les « initié » en saisissent l’évidence. Les voici :

    « L’homme peut naître, mais pour naître il doit d’abord mourir, et pour mourir il doit d’abord s’éveiller. »

    « Lorsque l’homme s’éveille, il peut mourir ; lorsqu’il meurt, il peut naître. »

    Ces deux aphorismes sont une véritable clé de l’évolution des êtres que tout prétendant à la connaissance de l’ésotérisme et à la vie spirituelle ne saurait ignorer. Tous ceux qui pratiquent l’alchimie interne en saisiront l’importance, leur connaissance est incontournable, comme l’on dit maintenant. C’est là que Gurdjieff aurait du insister sur le plan pratique.

    Il précise avec justesse:

    Nous devons comprendre ce que cela signifie.

    « S’éveiller », « mourir », « naitre » sont trois stades successifs.

    J’ajouterais qu’il est impossible de s’éveiller sans « mourir » et que « l’éveil » est la face cachée de la mort, de la mort du « vieil homme » évidemment...

    Que les philosophes et spiritualistes se calment, il ne s’agir pas d’une vue de l’esprit  mais d’un long chemin résumé en trois mots qui ne sont autre que la véritable triade alchimique et maçonnique… Le même esprit éveille l’être et la matière. En cela inutile de disserter à moins de vouloir perdre son temps.

    En résumé je prie les spéculateurs de modérer leurs envolées lyriques car il y a du pain sur la planche puisque, comme vous le savez, les belles phrases nous flattent l’ego mais ne nous font pas avancer.

    Revenons à notre génial marchand de tapis que fut Gurdjieff.

    Au lieu de dire que l’éveil transforme profondément et irréversiblement l’être et donc le fait mourir à son ancienne condition, que cette mort étant une véritable renaissance, voici son discours qui étouffe le vulgum pecus :

    « Si vous étudiez les Evangiles, avec attention, vous verrez qu’il y est souvent question de la possibilité de « naitre », mais les textes ne parlent pas moins de la nécessité de « mourir », et ils parlent très souvent de la nécessité de s’éveiller : « Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure… ».

    Mais ces trois possibilités : s’éveiller (ou ne pas dormir), mourir, et naître, ne sont pas mises en rapport l’une avec l’autre. Là est cependant toute la question. Si un homme meurt sans être éveillé, il ne peut pas naître. Si un homme naît sans être mort, il peut devenir « une chose immortelle ». Ainsi le fait de ne pas être « mort » empêche un homme de « naître » ; et le fait de ne pas s’être éveillé l’empêche de « mourir » ; et serait-il né avant d’être « mort », ce fait l’empêcherait d’ « être ».

    Certes, tous ceux qui sont sur le chemin comprennent le sens profond de ce jeu verbal. Mais qu’en est-il du vulgum pecus ?

    Gurdjieff finit tout de même par être plus clair :

    « Naître  n’est qu’un mot  pour désigner le commencement de la formation de l’individu, le commencement de l’apparition d’un « Moi » indivisible. »

    Ce que Gurdjieff ne dit pas c’est que ce « Moi » Indivisible n’a plus aucun rapport avec l’ancien moi ou petit moi. Sa dimension est la réalisation d’une véritable communion avec le « Moi » universel, c’est-à-dire l’accord avec tout ce qui vit. Les Orientaux parlent de tchen jen ou homme véritable.

    Cette dimension est bien située par René Alleau dans son livre Aspect de l’alchimie traditionnelle, montrant par là que tout alchimiste digne de ce nom doit acquérir ce nouveau « Moi » universel. D’où les jeux cabalistique Univer-sel, c'est-à-dire l’union, ou « scel » (du Moi), avec l’univers… Disons en passant que l’abbé Saunière, curé de Rennes le Château, a fort bien exprimé cet « Univer sel » alors que tout le microcosme, des chercheurs et allumés, se chamaille pour défendre son camp. Soit celui des « pour » ou celui des « contre » de la qualité d’adepte de notre célèbre curé.

    Enfin Gurdjieff se fait plus explicite :

    « Mais avant tout l’homme doit mourir ; cela veut dire qu’il doit se libérer d’une multitude de petits attachements et d’identifications qui le maintiennent dans la situation où il se trouve actuellement. Dans sa vie il est attaché à tout, attaché à son imagination, attaché à sa stupidité, attaché même à ses souffrances. Il doit se libérer de ces attachements. L’attachement aux choses, l’identification aux choses, maintiennent vivants dans l’homme un millier de « moi » inutiles.

