• EGLISE INITIATIQUE ET FEU DU SOLEIL

    EGLISE INITIATIQUE ET FEU DU SOLEIL

    J’aime la mer et me laisser bercer par l’éternel retour de son ressac. De même J’ai toujours été fasciné par la lumière de notre étoile, par l’énergie toujours renouvelée du soleil ce donneur de vie. Souvenir d’étudiant boutonneux où dès les premier cours de géologie, les profs insistaient sur le rôle primordial de l’astre diurne autant dans les processus d’érosion que dans le déroulement harmonieux des biocycles ou la formation des fossiles.

    Les scientifiques sont actuellement tous d’accord pour dire que l’origine de cette énergie colossale est issue de réactions thermonucléaire provenant de la fusion d’atomes entres-eux, de telles sorte que notre étoile est une immense machine à transmuter. Le soleil est un colossal laboratoire d’alchimiste. Faut-il s’en étonner ?

    Quand on se familiarise avec les textes fondateurs de cette pratique telle la Tabula smaragdina ou La table d’émeraude (elle était gravée sur une table en émeraude, d’où son nom) par le fondateur mythique de l’alchimie Hermès Trismégiste qui se confond avec le dieu Thot des égyptiens, le soleil est considéré comme un maître d'oeuvre.

    Ne soyons pas surpris qu’une table entière puisse être taillée dans cette pierre précieuse puisque dans l’Antiquité, des auteurs comme Théophraste, Hérodote ou Pline l’Ancien décrivent parfois des statues, voire des colonnes ou obélisques taillées dans cette pierre. On sait, seulement maintenant, qu’il s’agissait bien de belles pierres vertes mais pas de véritables émeraudes.

    Sur cette table « smaragdina » était gravé le fameux texte d’alchimie que tout le monde connait car il commence par l’affirmation que les astrologues répètent à souhait : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut… »

    Ce que l’on sait moins c’est que ce court exposé complet sur l’alchimie s’achève sur une autre affirmation qui nous intéresse ici :

    « Ce que j’ai dit de l’opération du soleil est accompli et parachevé. »

    Opération transmutatoire de la matière au sein du soleil… Comment l’ont-ils su ? Intuition ou omniscience acquise par une solide formation initiatique ? Nul ne le saura jamais sauf les adeptes qui ont réussi leur Grand Œuvre.

    Quoi qu’il en soit l’opération solaire de fusion transmutatoire se déroule au sein de l’astre. C’est ainsi que naitraient toutes les substances que nous révèlent la fameuse table de classification des éléments de Mendeleïev. Eléments constituant toute matière en notre monde. Précieuses substances fabriquées par les myriades de soleils que sont ces million d’étincelles qui criblent et fécondent, de leur point incandescent, le ciel nocturne.

    L’œuvre du soleil n’est pas achevée tant qu’il reste luminaire. Telle toute choses l’astre n’est par éternel. Il finit par exploser (supernovea)… Solve dirait l’alchimiste dans son colossal laboratoire. Tout débute, ou redébute, par la destruction des structures afin de constituer un monde nouveau à l’image de sa future histoire.

    C’est un schéma universel qui n’est pas contredit par l’adage affirmant que « c’est dans les vieilles soupières que l’on fait les bonnes soupes », soupe dans laquelle se sont organisées, d’une manière ou d’une autre, les multiples molécules organiques y compris les fameuses séquences d’ADN mémoire de chaque espèce vivante.

    Cette colossale déflagration ensemence,  avec les substances fabriquées par le soleil durant toute sa vie flamboyante d’étoile, l’immense espace qui l’entoure. Et dans cet espace va naitre un nouveau soleil avec son cortège planétaire. C’est le schéma que j’ai retenu, et qui m’a paru le plus plausible, pour ne pas compliquer les choses avec les diverses opinions et hypothèses des cosmogénéticiens.

    Dans le soleil la fusion de deux atomes d’hydrogène donne un corps plus lourd. Ces corps plus lourds en donnent de plus lourds encore et ainsi de suite jusqu’à la limite du possible qui est l’atome de fer, lequel constituerait, par sa stabilité, le cœur des étoiles.

    Arrêtons-nous un moment sur les particularités du fer stellaire. Les anciens forgerons, dont Mircéa Elliade a saisi toute l’importance quant aux connaissances ancestrales véhiculées par leurs techniques, comparaient les étincelles qui jaillissaient sous leur marteau à une pluie d’étoile. Et ce lien entre le ciel et les l’étincelles est resté dans le mot sidérurgie ou le travail du fer est inséparable de l’univers sidéral. La sidérurgie est indissociable de l’espace intersidéral comme le montre le préfixe sidéros qui signifie fer et sidéris astre.

