• LE MESSAGE DE FULCANELLI

    LE MESSAGE DE FULCANELLI

    Depuis 1960 l’alchimiste Fulcanelli fait couler beaucoup d’encre et aliment bien des spéculations quant à sa véritable identité. Cela est bien tout en n’étant pas très heureux car, ce faisant, est éclipsé le rôle véritable, et très important, de cet Adepte de XXe siècle.

    Ce qui est le plus surprenant, et décevant il faut bien le dire, c’est que des alchimistes puissent adhérer à ce courant d’enquête sur une identité, démarche qui a uniquement sa place dans les polars comme l’a fort bien fait Henri Loevenbruck (Le mystère Fulcanelli) avec l’aide de Jacques Sadoul connu pour ses vulgarisations romanesque de l’alchimie, alors que leur effort devrait s’inscrire en totalité dans l’appuis inconditionnel et sans faille de cette prise de conscience sociale que provoqua l’œuvre décisive de ce grand alchimiste. 

     

    Le nom de Fulcanelli fut découvert par le public en 1960 à l’occasion d’un livre écrit par Louis Pauwel et Jacques Bergier : Le matin des magiciens. Ce best-seller eut un succès phénoménal qui lança la mode de l’ésotérisme car la société avait besoin de renouer avec le merveilleux. Dans ce livre, destiné au grand public, il y certes, comme l’on dit,  « à boire et à manger ». Seuls quelques chapitres sont intéressants. Notamment celui ou Jacques Bergier relate sa rencontre avec  Fulcanelli qui rendit visite au physicien Helbonner avec lequel il travaillait. Il était venu mettre en garde contre le danger du nucléaire.

    Cette démarche peut paraitre curieuse. Pourtant elle s’inscrit dans une démarche entreprise par les alchimistes depuis plus de trois siècles.

    Durant le XVIIe et le XVIIIe les alchimistes parcouraient l’Europe pour réaliser des transmutations sous les yeux des scientifiques de l’époque. La plus marquant fut celle faite, en 1666, à Helvétius (Johann Feiedrich Schweitzer) médecin du prince d’Orange. Cet homme cultivé et intègre fit un rapport circonstancie de l’évènement qui eut une répercussion dans l’Europe entière au point d’en perturber Spinoza lui-même.

    Malgré l’évidence des transmutations « à froid », pour employer la terminologie actuelle, rien n’y fit. Et des érudits tels Louis Figuier, s’empressent de crier à l’esbroufe en avançant des raisons tellement tendancieuses et indéfendables qu’elles tournent au ridicule leur auteur qui devient lui-même un faussaire. Nous retrouvons les mêmes affirmations à propos de Nicolas Flamel dont l’article sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia est un bel exemple de supercherie néo cartésienne à bénédiction scientifique.

    Par ces transmutations les alchimistes cherchaient à  démontrer que le chemin emprunté par le matérialisme scientifique naissant ne pouvait conduire à la connaissance des lois universelles.

    Malgré cet effort généralisé qui mobilisa les plus grands adeptes de ces deux siècles, ce fut un échec.

    Deux siècles plus tard Fulcanelli délivra le même message en spécifiant dans Le Mystère des cathédrales,(1926) que les choses commencèrent à se dégrader à l’occasion de la Renaissance.

    Cependant au milieu du XXe siècle, dont 1968 fut la manifestation d’une prise de conscience sociale, les choses changèrent face aux dangers engendrés par le nucléaire et la pollution en général.

    C’est à cette période charnière que se situe l’influence de l’œuvre de Fulcanelli qui tenta, encore une fois à la suite de ses nombreux prédécesseurs, d’infléchir l’esprit matérialiste des scientifiques.

    Cette fois l’échec ne fut pas total puisque par l’intermédiaire de ses porte-paroles, plus ou moins conscients, que furent Jacques Bergier et Louis Pauwel, l’ésotérisme repris de l’importance et beaucoup de scientifiques furent officieusement convaincus. En effet, le progrès des neurosciences allait dans ce sens puisque fut mis en évidence, durant les années 1970, la capacité chez l’homme de parvenir à une réponse juste, lors d’une interrogation d’ordre scientifique, sans passer par un raisonnement logique. Il existe donc une autre manière de résoudre des problèmes et de comprendre le monde, que celle de l’esprit scientifique du siècle des lumières.

    Actuellement l’académie refuse la neuro-pédagogie qui multiplie par dix (voire par vingt) les capacités mémorielles et facilité bien des compréhensions car le verbiage est un paradis qui lui colle à la peau.

    Cette attitude de rejet est compréhensible car par ce biais serait accrédité le rôle traditionnel de la cabale phonétique et celui de l’intuition. Ce rejet égoïste, par les institutions, même s’il doit durer longtemps, n’est en réalité qu’un combat d’arrière garde. Et cette bataille sera gagnée grâce à l’action déterminante de Fulcanelli ! ! ! C’est là-dessus que je voudrais insister car trop souvent passé sous silence par ceux qui comprennent l’alchimie comme uniquement œuvre au laboratoire ou qui papillonnent à la recherche de son identité.

    En qualité d’élève issu du giron de Roger Caro et donc « hérétique » pour les adeptes de l’antimoine avouez que c’est plutôt original de porter aux nue Fulcanelli que je devrais ignorer comme les « fulcanelliens » m’ignorent[1]. Normal je suis Charlie !

     

    Avec toute mon amitié.

     

    N'oubliez pas que ce blog doit bientôt disparaitre pour être remplacé par mon site déjà ouvert:

    Adam SURRÉALISME FANTASTIQUE

    http://adam-alchimie.org

     



    [1] Petite précision, cela ne fait qu’empirer… ma joie de vivre.

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  • Commentaires

    1
    Iniectus
    Dimanche 16 Juin 2019 à 06:16

    Fulcanellien et adepte de l'antimoine? Avez-vous bien lu Fulcanelli?

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