    Ces « moi » doivent mourir pour que le grand MOI puisse naître »

    Le célèbre coach donne ensuite des clés théoriques pour tenter de se débarrasser de nos petits « moi ». C’est ressentir, dit-il, son insignifiance. Il est vrai que cela est impossible pour beaucoup tant les petits  « moi » sont multiples, bavards et vaniteux :

    « Mais comment pouvons-nous être amenés à mourir ? Nos petits moi ne veulent pas mourir ! C’est ici que la possibilité de s’éveiller vient en aide.

    S’éveiller signifie réaliser sa propre nullité, c’est-à-dire réaliser sa propre mécanicité, complète et absolu, et sa propre impuissance, non moins complète, non moins absolue.

    Mais il ne suffit pas de le comprendre philosophiquement, avec des mots. Il faut le comprendre avec des faits simples, clairs, concrets, avec des faits qui nous concernent.

    Lorsqu’un homme commence à se connaître un peu, il voit des choses en lui-même bien des choses qui ne peuvent pas ne pas l’horrifier. Tant qu’un homme ne se fait pas horreur, il ne sait rien sur lui-même.

    Tel est le premier aboutissement qui devient le moteur d’une réforme profonde et nécessaire. Cependant il est bien évident que se faire horreur ne saurait être le substrat pathologique d’une manière de vivre et de se développer. C’est une étape salubre et indispensable pour aborder dans de bonnes conditions le changement de la pensée, et conséquemment de la manière de vivre, que les Evangiles appellent Métanoïa :

    « Un homme a vu en lui-même quelque chose qui l’horrifie. Il décide de s’en débarrasser, de s’en purger, d’en finir. Quelques efforts qu’il face cependant, il sent qu’il ne peut pas, que tout demeure comme auparavant. C’est là qu’il verra son impuissance, sa misère et sa nullité ; ou encore, lorsqu’il commence à se connaître lui-même, un homme voit qu’il ne possède rien, c’est-à-dire que tout ce qu’il a regardé comme étant à lui, ses idées, ses pensées, ses convictions, ses habitudes, même ses fautes et ses vices, rien de tout cela n’est à lui : tout a été pris n’importe où, tout a été copié tel quel. L’homme qui sent cela peut sentir sa nullité. Et en sentant sa nullité, un home se verra tel qu’il est en réalité, non pas pour une seconde, non pas pour un moment, mais constamment, et il ne l’oubliera jamais.

    Pour finir notre « petit maître » parvient à expliquer ce qu’est la mort dont il parle et livre la théorie du concept :

    « Cette conscience  continuelle de sa nullité et de sa misère donne finalement le courage de « mourir », c’est-à-dire non pas simplement dans son mental, ou en théorie, mais de mourir en fait, et de renoncer positivement et pour toujours à tous ses aspect de lui-même qui ne présentent aucune utilité du point de vue de la croissance intérieure, ou qui s’y opposent. Ces aspects sont avant tout « Faux Moi ».

    Voila de belles choses dites par notre marchand de tapis. Et ses choses sont vraies. Si l’auteur a suivi cette route de la renaissance, il se contente d’en parler fort bien mais ne livre pas la manière de procéder. Les élèves sont ainsi confrontés à une recherche qui ne peut qu’aboutir à une psychothérapie. C’est là qu’est l’esbroufe. La séduisante théorie est exposée, et on reste en admiration devant la théorie car point de clé pour la concrétiser. Mieux encore un piège. En effet nul ne saurait transformer PROFONDÉMENT ET DÉFINITIVEMENT sa manière d’être par ses propres réflexions et « prises de conscience ». Ce que Gurdjieff ne dit pas c’est que nous somme piégés par notre intellect. Et le fait de proposer d’utiliser l’intellect pour transformer l’intellect est une utopie.

    Ceux qui sont sur ce chemin savent qu’il faut passer par le corps.

    C’est pour avoir exposé des concepts vrais et séduisant, à un Occident avide de merveilleux et de pensées profondes, sans fournir la solution pour les concrétise, que notre « petit maître » se pose en roi de l’esbroufe.

    Il est vrai que nous sommes tellement endormis que notre marchand de tapis a eu la tache facile, ce qui lui a permis d’être le premier coach de l’ésotérisme et de se remplir les poches.