    L’atome de fer est pourvu de 26 électrons qui gravitent autour de son noyau. Il m’a semblé important de signaler la concordance entre ce nombre et celui des quatre lettres hébraïques : Yod, Hé, Vov, Hé. Chacune est associée à un nombre soit : Yod = 10, Hé = 5, Vov = 6 et Hé = 5. Le total de YEVE, nom de Dieu, est égal à 26. C’est le fameux tétragramme des occultistes. Le 26 du fer sidéral désigne donc Dieu qui est bien… aux cieux !

    Cette particularité du cycle nucléaire des étoiles permet de saisit l’omniscience dont fait preuve un véritable alchimiste tel Mickaël Mayer, ce médecin de l’empereur Rodolphe II de Habsbourg, quand il écrivait en tête de son livre Atalante fuyant les quelques lignes suivantes :

     

    « Grande mère des fruits, grande mère des hommes.

    Je te salue ô terre de Saturne : j’ose

    Entrer dans ton amour dans l’antique domaine

    De gloire, et libérer les sources d’eau vivantes.

    Dans les cités de fer je chante un chant d’étoile."

     

    Ceci pour dire que l’alchimie est par excellence la voie initiatique Occidentale et qu’elle est biologie plutôt que métallurgie. Elle élabore et structure la mystique fondamentale centré sur cette énergie pure (en tous les sens du terme) que l’Eglise primitive appelle Esprit-Saint.

    Esprit inséparable des puissances dites christiques (pour les chrétiens) qui est au cœur, sous l’appellation de christocentrisme, de notre culture occidentale.

    Tournons-nous vers l’avancée de la recherche scientifique du XXe siècle qui permit de découvrir l’énergie nucléaire.

    Il faut souligner que cette énergie repose essentiellement sur la fission, ou division, nucléaire. Elle divise les particules constituant le noyau atomique (le mot diable vient de dia : division).

    Inversement l’énergie nucléaire du soleil repose sur la fusion, et donc l’union des atomes.

    L’énergie nucléaire humaine, dans ses centrales énergétiques, est en totale opposition, avec sa fission, avec celle du soleil, basée sur la fusion. Si le soleil est donneur de vie notre puissance atomique lui sera opposée. Elle aboutira aux bombes destructrices et à des centrales énergétiques dangereuses.

    Soyons lucide, nos centrales nucléaires sont surréalistes. Un pareil procédé de fission atomique pour faire bouillir une « casserole » d’eau est disproportionnée jusqu’à l’aberration. C’est l’équivalent d’un canon utilisé pour tuer une mouche. On tue la mouche ou on la manque mais à tous les coups on fait sauter la baraque.

    Le Christ associé au soleil créateur est donc une analogie capitale que la tradition a conservée dans l’orientation des églises dont le cœur et le maître autel sont toujours orientées vers l’Est, lieu ou le soleil se lève et vers lequel tout prêtre disait le matin sa première messe. Ces rayons du soleil levant, véhiculant une énergie particulière incluse dans la lumière, se posaient sur l’autel et le calice contenant le vin eucharistique, pour le sanctifier en complément indispensable de la consécration de prêtre le jour de son ordination.

    Telle était la raison pour laquelle le prêtre était tourné vers le soleil levant quand il célébrait une messe. De ce fait les fidèles eux aussi faisaient face au soleil. Ne parles-t-on pas de Christ solaire ? Telle est la raison pour laquelle le prêtre tournait le dos aux fidèles. Tous : prêtre autant que fidèles se devaient d’être tournés vers le lever de l’astre christique pour en louer tous les bénéfices.

    Evidemment cette hymne au soleil dépassait le soleil lui-même pour s’adresser à l’allumeur de réverbères.

    Cette connaissance étant perdue, le concile de Vatican II réforma l’office et le prêtre se tourna vers les fidèles pour célébrer son office devenu social. De ce fait il perdit son lien avec les lois de la nature et avec le Christ solaire.

    Le calice posé sur l’autel recevait trois sanctifications. D’abord celle du prêtre à travers son ordination ensuite celle du soleil et enfin celle émanant des reliques incluses dans la pierre d’autel.

    Je rappelle que le calice devaient être posé obligatoirement sur une pierre sanctifié à l’huile chrismale et contenant des reliques de saint aidant à établie un lien avec le suprasensible.

    Actuellement les reliques ont disparues et le prêtre tourne le dos au soleil levant.

    Seule subsiste une ordination du prêtre dont on s’interroge sur la validité car les ordinations intermédiaire – comme celle de Portier, de Lecteur, d’exorciste, d’Acolyte, de sous diacre, de Diacre – précédant et préparant la prêtrise par une lente maturation ont soit disparues soit devenues méconnaissables.

