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    Je dis souvent que la Franc Maçonnerie est un centre initiatique « qui pourrait » être extraordinaire si les franc Maçons n’étaient pas ce qu’ils sont. 

    Je signale d’emblée que je ne suis pas le juge suprême et encore moins le nombril du monde. Je ne fais que constater selon ce que j’ai ressenti, compris ou cru comprendre, comme je le dis si souvent. Disons tout de même que je ne suis ni un émule de Léo Taxil (cet anti maçon d’opérette qui séduisit le pape au XIXe siècle) ni un « bouffe curé ». Cette dernière catégorie d’anticléricaux pullule bien souvent dans les centres initiatiques, signe indubitable qu’ils ont du chemin à faire. Il en est de même pour les antimaçonniques enragés dont l’orgueilleuse Eglise fait partie.

    Traîner de pareilles casseroles ôte toute espérance d’évolution. Une rétrospective correctrice ne se réalisera jamais car les concepts biaisés sont tellement ancrés qu’ils rendent impossible tout retour en arrière malgré les meilleures volontés. La parole sacrée du maître et la facilité béate du confessionnal se retrouve partout car la routine en a bien huilé les gongs… Nous retrouvons le même cas de figure dans l’Eglise catholique romaine et apostolique dont le pontife souverain règne sur le Vatican et une multitude d’âmes crédules laissée sciemment dans l’ignorance du sens réel des fondements de leur religion.

    Ce peuple ingénu et de bonne foi, fervent du catéchisme des homélies et des encycliques, est donc abusée autant par les Eglises que par les centres initiatiques. Et cela d’une manière telle que j’en ai des frissons dans le dos.

    Ecoutez les curés orateurs, ils sont le reflet des maçons discoureur. Tout deux enseignent la vérité et ne peuvent que se « bouffer le nez ».

    L’Eglise mystique, l’Eglise institutionnelle ne sait plus ce qu’elle est, tout comme la maçonnerie a oublié les fondements de la spiritualité. Ces deux institutions ont le même ennemi commun que je résumerais en un seul mot : LES MOTS.

    Ce que l’on nomme « baratin » est un ennemie terrible car sa dimension spéculative associé à la langue de bois en fait l’outil de conquête du pouvoir des plus nuls mais de plus dégourdis, futée et brillant orateurs et rhétoriciens, qui tiennent de ce fait le haut du pavé et distillent des discours harmonieusement pernicieux pour « éduquer » leurs fidèles. Ainsi s’élaborent des lignées spéculatives fausses que certains psychologues baptisent fort justement « filiation menteuse ».

    Je ne vais pas m’attarder sur des détails, aussi irais-je directement à ce qui me parait essentiel. Quoique ce qui précède mérite attention…

    Autant dans la maçonnerie que dans l’Eglise n’existe de formation structurée et efficace à la spiritualité et à la mystique autrement que par des mots. On parle abondement avec des phrases profondes (ce qui est bien) mais rien n’est fait pour apprendre à appliquer INDIVIDUELLEMENT dans la vie courante ce genre de conseils. C’était pourtant le programme des anciennes « écoles de mystère », que ce soit celles d’Egypte ou de Delphes et Eleusis ou encore de Samothrace ! Et plus tard les Templiers firent de même sous l’impulsion de ce grand saint qui fut Bernard de Clairvaux.

    Comme si, à cet interface avec l’absolu, l‘homme était capable de trouver son chemin seul. Les solipsistes marquent le triomphe de leur petit « moi ». Quel orgueil cet individualisme forcené au nom de la liberté… que même la psychanalyse ne partage pas !

    Que nous le voulions ou non, nous avons besoin d’être suivi non pas par un maître ou un gourou mais par un formateur, un ami, un guide qui nous aide pour nous laisser ensuite voler de nos propres ailes pour aller ou bon nous semble.

    Réfléchissons un instant à ce qui faisait dire à Newton : « Je suis sur de épaules de géants »…

    La mystique comme la spiritualité repose essentiellement sur la non-pensée, non pensée difficile à apprendre, à moins de considérer que quelque secondes de silence intérieur, ou une petite ronflette, suffisent pour se croire au septième ciel. Et, grand dieu ces gens là pullulent et sont entretenus dans leurs croyances par leur miroir aux alouettes cérébral ou des gourous cousin de l’oncle pik-sous !

    Autant chez les francs maçons que chez les catholiques, c’est l’ignorance totale et entretenue du sens réel de la mystique dont le seul nom contient le terme « muet ». Cette dimensions nécessaire du silence intérieur dans lequel ils pataugent, et racontent des balivernes (dont la meilleure est la phrase qui émaille les vieux missels : « mettez-vous en présence de Dieu ». Si vous savez comment faire je suis preneur !) Eh bien les neurosciences le leur conseillent. Elles mettent en évidence que le « cerveau mystique » qui est muet, est localisé « grosso modo » dans l’encéphale cérébral droit.  

    Combien parlent du cerveau droit sans savoir ce qu’il est, c’est devenu un gargarisme comme le mot alchimie que les « branchés », de l’arrière boutique des universités, recrachent doctoralement de leur cervelle spongieuse.

    Oui, le cerveau mystique existe bien chez l’homme. Il est pourvu d’une puissance extraordinaire. Hélas il a un défaut impardonnable : il permet d’accéder à la liberté. Et cela aucune société de l’accepte car elle distille sa propre vérité, son propre sens de la liberté qui est une cage bien aménagée.