     

    Avec toute mon amitié.

     

     

     


    [1] La clé de l’énnéagramme est non seulement alchimique mais surtout basée sur la symbolique du nombre sept qui est beaucoup mieux expliquée par Rudolf Steiner et les biographies qui en découlent.

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  • LES MIRACLES ET LEURS LOIS

    Nous sommes dans une période de notre histoire ou l’humanité doit réapprendre à s’adapter. C’est une question de survie comme cela fut souvent le cas tout au long de l’histoire (et de la préhistoire) humaine.

    Le sens de l’adaptation requiert un état d’esprit qui tend à s’assoupir sous la pression de la routine qui dégénère souvent en farniente. Pourtant certains individus, plus éveillés que d’autres, ont un sens aigue de cette nécessité.

    Comment ne par remercier ce Capitaine de bateau militaire qui décida un jour de jouer aux chaises musicales avec son équipage. C’est ainsi que le cuisinier s’avéra être un tireur d’élite de surcroit commando hors pair qui épouvantait le personnel de navires arraisonné pour trafic de drogue, de chair humaine ou d’armes. Il faut dire que notre collègue était un Corse pure race, avec son bandeau traditionnel qui aurait fait frémir les plus courageux devant cette porte de prison qui fermait son visage buriné d’impitoyable justicier. Certes il arborait une mitraillette sur sa hanche droite mais ce qui faisait frémir les trafiquants arraisonnés était surtout le grand couteau de cuisine passé à sa ceinture qui sentait la barbare vendetta. Devant cette détermination nul n’offrait rouler les mécaniques ou opposer une quelconque résistance car notre ami était un virtuose du couteau… pour découper les tomates !

    Il y avait un abime entre le cuistot débonnaire aux ragoûts incertains et le courageux guerrier dans son élément. Si j’en parle c’est qui de discret charpentier plus souvent vaguemestre je me retrouvais radariste et responsable des sonars, un vrai régal qui devais influencer, plus tard, mes différentes études sur les télédétections par satellite et caméra thermique…

    Sans ces chaises musicales je serais passé à côté de choses passionnantes. Merci capitaine !

    Je n’ai pas l’intention de vous raconter mes frasques de marin en goguette mais de dire combien le changement est vital. Ainsi l’un des notre un certain Wilson, avec lequel je partageais les repas, deviens-t-il le capitaine Haddock dans le aventure de Tintin portée à l’écran… Les chaises musicales c’est un jeu merveilleux !

    Cette nécessité d’élargie les horizons, je l’ai expérimenté, avec jubilation, tout au long de ma formation initiatique puisque j’ai été sous l’aile de plusieurs formateurs issus d’horizons aussi différentes que complémentaires. De ce fait j’ai horreur de l’individualisme et des chapelles ou écoles…

    Je vous livre ici la raison pour laquelle la moutarde me monte au nez quand j’entends des alchimistes (voués à l’échec de leur entreprise) se chamailler à propos d’une manière, ou d’une autre, de procéder au laboratoire accompagné d’une démarche spirituelle bidon dans le style kato ou Franc mac.

    Tout ceci pour dire que le miracle ne peut pas se manifester à volonté dans notre monde. Et la première démarche pour lui donner la possibilité de fleurir est de s’ouvrit à toutes adaptations. Ainsi s’élargit le champ de conscience. Il y a des lois que le miracle ne peut ignorer. Soyons en sur : Il ne saurait s’inscrire en violation de ces lois. Si l’un de mes maître Roger Caro a écrit un bel ouvrage intitule Les miracles ont aussi leur lois c’est pour vous dire que sous son aile j’ai découvert cette particularité que nul alchimiste ne devrait ignorer. Et cet aspect est totalement indépendant de tout procédé. Que ce soit l’alchimie du cinabre, celle dite du régule étoilé ou encore de la rosée…

    Sans vouloir sombrer dans l’irrespect je rappelle une anecdote bien connue qui illustre cette loi.

    Il s’agit de l’histoire du vieux séminariste qui, à son examen final, ne comprend toujours pas le sens de l’omnipotence[1] divine.

    -                     Bien, donnez-moi un exemple de quelque chose que le Seigneur ne puisse pas faire, dit l’évêque examinateur.

    -                     Ce ne seras pas long, votre Éminence, répond le séminariste, chacun sait que le Seigneur lui-même ne peut faire apparaître le chiffre sept en jetant un dé à six faces.

