• AU CLAIR DE LA LUNE MON AMI… HERMES

     

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    AU CLAIR DE LA LUNE MON AMI… HERMES

     

    © 2009 pour tout le blog.

    Cet article permet à celles et ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'alchimie de découvrir comment se transmet la connaissance. Quant à ceux qui travaillent depuis longtemps, je sais qu'il y en a parmi mes lectrices et lecteurs, ils pourront glaner ça et là quelque perles susceptibles de les aider.

    Donc, en lisant ce court exposé, il s'agit de prendre conscience que chaque parole est comme une médaille, elle possède son endroit et son envers. Ce qui est le plus amusant c'est que le choix de l'endroit n'est pas toujours évident... d'où le second intérêt de ce petit article : fait prendre conscience de la relativité des choses.

     

    A

    u clair de la lune est une chanson enfantine écrite vers 1790 qui véhicule un message alchimique, sous couvert d’érotisme, afin que les générations successives ne puissent oublier les bases essentielles de la science d’Hermès.

    Quand elle fut écrite, c’était l’époque où les révolutionnaires détruisaient aveuglément beaucoup de symboles laïques non seulement statuaires et architecturaux, mais aussi ceux qui ornaient les meubles. Il fallait donc pérenniser la connaissance par un autre procédé moins évident et moins sujet au vandalisme aveugle. La comptine inoffensive assuma ce rôle à côté d’une nouvelle dimension symbolique tant sur le plan littéraire qu’architectural, que le XIXe siècle devait faire fructifier. C’est la raison pour laquelle dans mon dernier livre Les secrets alchimiques de Montpellier, je ne néglige pas, dans la visite de la ville, les parures architecturales des hôtels particuliers ou des simples demeures du siècle romantique.

    Qui dit comptine dit expression verbale et donc jeux phonétiques, ce que les alchimistes appellent cabale, terme à ne pas confondre avec la kabbale hébraïque.

    La raison essentielle de la phonétique est ici mise en évidence, montrant aussi bien sa simplicité non dépourvue de subtilité que son indispensable utilisation pour décrire en un second langage un processus opératoire. Au risque de me répéter je souligne qu’un symbole bien compris, et la phonétique est symbolique par analogie de sons, se doit d’être une sorte de « panneau de signalisation » qui indique un chemin vers une réalisation concrète. Si ce fait n’est pas en bout de piste le symbole, même s’il ne manque pas d’intérêt, perd sa raison d’être, et j’irais plus loin : ce n’est plus un symbole, c’est une spéculation parmi tant d’autres.

    Quant à notre comptine célèbre, elle illustre parfaitement le fait essentiel que l’alchimiste doive apprendre à acquérir un certain état d’esprit hors de nos systèmes d’analyse. Et du moment qu’il est marginal par rapport à notre monde verbal habituel, il ne saurait être étudié avec une démarche intellectuelle, rationnelle. La sémantique est ici libérée et notre analyse surrationnelle du texte peut ainsi prendre son envol. Elle atteint son seuil de non-retour quand la dimension « raisonnable » de notre pensée tend à considérer cette démarche comme étant absurde et superficielle. Ceux qui ne parviennent pas à franchir ce cap ne seront jamais alchimistes. Cela ne les empêcheras pas d’être de très bons scientifiques. S’ils le sont sans élargissement de leur pensée, il ne réussiront pas car l’Esprit ne peut les enseigner. Nous mettons là le doigt sur un phénomène très particulier et essentiel. Il faut accepter la bêtise en soi, ce qui nécessite de ne pas se prendre pour l’élite même si on sort d’une grande école prestigieuse. Et ça c’est un obstacle terrible soigneusement évité par les spiritualistes  bidouilleurs. L’humilité, les orateurs spiritualistes de toute obédiences s’en gargarisent en plastronnant… ainsi va la misère humaine.

    Dans notre petite chanson, ou chanson pour petits, le premier message peut se résumer en quelques mots : « Si vous voulez comprendre retrouvez la pureté de l’enfance. » De ce fait toutes les versions érotiques (car il y en a !) fussent-elles des plus académique se doivent d’être interprétées sur le registre alchimique.