    D’autre par les rituels d’ordination d’un prêtre ou celui de la consécration d’un évêque ont perdu leurs sens car ils furent soit mal adaptés soit inventés ex nihilo.

    Lors du concile Vatican II le premier schéma étudié par l’assemblée évêques avait été la constitution sur la liturgie que ses promoteurs entendaient réformer. On s’appliqua alors à réviser les rites et à inventer de nouveaux textes liturgiques. Mgr Annibale Brugnini et le cardinal Lercaro en furent la cheville ouvrière.

    « Le cardinal Lercaro avait beau être parmi les initiateurs de cette réforme liturgique elle ne lui disait rien qui vaille » (in Padre Pio le stigmatisé par Yves Chiron. P. 313. Editions Perrin.)

    Et en effet notre prélat était dans le vrai…

    Je ne vais pas m’attarder sur cette perte des liens avec la nature et du sens du sacré.

    Le plus grave est évidemment l’annihilation de la dimension initiatique et mystique de l’Eglise. Dimensions qui reposaient sur la structure des offices, leur proximité avec le divin par leur harmonie avec les lois de la nature.

    L’un des points essentiels reposait sur l’orientation du prêtre (et de l’église) vers le soleil levant.

    L’énergie nucléaire issue d’une science sans conscience est aux antipodes de l’énergie solaire. L’histoire de cette émergence de « l’anti-soleil » (notre énergie nucléaire faisant l’œuvre inverse de celle du soleil) est profondément significative et permet de saisir le sens de cette terrible transgression.

    Telle est la raison pour laquelle l’alchimiste Fulcanelli rendit visite, en 1937 à Paris, aux physiciens Jacques Bergier et André Helbronner. Il les mit en garde face aux redoutables dangers potentiel de la technologie nucléaire alors très proche.

    Bien avant cette date les alchimistes essayèrent, en vain, d’infléchir les concepts scientifiques naissant qui s’éloignaient de plus en plus des lois de la nature en étayant tous leurs concepts sur une pensée uniquement matérialiste. Telle est la raison essentielle de nombreuses transmutations opérées par les adeptes auprès de personnalités ou de scientifiques durant les XVIIe et XVIIIe siècle pour tenter de leur montrer l’existence d’une autre voie pour comprendre et agir sur la matière et l’univers.

    L’alchimie est une science, plus exactement une sainte science dont les axiomes sont diamétralement opposés à ceux de la science moderne. Quand la science actuelle œuvre sur la lumière la science sacrée œuvre sur l’esprit… contenu dans la lumière. Cela est évidemment incompréhensible pour les rationalistes car la science est très limitée pour comprendre la matière, et aussi l’espace et même le temps qui est loin d’être linéaire dans son écoulement.

    C’est pourquoi durant le XXe siècle la dérive belliqueuse menant à l’énergie nucléaire s’accentua. Les dés étaient définitivement jetés. La crise économique actuelle, et le terrorisme Islamique en sont des échos ou des avertissements...

    Aucun sociologue n’ignore que les aléas d’une société, surtout ses crises et ses problèmes, sont secrétés par la société elle-même.

    Souvenons-nous de la bombe à fission d’Hiroshima. Elle fut suivie sept ans plus tard d’une caricature du soleil qui saisit d’effroi les savants américain par cette monstruosité qui fut la bombe à fusion d’Eniwetok. Processus de désintégration qui produit l’énergie rayonnante du soleil. Rayonnement de mort et non de vie comme notre astre… L’horrible merveille fut baptisée de la lettre H, initiale d’Hélios, nom grec du soleil.

    On nous apprend que cette « arme absolue » (bien éloignée de l’Absolu des sages) a eu pour père non un ou des hommes mais une machine, un ordinateur désigné d’un nom formé d’un ensemble d’initiales qui se lit MANIAC. La mort est ainsi sortie toute armée du cerveau métallique de la folie. Faut-il s’en étonner puisqu’elle est le produit de ce que notre cerveau biologique, et donc de ce que le psychisme à d’artificiel : l’intelligence rationnelle, dépourvue de conscience, d’intuition et de sensibilité à contrario de la vie.