    Rien ne pouvait être plus lumineux. Il y a plus de sens dans cette sotte petite histoire que dans un millier de traités de théologie.

    Les lois d’un jeu fait l’essence de ce jeu. Une violation de ces lois détruit le jeu entier.

    L’absolu ne peut pas plus intervenir dans notre vie et substituer d’autres résultats aux résultats naturels des causes accidentelles crées par nous, ou en dehors de nous, qu’il ne peut faire sept points avec un dé à six faces.

    Ce que je veux dire ? C’est que toute réussite ne s’aurait reposé sur l’invraisemblable, l’impossible.

    Un alchimiste au laboratoire affronte l’impossible s’il ignore l’état d’âme à acquérir pour entrer en résonance avec sa matière, l’énergie qui la sous-tend. Car cet état d’âme est la clé pour que les transformations des substances puissent suivre leur cours… harmonieusement.

    Prier pour réussir une manipulation alchimique relève de l’injure à l’absolu. C’est mettre la charrue devant les bœufs. Avec cette disposition comment labourer la terre ?

    Oui, toute prière ordinaire est d’une tristesse sans égale puisqu’elle consiste à dire :

    « Seigneur, faites que deux et deux ne fasse pas quatre. » C’est la même chose que le sept du séminariste.

    Je serais prudent toutefois en ce qui concerne les phénomènes de guérison car en biologie très peu de choses sont impossibles pour des raisons que tout alchimiste éclairé saisira.

    Voila ! Je vous laisse à vos chaises musicales.

    Avec toute mon amitié.

     

     

     


    [1] L’omnipotence, dans les religions monothéistes, est le pouvoir qu'a Dieu d'effectuer tout ce qui n'est pas intrinsèquement impossible.

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  • SACERDOCE ET ALCHIMIE

    Le sacerdoce. A son propos se glisse un certain nombre de malentendus inhérents, bien souvent, à des croyances inculquées dès notre plus jeune âge. La plus importante étant celle de s’imaginer que l’Église et le sacerdoce sont une seule et même chose, ce qui n’est absolument pas le cas.

    Les hiérarchies dans l’Eglise.

    L’Église a toujours établie une distinction entre deux hiérarchies : celle de l’Ordre (issue des étapes du sacerdoce) comme sous diacre, diacre, prêtre et évêque, nécessitant une ordination, et celle de juridiction typiquement administrative, tels les chanoines, les vicaires épiscopaux, chorévèques, protonotaires… cardinaux et pape.

    Un pape n’est pas supérieur à un évêque dans la hiérarchie d’Ordre car un pape ne reçoit pas une ordination. Il est intronisé, nommé ou élu, mais n’est pas Ordonné. Il n’existe pas une ordination pour le pape.

    Les deux hiérarchies  n’interfèrent pas sauf pour le pape qui doit être évêque. Mais il a existé, pendant des siècles, des cardinaux non prêtres, n’ayant reçu aucune ordination même la plus mineure, tel le cardinal Mazarin, qui pouvaient être élus pape ! Et être consacré évêque ensuite. C’est d’ailleurs en se basant sur cette ancienne tradition que, de nos jours, le pape François va pouvoir introniser cardinal (sans les ordonner) certaines femmes.

     

    Religion et alchimie.

    Il est un fait universellement connu, c’est que les alchimistes ont souvent employé le symbolisme religieux pour parler de leurs travaux. Pourquoi ? Parce que l’éveil et l’illumination ne peuvent provenir que du créateur. Partout en tout pays, en toutes cultures la réussite de l’œuvre est liée au « Don de Dieu ». Inutile d’insister pour souligner l’importance du sacerdoce puisque l’alchimie est appelée art Sacerdotal :

    « Tous les vrais alchimistes, écrit Claude d’Ygé à la page 123 de son Assemblée des philosophes chymiques (édition 1972), d’Orient et d’Occident ont surtout employé le symbolisme religieux dans leur exposé de la doctrine, aussi bien que dans leur traité théoriques et pratiques. Il ne pouvait en être autrement, puisque l’illumination ne peut venir que de Dieu seul, et que malgré les différnces apparentes de chacune des traditions c’est toujours la saule et unique vérité, que dépend le succes du grans œuvre spirituel et physique. Pour les sages de l’Egypte, de la Chine et d’Islam l’art est un « Don de Dieu », comme pour les adeptes chrétiens. »

     

    L’étrange Melchisédech.

