• L’AMOUR ET LES ÂMES

    « Les âmes sont impénétrables les unes aux autres. C’est ce qui fait le néant cruel de l’amour. »

    Ainsi s’exprimait, dit-on, Léonard de Vinci. Ce génie est considéré par beaucoup d’ésotéristes comme un « initié » à tel point que les sociétés secrètes, plus ou moins « bidon » tel le chimérique « prieuré de Sion » (agrippé comme Harpagon au trésor de Rennes le château) le considère comme l’un de leur grand maître. Pourtant cette seule phrase si souvent citée par les érudits (en supposant que notre génial artiste-ingénieur en soit réellement l’auteur), montre qu’il ne pouvait avoir accédé à la connaissance que l’on appelle « initiatique », car, que nous le voulions ou non, les connaissances dites initiatiques (ici j’emploie ce terme débarrassé de l’artefact des snobs et des ignares prétentieux) montre que les âmes sont loin d’être impénétrables…

    Oui, je le dis tout net, les âmes sont pénétrables. Elles le sont à condition de ne point se présenter comme un cambrioleur rongé par la curiosité ou pire encore tel un violeur sans scrupule !

    Les célèbres amoureux du dessinateur Raymond Peynet qui se bécotent pour la saint Valentin n’ont généralement pas la pureté requise pour une pareille osmose.

    Souvent les tentatives d’interpénétrations des âmes sont, dans le meilleur des cas, vêtues de souhaits sans conviction profonde. Elles reposent généralement sur des sentiments de bon alois mais, oh combien, largement insuffisants. D’une manière plus générale, surtout chez les plus jeunes, cette tentative est peuplée par l’imaginaire débridé polluées de fantasmagories et de… fantasmes.

    L’amour ne peut devenir « communiquant » que dans la mesure où l’imaginaire sentimental est maîtrisé, en quelque sorte « refroidi », sans perdre l’élan du cœur.

    Proust a su dans son ouvrage À l'ombre des jeunes filles en fleurs formuler ce choc lancinant d’une abeille contre la vitre :

    « Quand on aime l'amour est trop grand pour pouvoir être contenu tout entier en nous ; il irradie vers la personne aimée, rencontre en elle une surface qui l'arrête, le force à revenir vers son point de départ et c'est ce choc en retour de notre propre tendresse que nous appelons les sentiments de l'autre et qui nous charme plus qu'à l'aller, parce que nous ne reconnaissons pas qu'elle vient de nous. »

    Nous sommes des miroirs, illustrant le fameux « choc en retour » des magiciens. En permanence et en toutes circonstances nous somme le jouet de cet effet boomerang. Barrière infranchissable que l’on retrouve autour du noyau atomique pourvu d’une puissante barrière de potentiel. S’immiscer en l’autre n’est point une mince affaire.

    Miroir, ou vitre, nous le resterons tant que la nécessite d’un profond respect du partenaire ne se manifesteras pas accompagné d’un sens aigu du symbole et d’une sensibilité très difficile à acquérir pour le plus grand nombre.

    La sensibilité, dont il est question ici n’est pas qu’un simple trait de caractère et encore moins une sensiblerie. C’est une manifestation physiologique liée, pour les neurologues, à l’éveil d’une particularité psychique fondamentale qui, apparemment, siège dans les réseaux neuroniques des circonvolutions de notre encéphale cérébral droit.

    Oui nous pouvons vivre en l’autre, être l‘autre bien au-delà du genre humain. Evidemment cela nécessite non pas une volonté mais surtout une remise à sa place de notre ego pour le confondre avec l’universel. C’est aussi simple que les fondements du grand œuvre alchimique. Là aussi la pratique est nécessaire car toute avancées spirituelles passe par le corps. Toutes communications « extrasensorielle » est assujettie à des lois dont la plus fondamentale est la pureté. Mais en cela je ne vous apprends rien.

    Ne voulant pas devenir moraliste ranci (j’en ai assez fait) j’ai simplement essayé de vous transmettre un fait digne d’attention qui s’inscrit à contrario des croyances générales.