    Commençons donc l’interprétation : 

    « Au clair de la lune,
    Mon ami Pierrot, »
     

      

    Sens alchimique : 

    Le clair de lune, sa lumière polarisée est nécessaire dès le départ pour informer les cristaux salins. C’est un phénomène analogue à la piézoélectricité, en beaucoup plus subtil sur le plan énergétique. 

    Les produits dérivés de ces cristaux « informés » vont être attirés (« ami » dérive d’amour et amour provient d’aimant) par la pierre ronde « Pierre-o » qui sera appelée soufre philosophique. C’est la pierre qui naît dans l’eau c’est-à-dire dans un élément liquide et aussi sous l’O , c’est-à-dire sous la pleine lune. 

      

    « Prête-moi ta plume
    Pour écrire un mot. »
     

      

    Sens alchimique : 

    La plume est ici le feu de cheveux de Geber. Ces structures capillaires sont très légères. En tombant sur la matière elles forment un écrin (écrire) autour du O (mot). 

      

    « Ma chandelle est morte,
    Je n'ai plus de feu,
    Ouvre-moi ta porte,
    Pour l'amour de Dieu. »
     

      

    Sens alchimique : 

    Toute cette partie s’adresse à la matière première : « Ma  chant-d’elle est morte ». Son chant vital est mort car elle manque de feu. 

    L’alchimiste va lui ouvrir la porte. Pour saisir le sens de cette porte rappelons qu’un ballon de Pyrex est constitué par trois parties : Le goulot, le col et la panse. Si le goulot a donné son nom à gullivert (la gueule verte) et à Gargantua (quelle « gargante » tu as). La porte dans ce contexte se réfère à d’autres appellations. Le col du ballon est aussi appelé la rue (voir ce terme dans mon petit dictionnaire l’alchimie expliquée par son langage.) De ce fait, la porte est le goulot qui s’ouvre dans la rue. En d’autres termes il faut introduire la matière première « morte », par manque de feu, par le goulot du ballon. Cela sous-entend qu’il faut la pulvériser.

    Opération nécessaire pour « ouvrir » la matière afin de la vitaliser. 

    La fin insiste sur deux mots : amour et Dieu. Je ne vous ferais pas l’injure de vous expliquer le sens de ces deux mots qui reviennent en lei motif car je suppose que des bidouilleurs chercheurs d’or ne lisent pas cette prose. Retenez tout de même que la réussite du Grand Œuvre est appelé « Don de Dieu ». Ohé Francs Maçons ! Si le grand Architecte de L’Univers ne fait pas partie de votre vocabulaire ne parlez plus d’alchimie!


    « Au clair de la lune
    Pierrot répondit :
    "Je n'ai pas de plume,
    Je suis dans mon lit. »
     

      

    Sens alchimique : 

    La pierre-o n’a pas de feu de plume, elle est allongée, tassée dans le lit ou fond du ballon. 


    « Va chez la voisine,
    Je crois qu'elle y est,
    Car dans sa cuisine
    On bat le briquet. »
     

    Sens alchimique : 

    Pour continuer le travail on change de lieu pour aller dans la cuisine voisine. En effet, pour œuvrer correctement une cuisine suffit. Dans la cuisine on peut avancer pour réaliser la conjonction du mâle et de la femelle, ou formation du rebis, car au moment de la rédaction de cette chanson l’expression populaire « battre le briquet » désigne les ébats amoureux. Dans l’iconographie alchimique, on voit souvent un couple nu enlacé pur désigner la conjonction des contraires. 


    « Au clair de la lune
    L'aimable lubin
    Frappe chez la brune,
    Elle répond soudain,
    Qui frappe de la sorte ? »

     

    Sens alchimique : 

    Le lubin est un moine dépravé qui est ici plein d’amabilité. C’est insister sur la consolidation du rebis avec une dimension spirituelle (moine) sous jacente. Ce qui frappe est la manifestation de la couleur brune qui fonce, plus les « chocs » de la dynamisation, sont energiques. 


    « Il dit à son tour :
    Ouvrez-moi la porte
    Pour l'amour de Dieu. »

     

    Sens alchimique : 

    Ici le lubin-rebis est sorti du ballon pour la suite des opération. 