    Pour les partisans d’un prêtre tournant le dos au soleil lors d’un office je soulignerais un trait mentionné par la presse à l’occasion de la première expérience nucléaire française au Sahara, terre musulmane. Au moment ou jaillissait la foudre, les participants, appliquant les consignes de sécurité qu’ils avaient reçues, se tenaient prosternés, la tête collée au sable, le dos tourné à l’explosion. Ils offraient ainsi une image des priants de l’Islam, mais une image inversée, car l’Epouvante exige de ses adorateurs qu’il lui montre non leur visage, mais leur derrière. Nous sommes en plein sabbat : que l’homme en effet baise les fesses du bouc ou qu’il tourne les siennes vers l’idole, c’est toujours de la même messe noire qu’il s’agit…

    En tournant le dos au soleil levant un prêtre renie son Dieu. Il ne peut, par ignorance, qu’inverser un processus de divinisation qui lui échappe et enfoncer l’Eglise, et la société, dans le marasme.

    Mais les vieilles sciences qui nous aident à lire les redoutables signes des temps contiennent à la foi le plus réconfortant, le plus serein des messages. La vie, nous disent-elle, est une mère généreuse et inlassable. Son essence est sagesse et harmonie, car elle a pour principe et pour fin la toute perfection.

    Les productions effrayantes, démesurées auxquelles nous assistons ont leur place dans le jeu de l’Univers. Elles portent d’ailleurs en elle une grandeur et une beauté que l’on peut et que l’on doit admirer sans se laisser fasciner par elle comme par un jeu vidéo… Lorsqu’elles auront achevé leur rôle éphémère, lorsque la griserie sera tombée et que les yeux se seront éclaircis, un rythme nouveau, celui du premier jour, s’établira ; la Sagesse fera entendre sa voie enfantine que domine aujourd’hui le vacarme des mécaniques et l’engouement immodéré pour l’informatique ; ses préceptes sans âge retrouveront leur force et leur évidence ; ainsi guidé, l’homme réapprendra à se connaître et, du même coup, à reconnaître l’univers et les dieux.

     

    Avec toute mon amitié.

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  • Commentaires

    1
    Azurelline
    Dimanche 19 Octobre 2014 à 10:32

    Magnifique article... Bravo et merci pour ce travail de synthèse enrichissant et inspirant ! Peut-être un Jour  tous les soleils de nos coeurs  pourront-ils   fusionner dans le bon sens, dans l'harmonie de la musique des sphères...! Fraternellement, Azurelline.

    2
    Dimanche 19 Octobre 2014 à 15:26

    Grand merci Palmine. Souhaitons un grand cœur pour l’humanité et de la luimère en chacun de nous.

    Léon.

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    3
    Muriel
    Samedi 27 Décembre 2014 à 15:37

    Merci pour cet article, je comprends mieux maintenant pourquoi Padre Pio tournait le dos à ses fidèles dans les vidéos. Je n'ai pas connu ces messes sacrées. J'espère sincèrement que le sacré reviendra. heureusement des présences, parfois, sont là pour montrer le chemin.

    4
    Dimanche 28 Décembre 2014 à 09:42

    Bonjour Muriel,

    Merci pour votre petit mot. Padré Pio refusa toujours la messe actuelle et demanda une autorisation spéciale au pape pour continuer à célébrer l'ancienne. Il ne croyais absolument pas à la validité des offices actuel. Ce saint considérais, à juste titre, le concile Vatican II comme une catastrophe. J'ai l'impression que le pape actuel en a conscience et c'est très heureux.

    5
    Muriel
    Dimanche 28 Décembre 2014 à 22:59

    Bonsoir,


    Reste à prier au retour de ces messes sacrées. Ce serait sympa aussi que le pape actuel autorise les gallicans à enseigner le cathéchisme aux enfants. Je suis en train de lire "le Grand cathéchisme" de monseigneur Steck et suis navrée et en colère de voir le cathéchisme reçu dans mon enfance. Le mien aurait dû s'appeler" le catéchisme pour enfants et futurs adultes masochistes"..mieux vaut en rire faute de...Il est des catéchismes aliénant les inconscients dont il est difficile de se désimprégner adulte (lavage de cerveau). J'espère que le pape François aura le temps de réformer ce qui se doit.


     

    6
    Lundi 29 Décembre 2014 à 07:19

    Bonjour Muriel,

    Merci pour votre message.

    Le pape actuel a beaucoup à faire avec les "carriéristes" de sa curie. Il peut agir ainsi car il est protégé par les jésuites sans cela il subirait le sort de Jean-Paul Ier. Oui les catéchismes sont souvent mal faits car il n'y a point de dimension mystique réelle. C'est un conditionnement comme un autre qui ne permet pas à l'être de grandir. L’Église se doit de renouer avec les dimensions initiatiques fondamentales qui ont disparues avec le concile Vatican II. Malheureusement beaucoup de petites Églises l'ont perdu aussi. Souhaitons que le pape François puisse agir en ce sens.

    Bien à vous.

     

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