    Oui, le monde est merveilleux et la rencontre de deux êtres vivant, quel qu’il soit, peut prendre une dimension si fabuleuse que la souffrance et la mort perdent leur sens dramatique habituel.

    Avec toute mon amitié.

     

     

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  • PREMIER PAS INITIATIQUE.

    Sous l’insistance de mes correspondants, voici quelques idées, quelques prises de conscience pour les uns, ou misérables divagations pour les autres, sur ce qui m’apparait comme élémentaire pour bâtir une vie pré initiatique sérieuse. Je vais être bref et jouer avec les mots à mon corps défendant… Rassurez-vous je m’amuse aussi !

    Un fait essentiel ne saurait être négligé par celles et ceux préoccupés par un besoin légitime d’être parfait, « nickel » comme l’on dit… Nickel dites-vous ? Ah ! Ce qui brille me crève les yeux ! De grâce n’astiquons plus les chromes de notre ego et restons surtout bien humain, car à moins de vivre dans une autre dimension, quelque peu surréalistes, nos vies ne sauraient être pétries d'absolue perfection en tous domaines. Nous sommes rien, acceptons ce camouflet !

    Tout est affaire de degrés, que ce soit notre attention, notre patience ou encore la gamme et l'intensité de nos émotions. Evidemment, il nous est impossible d'être tout pour tout le monde. Nous ne pouvons danser toutes les danses et notre vie est brassée de choix difficiles, de sacrifices et de compromis. Cet aspect est rébarbatif si l’on ne parvient pas à mettre en évidence le dénominateur commun et ce puissant moteur spécifique à notre espèce qui s’appelle en l’occurrence : ADAPTATION.

    L’homme est adapté à l’adaptation, disent les anthropologues, et c’est cette souplesse qui fait de lui ce qu’il est. Cependant il renie son humanité s’il renonce à son adaptabilité en se cristallisant dans ce que l’on pourrait appeler routine poussée à l’extrême et conditionnements de toutes sortes dont les politiques et les religieux savent jouer en virtuoses pour aliéner notre liberté afin de s’assurer notre fidélité ou notre bulletin de vote.

    Donc nous sommes incapables de tout faire mais cela ne signifie nullement que nous devons chausser nos pantoufles en écoutant religieusement monsieur le curé, un gourou, ou notre député. Ni universel ni pantouflard, nous voici assis entre deux chaises. Conditionnables comme le chien de Pavlov, notre puissance secrète réside dans le fait, généralement négligé, que nous pouvons changer nos conditionnements afin de choisir ceux qui nous conduisent vers la liberté. C’est cela la puissance de l’adaptabilité.

    Avec le temps, nous devenons la somme des choix que nous avons faits. Les choix déterminent donc la personne que nous finissons par être.

    Ce que nous devenons n'est absolument pas le produit du hasard ou du destin. Rien n'est PRECISEMENT déterminé ni ordonné à l'avance… Tout au long de notre vie, nous sommes des processus inachevés, embryonnaires en quelques sortes. Il n'y a que dans la vie des produits, comme les savonnettes ou les casquettes, que les versions se succèdent ! C’est aussi une stratégie à mettre en œuvre pour bien vivre la nôtre. Apprendre à changer de version est la clé. Oui, il nous est possible de moduler et de modifier nos objectifs pour les faire correspondre à notre réalité à condition de bien savoir ce que l’on veut. Dans ces circonstances nous ferons mentir les astrologues, les numérologues et les cartomanciennes. Pourquoi ?

    Parce que nous ne suivons plus la ligne d’écoulement paisible de notre vie, nous ne suivons plus cette ligne de moindre résistance sur laquelle nous nous laissons porter par paresse ou ignorance. De ce fait notre destinée échappe définitivement aux augures de toute sorte. Nous somme comme ces êtres qui voient alors qu’une étude clinique de leur œil conclu qu’ils sont aveugles.

    Sortit de son destin « déjà écrit » et décryptable par les « diseuses de bonne aventure », telle est - me semble-t-il - la démarche pré initiatique fondamentale et donc le premier pas vers la liberté.