    « Au clair de la lune,
    On n'y voit qu'un peu :
    On chercha la plume,
    On chercha le feu. »
     

    Sens alchimique : 

    Les deux première lignes spécifient qu’il ne faut pas trop éclairer la cuisine car la matière est photosensible. Il faut aller chercher un autre feu qui n’est plus le feu de plume. « On changea le feu. » 


    « En cherchant d'la sorte
    Je n'sais c'qu'on trouva,
    Mais j'sais que la porte
    Sur eux se ferma »
     

    Sens alchimique : 

    Ce feu particulier la chanson ne veut pas en parler, à moins qu’une partie soit perdue, car il permet de passer du blanc au rouge. Parvenu à ce stade il faut fermer le ballon sur le rebis rouge. Cette fermeture du ballon est nécessaire pour la dessiccation de la pierre. Mais ce n’est pas en l’enfermant qu’elle va sécher. Le passage « Je ne n’sais c’qu’on trouva. » exprime bien qu’il y a un corps étranger dans le ballon qui n’est autre qu’un dessiccateur comme un carbonate de potasse. 

      

    Il est inutile que je commente la variante suivante quand on sait que la pierre blanche, ou pierre lunaire, ici « enfant tout blanc », après avoir été multipliée (croissant) transmute en argent. 

      

    « Au clair de la lune
    Pierrot se rendort.
    Il rêve à la lune,
    Son cœur bat très fort ;
    Car toujours si bonne
    Pour l'enfant tout blanc,
    La lune lui donne
     

    Son croissant d'argent. »

     

    Ici le cœur correspond au soufre et les battements de cœur expriment, avec une certaine exagération, la dynamisation du soufre philosophique.


    Les deux premières lignes concernent la pierre rouge et les trois dernières la pierre blanche.
     

      

    Voilà je vous ai livré quelques explications qui ne valeut que ma propre valeur. Je souhaite de tout cœur qu’elles vous soient utiles si vous y trouvez un quelconque intérêt. N’oubliez pas que le clair de la lune est aussi fructueux pour les amoureux que pour les amoureux de science : « Croissez et multipliez » disait le grand initié égyptien Moïse dans sa Genèse. Après ça si vous croyez que nous sommes judéo-chrétien je vous répondrais comme les égyptologues qu’il est évident que nous sommes egypto-chrétiens. Il serait peut-être temps de s’en rendre compte et de suivre, en compagnie du Christ, la route de Memphis. Ce n’est pas Fulcanelli qui me contredira en qualité de frère d’Héliopolis et avec son frontispice évocateur du Mystère des Cathédrales, signifiant sans ambiguïté que le mystère des cathédrales est alchimique et égyptien

     

    Avec toute mon amitié. 

      

      

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    duclos
    Dimanche 7 Juillet 2013 à 10:35

    J'ai nettoyé la goutte hier , la peau rouge donnerait-elle un enfant blanc???

    Amitiés

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    2
    Yver Luisant
    Lundi 8 Juillet 2013 à 19:06

    Bonjour ami de la beauté,

     

    Pour info, je tiens de feu l'un de brillants et Lumineux guides du château de Guédelon en construction près de Saint Fargeau, que le temps a occulté/déformé la rime parfaite à "plume" dans la comptine qui aurait été originellement : "Au clair de la lume..."

     

    Une LUME était, chez nos ancêtres constructeurs qui n'avaient pas l'électricité, une chandelle constituée d'un récipient contenant de l'huile dans laquelle trempait une lume. Les LUMES étaient les extrêmités des chanvres torsadés pour en faire des cordes. Après que les cordes furent torsadées et/ou tressées, les deux extrêmités étaient coupées et récupérées pour en faire cet usage. Une dizaine de cm nous avait-il précisé.

     

    Ce qui ne remet pas en cause la globalité de vos explications mais...

     

    peut vous apporter quelque élément complémentaire à votre recherche... vos recherches.

     

    Salutations d'un cherchant.

     

     

    3
    hermophyle Profil de hermophyle
    Mardi 9 Juillet 2013 à 05:42

    Merci Yver pour toutes ces précisions extraordinairement intéressantes. Je doute cependant qu'en deux siècles la lune ait remplacée la lume, mais admettons... phonétiquement, et donc cabalistiquement, la Lune est la lume et cela reste toujours la lumière et le feu sans changer, en effet, le sens de mes interprétations. Mais la facilité du glissment sémantique entre lume et lune offre une grande lumière en alchimie... Celà est dans mes cordes. Merci cherchant!

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