    La dimension mystique et initiatique des étapes du sacerdoce sont liées au prêtre roi Melchisédech qui est nommé dans la prière eucharistique de la messe Tridentine (issue du concile de Trente – 1545-1563 – d’où son nom. Cette messe était célébrée avant le concile Vatican II, donc avant 1968) :

    « Et comme il vous a plus d'accueillir les présents d'Abel le Juste, le sacrifice de notre patriarche Abraham, et celui que vous offrit Melchisédech votre grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regardez cette offrande avec bienveillance, acceptez-là. »

    Melchisédech ou Melki-Tsedeq, « Roi charitable », selon la traduction courante, est un personnage biblique qui apparaît très brièvement dans l’histoire d’Abraham telle que la rapporte notamment le livre de la Genèse. Dans différentes littératures il porte les titres de « roi de justice », de « roi de Salem » (Paix), de « Roi du monde »... Ce qui ne manquera pas de stimuler la verve de René Guénon.

    Revenant d’une campagne victorieuse, Abraham rencontre ce mystérieux personnage :

    « Melchisédech, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu très haut. Il prononça cette bénédiction : « Béni soit Abraham par le Dieu très haut qui créa ciel et terre, et béni soit le Dieu Très Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains ». Et Abraham lui donna la dîme de tout. » (Genèse XIV, 18-20).

    Le nom de Melchisédech apparaît à nouveau dans le livre des Psaumes (110) :

    « Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable : Tu es prêtre à jamais selon l'ordre de Melchisédech. »

    L’épître aux Hébreux (5, 6) et (7, 1-3) évoque à nouveau cette figure précurseur du Christ.

    Melchisédech est généralement associé, dans le christianisme, comme le premier prêtre à mettre en place l'offrande du pain et du vin, symboles toujours utilisés aujourd'hui.

     

    Melchisédech et les ordinations

    Ce prêtre, nul ne sait comment et ou il fut ordonné car à son époque l’ordination chrétienne n’existait pas encore. En qualité de prêtre il est donc différent des prêtres qui seront ordonnée ou intronisés, bien plus tard, par l’Esprit Saint.

    Je rappelle que les premiers prêtres chrétiens ordonnés furent les apôtres du Christ, donc des millénaires après l’apparition de Melchisédech.

    Cette première consécration se déroula dans le cénacle le jour de le Pentecôte. Chacun reçut une langue de feu, ce qui n’est autre que la première consécration des évêques qui se transmettra ensuite par imposition des mains avec la phrase sacramentelle : « Reçoit le Saint Esprit ».

    « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. » (Actes II,1-4)

     

    Melchisédech est donc le fondateur d’une filiation mystique distincte de la succession des évêques caractérisant la « table apostolique » débutant seulement lors de la première pentecôte.

    Telles est la raison pour laquelle l’alchimiste Von Eckartshausen, dans La nuée sur le sanctuaire, fait remarquer que le nom de Melki-Tsédeq signifie littéralement :

    « L’instructeur dans la vrai substance de vie et dans la séparation de cette véritable substance de la vie d’avec l’enveloppe destructible qui l’enferme. »

    Donc, un prêtre selon l’Ordre de Melchisédech est un séparateur de la nature pure d’avec la nature impure ; un séparateur de la substance qui contient tout, d’avec la matière destructible qui occasionne la douleur et la misère. Le sacrifice, ou ce qui a été séparé, consiste dans le pain et le vin. Pain veut dire littéralement la substance que contient tout, et vin la substance qui vivifie tout.

    Saint Anne Catherine Émerik le désigne aussi, dans ses visions, comme ayant confié le calice du sacrifice eucharistique à Abraham. Ce vase sacré ne quittera pas l’humanité et réapparaitra à la mort du Christ sous le nom de graal.

     

    Le message de Melchisédech

    Le message de Melchisédech est donc complémentaire de celui du Christ tout en le préfigurant. Cette complémentarité est de l’ordre le la mystique, plus exactement elle intègre l’ésotérisme chrétien dans le sacerdoce. Par certains aspects elle rejoint le mystère des rois Mages et de leur énigmatique étoile.

    Telle est la raison pour laquelle le prêtre Ordonné par imposition des mains (réception du Saint Esprit) puis consacré (bénédiction) selon l’Ordre de Melchisédech. Ces deux consécrations lui donnent la dimension mystique nécessaire à l’exercice de son double magistère, l’un ésotérique, l’autre exotérique.