    C’était ma petite crise prétentieuse de philosophie que j’offre, sans vergogne, à celles et ceux qui passent parfois un bon moment en ma compagnie.

    Avec toute mon amitié.

     

     

      

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  • ASPECTS DE L’EGLISE GALLICANE ANCIENNE.

    A la suite d’un message envoyé par un lecteur de ce blog, j’ai du préciser ce qu’était l’esprit de l’Eglise gallicane ancienne qui s’est éteinte officieusement entre le XIe et le XIIIe siècle. Son « âge d’or » c’était à cette époque ou Eglise Orientale et Occidentale vivaient encore (d’une manière plus ou moins formelle) sous le même toit. C’était aussi l’Eglise d’un certain Béranger Saunière et de beaucoup d’initiés du Razès. Ce terme est entendu dans le sens non « théorico-intellectuel » du terme comme celui qui caractérise « l’initiation » des Francs-Maçons ou « l’initiation » baptismale dans l’Eglise.

    L’initiation est entendue ici , avec tout ce que cela comporte de difficulté de traduction, dans un sens de transformation de l’être d’une manière définitive, ce qui lui donne accès, en permanence, à une autre manière de penser et à une autre perception.

    Actuellement le mot Eglise est déconsidéré à juste titre. Pourtant l’Eglise gallicane ancienne n’a absolument pas cet esprit dogmatique et intransigeant qui s’inscrit à contrario de la vaste dimension initiatique. Pour elle l’épanouissement de l’être ne peut se réaliser qu’en toute liberté. C’est une sorte de christianisme de perception et de communion avec cette hiérarchie spirituelle qui structure la création et si bien exprimée par Denys l’Aréopagite.

    Quel moine médecin actuel conseillerait à un couple de forniquer d’avantage pour rétablir son état de santé ? Au moyen âge cela était monnaie courante… Et la mentalité de l’Eglise se sont bien dégradées depuis… Au point de mettre des voiles sur les nus de la chapelle Sixtine.

     

    Les Eglises Gallicanes (sans spécification particulières) sont connues. Il en existe plusieurs. Généralement issues du règne du roi Charles VII (Pragmatique Sanction de Bourges), elles sont facilement identifiables sur Internet. Il suffit de taper ce nom sur un moteur de recherche pour être informé. Ce genre de gallicanisme accompagnera les rois qui étaient, comme en Angleterre, chef de l’Eglise. La Révolution mettra un terme au gallicanisme associé aux monarques mais survivra sous la forme des prêtres assermentés à l’Etat. Ils seront honnis par le Vatican qui en fit des traitres, comme l’abbé Grégoire détesté à plusieurs titres. D’abord parce qu’il abolit l’esclavage cher à l’Eglise (l’hère Napoléonienne le rétablit sous l’insistance de la Martiniquaise Joséphine) et favorisa ainsi l’œuvre de Victor Schœlcher (député de la Martinique) pour l’abolition définitive. Et puis, ce serment faisait perdre le bénéfice de la Révolution à L’Eglise qui pensait détruire définitivement le gallicanisme qui faisait perdre toute autorité, du Vatican, sur les ecclésiastiques (le roi nommait les évêques sans l’autorisation du pape qui ne pouvait que s’incliner humilié. Il en sera de même pour les prêtres assermentés, ce qui devint intolérable pour l’orgueilleuse Eglise[1]).

     Quant à l’Eglise Gallicane ancienne elle est différente. Elle pourrait être qualifiée d’Eglise initiatique car elle a conservé l’Esprit, et les connaissances, des premiers chrétiens.  Connaissance peu à peu oubliée sous l‘impulsion de l’intellectualisme des théologiens (surtout à partir de Pierre Abélard) et d’un état d’esprit disharmonieux ayant conduit à des aberrations comme l’inquisition ou la croisade contre les albigeois et le rejet du sacerdoce féminin qui existait dans l’Eglise Primitive. La diaconesse Cendrée, citée par saint Paul, en est pourtant une incontestable preuve.

    En gros, l’Eglise gallicane ancienne (connue actuellement sous le nom d’Eglise Universelle de la Nouvelle Alliance) est constituée par les fidèles. Cependant chaque fidèle peut être ecclésiastique, s’il en fait la demande, et accéder au sacerdoce. Il reçoit alors la formation adéquate parallèlement à ses ordinations mineures et majeures. L’essentiel de cette formation n’est pas théologique mais mystique, ce qui la différencie grandement de beaucoup d’Eglises notamment l’Eglise Romaine ou traditionnaliste. Tout est fait afin qu’un prêtre accède à « l’éveil », c’est-à-dire à un changement total de conscience. L’essentiel de cet enseignement est dispensé, pour l’instant, en 21 étapes structurées à partir d’exercices spirituels bien précis.  Cette formation  ne peut, et cela est compréhensible, se dispenser par correspondance. De ce fait cela concerne essentiellement les habitants de la région du Languedoc Roussillon.

    Évidement, le Christ est central, sans cela il ne s’agit pas de christianisme. La vierge Marie occupe une place capitale. Mais ces « croyances » sont assujetties à des connaissances transmises par la tradition non écrite dont l’alchimie, et le symbolisme, non spéculateur, est partie intégrante.

    Extérieurement cette Eglise célèbre la messe de st Pie V (celle qui se célébrait avant le concile Vatican II). La langue de célébration est le français. Tous les sacrements sont célébrés en Français.

    Les femmes peuvent accéder au sacerdoce et les prêtres peuvent se marier.

    Cette information pourra, je l’espère, satisfaire beaucoup de lecteurs. Je reste à leur disposition pour de plus amples renseignements.

    Avec toute mon amitié.

     

     


    [1] De ce fait l’abbé Grégoire, qui fut consacré évêque validement, se vit refuser les obsèques religieuses. Cette interdiction souleva un vent de fronde dans l’Eglise et aussi chez le peuple Parisien qui admirait Mgr Grégoire pour sa vaste dimension humaine et sa bonté. Lafayette lui-même en fut bouleversé. Il prit la tête d’une revendication parisienne qui s’agrandit au fil des heures et des milliers de parisiens se bousculaient derrière le vieux général compagnon de Washington, pour défendre une autre liberté. Le clergé adhéra puissamment à ce mouvement en désobéissant, dans sa quasi-totalité, à l’archevêque de Paris et des obsèques religieuses furent célébrées en grande pompes en violant l’interdit de l’Eglise. Comprenez-vous pourquoi lors de l’entré au Panthéon des cendre de Mgr Grégoire, l’archevêque de Paris refusa l’invitation du Président Mitterrand, d’assister à la cérémonie ? Le pardon, cœur du Pater, serait-il à sens unique ?

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  • LES AVENTURIERS DE RENNES LE CHÂTEAU.

    L’ancien comté du Razès est au sein des monts des Corbières qui s’étirent entre Narbonne et Perpignan. Ils sont réputés pour leur miel et vignoble très particuliers que l’antique Rome venait déguster. Les flancs de coteau gorgés de soleil y sont pour quelque chose. Mais en ses replis obscurs dorment des secrets qui parfois remontent très loin dans la nuit des temps comme cette grotte (la Caune d’ Arago) ou s’abritait le fameux homme de Tautavel, homme le plus vieux d’Europe. Une énigme qui résonne dans l'intemporel…

    Un lieu, un autre siècle, ou le doctorant, que j’étais, appliquais la télédétection à l’archéologie sans trop savoir vers ou j’allais, quel sens réel avait cet endroit mais ou une synchronicité menait la danse.

    Tautavel, son musée préhistorique, mais surtout ses anciens seigneurs que l’on connaît moins. C’est le berceau des futur Périllos, qui furent détenteur d’une fortune aussi soudaine que colossales. Ils finirent par acquérir la seigneurie de Périllos, sise non loin d’Opoul, dont le mystère trame un lien étroit avec l’alchimie et l’histoire indiscernable de Rennes le Château qui tisse son intrigue jusqu’à Montpellier ville chère à la cantatrice Emma Calvé résidant en sa villa Harmonie.