    De ce fait l’Eglise est fortement marquée par le symbolisme ésotérique surtout alchimique.

    En alchimie l’étoile apparait à la surface du compost comme elle apparait dans le ciel des rois Mages. Elle signale le point de départ (le matin) des opérations pratiques, concrètes du Grand Œuvre alchimique au laboratoire. Il en est de même pour le prêtre.

    Revêtu de l’aube blanche (blancheur du matin) il croise sur sa poitrine (son cœur) l’étole qui n’est autre (cabalistiquement) que l’étoile qui apparaît dès le début (matin) de l’œuvre alchimique. Par ailleurs il porte sur son avant-bras gauche ce linge sacerdotal, de même couleur que l’étole, que l’on appelle manipule et qui signale sans ambages que la messe est une manipulation à l’instar des opérations qui se déroulent sur la paillasse de l’autel-laboratoire de l’alchimiste. Le laboratoire se superpose à l’oratoire illustrant ainsi un prêtre à la double consécration : celle de l’Esprit Saint de la pentecôte et celle transmise à Abraham par la bénédiction de Melchisédech.

    « En obédience rigoureuse à la même raison scientifique, l’officiant porte sur l’aube (le matin) – vêtement long et blanc – l’étole (l’étoile) qui est une bande d’étoffe croisée en X sur sa poitrine et qui de la sorte, offre la figure simplifiée du rayonnement stellaire, marquant de son scel la matière canonique.

    L’étoile apparaît, pour l’artiste, comme la certitude et le point de départ de ses opérations manuelles, et il n’en va pas autrement pour le prêtre qui, plus précisément, porte le manipule fixé à son bras gauche. Cet ornement est destiné à repeller les délicates manipulations de la sainte Messe, aboutissant à la miraculeuse transsubstantiation qui est l’image la plus exacte de la transmutation alchimique. » (Eugène Canseliet in Alchimie p 278. Editions J.J. Pauvert 1978)

     

    Les ordinations, consacrent habituellement un prêtre seulement religieux et théologien, c’est le cas de la quasi-totalité des Eglises y compris Orientales.

     

    Le magistère d’un prêtre initié.

    Si le prêtre reçoit des Ordinations accompagnées d’un enseignement ésotérique le conduisant à l’éveil (Métanoïa), dans le cadre du sacerdoce initiatique, il sera alors un prêtre initié, pleinement conscient de ce qu’il fait.

    Son magistère sera très réellement magique, dans le sens le plus noble du terme. J’entends le mot magie comme la capacité d’établir des liens avec l’âme universelle ou esprit du monde qui occupe tout espace et toutes matières. Evidemment cela exige une formation mystique solide :

    « La Magie, écrit l’alchimiste Eugène Canseliet dans un article de la revue La tour Saint-Jacques, (N°11-12, 1957, p. 176) est avant tout l’Art divin, qui consiste à prendre contact avec l’âme Universelle et, par elle, à dominer les forces spirituelles, invisibles dans l’espace comme dans la substance. Or ce pouvoir exige de l’homme l’absolue maîtrise de soi-même, le rigoureux contrôle de son psychisme et de ses facultés, en un mot, le développement de ses dons magiques à l’état latent. »

    Le prêtre religieux assumera un enseignement intellectuel et dogmatique, le prêtre initié diffusera un enseignement mystique et ésotérique permettent à toute personnes de bonne volonté d’accéder au sacerdoce initiatique.

    Pour le prêtre le magistère consistera donc à se pencher vers les autres pour leur permettre d’accéder à la spiritualité et saisir à travers cela les lois fondamentales de l’Univers. C’est la tache la plus noble de toutes qui leur permet de SERVIR. Car sans se pencher vers les autres nul ne saurait établis de contact avec l’âme Universelle. Nul alchimiste ne saurait réussir…

    Les Ordinations sont au nombre de huit et leur origine est plus ancienne que le christianisme. Elles constituent une progression qui accompagne les étapes de l’enseignement de Métanoïa. Ces étapes sont liées au développement des adeptes vers leur « éveil » et leur « libération ». Cette formation n’est donc pas d’ordre religieux, dans le sens le plus étroit du terme. C’est une éducation mystique. Bref la succession des ordinations est une véritable Métanoïa qui repose sur le message Christique initial.

     

    Avec toute mon amitié.

     

     

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