    Le célèbre adepte François Cambriel naitra à deux pas de là, à La Tour de France. Il dira dans son livres[1] « avoir vu Dieu durent son enfance ». Il le découvrira, dit-il, à cet endroit (sous l’égide des trois poires du blason de Périllos) en galopant dans des garrigues inhospitalières de l’ancienne seigneurie de ce Raymond (roi du monde en Occitan) qui fut grand maitre de l’Ordre de Malte. Oui, ce lieu est chargé d’un parfum d’éternité. Les millions d’années de l’homme de Tautavel en témoignent.

    Rennes le Château, village haut perché, eut,  au XIXe siècle, un curé de campagne : Béranger Saunière. Il aurait découvert un trésor d’objets précieux et aussi de connaissances impénétrables qui hantent le statuaire, et les milles subtilités symboliques qui courent sur les murs et le plafond, tout en captant la lumière des vitraux,  d’une église qu’il rénova. Fantasmagories sulpiciennes bariolées en ce XIXe siècle finissant ?  

    Lieux qui inspirèrent les prouesses d’Arsène Lupin par son auteur, Maurice Leblanc, mystérieusement informé des recoins obscurs des évènements liés à ce lieu. Mais pourquoi fichtre !

    Pays curieux que mon oncle me fit découvrir en ma parlant de l’académicien Pierre Benoît qu’il avait connu au village de Bizanet.

    Mais oui, que penser de la fascinante beauté de la dernière reine de l’Atlantide : Antinéa[2] ? Cette souveraine mystérieuse d’un continent englouti dont le jeune Pierre Benoît devinait la présence dans les roches tourmentées des monts Alaric[3] ou, dit-on, dort le trésor de trois rois ?

    L’aventure, à Rennes le Château, n’est pas dans les bibliothèques ou sous la fourche caudines des marteaux piqueurs ou encore celle du feu d’artifice tonitruent de la dynamite. Le trésor est ailleurs… tout en étant là ! C’est celui d’une survivance difficile à approcher qui imprègne les monts des Corbières tout entiers.

    A Rennes le château, plus rien n’est à découvrir. Le petit musée lui-même s’est désertifié au fil des années. Rien n’est à trouver en ce lieu si ce n’est… le fabuleux trésor ! Trésor qui fait fantasmer le monde entier à travers des spéculations plus ou moins abracadabrantes car l’imagination de beaucoup s’est épuisée. Il ne reste que quelque goutte de bon sens, puisque la gourde d’inspiration s’est asséchée au cœur du désert de rocaille peuplé par la fantaisie d’un autre ecclésiastique campagnard : l’Abbé Boudet. Ce curé du village voisin de Rennes-les-Bains était un érudit cinglé, licencié en Anglais, qui peupla les alentours de son village de dolmen et de menhir qui n’existent pas.

    Lieu de fous-fous ? Non lieu de faux-fous !

    Mais que trafiquaient donc nos curés dans les coins obscurs de leurs presbytères ou de leurs sacristies ? Qu’elle marotte les animait au point de leur faire peupler leurs églises d’énigmes et la campagne environnante de leurres ? Il y a bien une raison à cela ! Et cette raison ne pouvait être quelconque, capitale même pour orchestrer des « fuites » auprès des auteurs célèbre de cette fin de siècle auquel le grand Jules Vernes lui-même n’échappa…

    Et puis cette particularité de ces ecclésiastiques à vouloir passer pour de pauvres hères excessifs, déraisonnable, un peu fou pour ne pas dire complètement cinglés !

    Cela me rappelle cette remarque fondamentale de l’alchimiste René Alleau :

    « De cet abaissement volontaire, la « Haute Science » elle-même ne témoigne-t-elle pas en choisissant de se nommer « la science des fous » et en assignant à la lame majeure du Tarot, nommée le « Mat », le « Fou » ou l’ « Alchimiste », une place paradoxale entre le « Monde » et le « Bateleur » qui crée l’illusion du jeu ? Les prétoriens n’ont-ils pas déguisés le Christ en bouffon de carnaval ? N’ont-ils pas joués au dès les vêtements du « fils de l’homme » et cet exemple de la subversion totale des valeurs ne nous prouve-t-il pas que ce monde-ci à été déjà souverainement jugé ? Comment n’éprouvons-nous pas le profond retentissement de cette réplique :

    « All ibn Abdan connaissait un fou qui divaguait le jour et passait la nuit en prière.

    -         Depuis combien de temps, lui demanda-t-il un jour, es-tu fou ?

    -         Depuis que je sais. »[4]

     

    Nul n’est besoin de faire l’éloge de la folie avec Erasme. Mais méfions-nous des gens qui « déraillent »… Sortir de l’ordinaire c’est se faire cataloguer. Mais c’est surtout courir en toute liberté vers la solution de bien des problèmes.

    Les auteurs Giacometti&Ravenne disent avec justesse qu’à l’instar de Rome capitale de la chrétienté, ou de la Mecque capitale des Musulmans, Rennes le Château est la capitale mondiale de l’ésotérisme. Cela est incontestablement vrai. Pourquoi ?

    D’abord l’existence de ce mystère en attire d’autres plus généraux mais concomitants comme celui de sociétés secrètes, des pouvoirs occultes de l’homme sans oublier celui des origines ou des mystères de la matière dont l’approfondissement fut à l’origine de cette physique « folle » et déroutante qu’est la physique quantique détentrice des clés de notre réalité.

    Aussi en ce lieu se croisent les chercheurs de différents horizons animés d’un élan commun que bien souvent ils ignorent: Cathares, Druides, Franc Maçons et Rosicruciens de tous bords, ainsi que Templiers sans oublier les alchimistes.

    Cette effervescence est parfaitement illustrée par les multiples titres de livres des deux librairies du village.

    Par moment des poussées délirantes se propagent jusqu’à Bugarach[5], tout à côté, ou le monde entier attendait l’apocalypse… et l’avènement des extraterrestres.

    En ce lieu l’imagination fatiguée côtoie le délire. Délire que certains confondent avec la réalité.

    Un pays de faux-fous ? Peut-être mais il ne faut pas les confondre avec les fous-fous qui sont partout y compris dans l’hémicycle du palais Bourbon !

    Certains écrivains tirent leurs épingles du jeu en gagnant un trésor sans toucher à une pioche. Ce fut le cas pour le best sceller mondial Da Vinci code. Il en est de même pour Giacometti et Ravenne. Mais  ces auteurs manifestent une autre dimension qui traduit une aura particulière en harmonie avec celle du mystérieux curé. Ces auteurs ont créé une histoire imaginaire en s’appuyant sur des faits réels qui montrent à eux seul combien ces événements énigmatiques les fascinent. Et ils ne pouvaient que découvrir les multiples ramifications possibles que l’on retrouve dans l’ensemble de leurs ouvrages.

    Ces deux romanciers sont de vrais aventuriers à l’instar de l’américain Stève Berry avec son « L’héritage des Templiers ». Je ne connais pas tous les écrivains, mais ces deux on un supplément d’âme que les autres n’ont pas. Ce n’est pas le tout d’écrire encore faut-il ressentir une passion qui prend ses racines dans les secrets de l’être qui se révèle subrepticement au fil des pages.

    Quand on désire absolument défendre une opinion. Ce seul désir empêche de flirter avec les racines de bien des mystères. Si l’imagination est lâchée nous explorons bien des faits inaccessibles à ceux qui « ne veulent pas perdre pied ». L’imaginaire a parfois des éclairs de réalisme que la logique ne peut atteindre.

    Les romans de cet ordre sont dans ma bibliothèque tout à côté des plus sérieux concernant l’énigme de Rennes Le Château. Pour moi ils ont la même valeur, ce que mes amis ne comprennent pas toujours. Je suis obligé de leur répondre – pour ne point engager un échange qui promet d’être barbant – que j’adore mélanger les torchons avec les serviettes !

    Il est vrai qu’il est difficile pour beaucoup de sentir la relativité de notre monde. Les imaginatifs le savent intuitivement aussi leurs images suivent des chemins parallèles à la réalité et parfois la rencontre. J’aime suivre leur chemin car il m’inspire et surtout m’amuse en constatant combien le monde est merveilleux et non dépourvu d’humour.

    Il m’arrive de rire aux éclats en voyant le trajet suivi par l’idée imaginaire d’un auteur qui d’un seul coup rencontre la réalité puis s’en éloigne par manque de prise de conscience, ou pour une toute autre raison.

    Concrètement qu’est-ce que cela veut dire. Pour l’expliquer mieux vaut prendre un exemple simple dans le livre l’Apocalypse de Giacometti & Ravenne.

    Avec un code « apocalyptique » contenant 666, dont j’ai mal saisi l’origine, nos deux auteurs découvrent une série de chiffres mis en évidence sur la pierre tombale (par « un procédé aussi simple que complexe ! ») de la marquise d’Hautoul dont le château est celui de Rennes le Château. Ce code est 66654. Il donne sur la pierre tombale le mot NIGLA , mot hébreux qui signifie apocalypse.

    Nous voila donc au cœur du sujet car l’énigme du roman est liée à ce curieux NIGLA pondu par une acrobatie de l’imagination désireuse de donner une cohérence à l’histoire.

    Nos auteurs poursuivent donc leur roman avec le nom d’une villa « Nigla » sous laquelle réside le mystère…

    Leur imagination les conduit donc au village d’Arques ou se trouve cette demeure imaginaire alors que la solution de l’énigme est ailleurs si l’on considère que nigla n’est autre que l’anagramme d’un mot occitan, langue que parlait la comtesse.

    Il s’agit de galin, c'est-à-dire galina ou poule en occitan.

    En d’autres termes leur imagination libérée, pour les besoins d’un roman, les a conduits vers le secret de « l’apocalypse » détenu par les Hautpouls plutôt qu’ailleurs. Généralement les chercheurs passent outre alors qu’il s’agit d’un fait sérieux, solide, découvert par cette curieuse capacité humaine de sauter aux conclusions sans passer par un raisonnement logique. En bien des cas la science en bénéficia comme la découverte de la table périodique des éléments par Mendeleïev, celle de la relativité par Einstein, ou la découverte des molécules cycliques par Kekulé. Je donne d’autres exemples, dans Holoscopie de la spiritualité Occidentale, de ces découvertes à l’origine du renouvellement des connaissances.

    Le chemin de l’imaginaire est un gage de vérité que n’a pas toujours la logique rationnelle.

    La suite c’est à chacun de la faire en prenant bien garde de ne plus utiliser les sentiers battus. C’est toute une aventure croyez moi, et elle en vaut la peine car elle s’inscrit en harmonie avec le développement de l’être.

    Au fait sommes-nous sur de bien connaitre les Hautpoul au paradoxal blason peuplé de coqs ?

    Les chercheurs de trésor seront surement déçu par cet article qui pour eux aura un goût d’inachevé, d’autre en seront fécondés, donc… Que ceux qui ont des oreilles entendent.

     

    Avec toute mon amitié.

     

     


    [1] In Cours de philosophie hermétique ou d’alchimie (1843).

    [2] Antinéa mot où l’initiale A  est ma même lettre que celle qui achève le nom. C’est l’image du commencement qui rejoint la fin à la manière du serpent qui se mord la queue ou l’ouroboros des alchimistes.

    [3] Qui devinrent dans son imaginaire les roches du Hoggar saharien.

    [4] René Alleau. Aspects de l’alchimie traditionnelle p 149. Editions de minuit, Paris 1953. Sous couvert d’orientalisme l’auteur développe toute la dimension de la mystique alchimique cherchant à atteindre « l’éveil » qui caractérise le tchen jen ou homme véritable.

    [5] Bugarach est le nom d’un capitaine utilisé par Jules Vernes dans l’un de ses romans. Il semblerait donc qu’au XIXe siècle l’histoire de Rennes le Château était connue, avant l’heure, par des auteurs mystérieusement informés. Par qui ? Et surtout pourquoi ? Cela est encore un mystère.

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