    Mais on n’écoute pas la science car en ce domaine de la spiritualité on n’a de leçons à ne recevoir de personne.

    Les théologiens l’ignorent et les scientifiques ne l’aiment pas. Les un parce que l’intuition permet de saisit le monde de l’absolu les autre parce que ce cerveau n’est par raisonnable dans le sens terre à terre du terme. Vous vous imaginez son pouvoir de sauter directement aux conclusions sans passer par un raisonnement logique ? Cela rendait furieux et désespérait le grand Gaston Bachelard devant ce prodige d’intuition qu’est la « Table de classification des éléments » qui ne repose sur aucune logique mais qui structurent notre monde matériel… à méditer dirait Zarathoustra !

    Alors je ne me fais pas d’illusion, cet article est un coup de bâton dans l’eau qui s’attirera des critiques aigris de la part des malheureux détenteurs de la vérité qui ne veulent pas être secoués dans leur quiétude béate.

    Le bandeau sur les yeux c’est cela et c’est une utopie de croire qu’il soit tombé. C’est une phase du rituel Maçonnique qui est pourtant claire. Mais bon comme je ne suis pas Franc Maçon, je ne suis pas « passé sous le bandeau » et de ce fait je ne vais pas interférer avec les définitions officialisées par l’aréopage pontifiant au couvre chef ouvragé.

    Je lis avec beaucoup d’intérêt les romans écrits par des francs maçons car ils traduisent le milieu sociétal dans lequel ils baignent.

    Je me suis intéressé à l’œuvre d’Eric Giacometti & Jaques Ravenne (maître maçon). L’ouvrage qui m’est tombé sous la main, si je puis dire, est le septième Templier. (Edition Fleuve noir. Pocket, Univers Poche. N°15166. 2011).

    Si j’étais gêné par la structure du récit, écrit à deux mains, filant dans trois directions différentes (trop découpé à mon goût dans le balancement temporel, de 1307 à nos jours, ou l’on sent que chacun des auteurs s’est attribué un côté du balancier). Je me sentais mal à l’aise par l’inévitable manque de fluidité lié à des ruptures temporelle parfois agaçantes. Mais laissons cela puisque l‘essentiel n’est pas là.

    Dès la page 12 j’ai été surpris par le passage suivant ou un Templier exprime son attachement à la théologie intellectuelle de Thomas d’Aquin:

    « - Ne vous moquez pas. Seigneur ! Ici les pierres ont des oreilles et les arbres des yeux. Ils rapportent tout au Malin.

    Malgré le froid qui figeait son visage, Foulque faillit éclater de rire. Depuis qu’il était entré au service de l’ordre du Temple, il avait entendu des milliers de fois de telles histoires ou la superstition l’emportait toujours sur la raison. Lui qui avait suivi à Paris les cours fameux de Thomas d’Aquin dont l’Eglise, disait-on, allait faire un saint. A cette époque, il n’était qu’un adolescent, mais il avait appris que l’exercice de l’intelligence se devait d’être la mesure de toutes choses, visible et invisible… »

    La dernière phrase est des plus significatives. Elle traduit l’incompréhension de la mystique templière et aussi de celle qui fut à l’origine de la franc Maçonnerie.

    Non, en mystique et en toute spiritualité digne de ce nom l’exercice de l’intelligence ne tient pas le haut du pavé. Elle est (peut-être, et c’est vraiment incertain.) la mesure des choses visibles mais pas du tout de celles des choses invisibles.

    C’est sur le viol de cette évidence que reposent les « filiations menteuse » affirmatives de leurs concepts ou le psychisme spéculateur est roi. Elles cherchent à glorifier l’intelligence qui mesure tout mais qui a aliéné le sens de la liberté. Les « intelligents » par leurs discours tendancieux et brillamment démonstratifs entretiennent les mirages de la relativité du monde afin de nous en rendre dupe. Les tribuns politiques vont dans le même sens. Les seuls épargnés sont les artistes même si un certain art, dit moderne, est parfois le reflet délétère des discoureurs.

    Ainsi sont dupe, depuis des siècles, les femmes et les hommes qui bâtissent notre société et plus particulièrement les fidèles chrétiens et les « loges bleue » des Francs Mac’.

    De cela les Templier n’étaient pas dupe. Leur fondateur Bernard de Clairvaux leur avait tracé le chemin de la théologie mystique en s’insurgeant, tout comme François d’Assise, contre les spéculateurs ceux qui inféodaient la mystique à un catéchisme, à la réflexion intellectuelle. Si la théologie se présente actuellement comme un discours sur Dieu pour Bernard elle était un non-discours sur Dieu.

    Ce grand saint a lutté toute sa vie pour préserver ce non discours et l’a inculqué à ses fils spirituels que furent les Templiers.

    Sa lutte contre Pierre Abélard en est la preuve. Ce théologien intellectualisa la théologie, ce qui rendit furieux Bernard qui le fit condamner, avec l’appui de Guillaume de St Thierry, par deux conciles. Rien n’y fit, le poison fit son effet, et l’intellectualisme gagna la partie et finit par gangrener l’Eglise sauf les Templiers.

    C’est pourquoi il a toujours existé une Eglise Templière. C’est pourquoi la Grand Maître était secondé par un "grand maître occulte" (qu'il connaissait) lequel présidait à la formation de certains chevaliers sur la plan mystique afin de les amener à quitter la relativité de notre monde pour devenir des « éveillés », des « Libérés » des « tchen gen », selon les orientaux, ou hommes véritables. Ce n’est qu’à partir de cet état qu’un certain Roncelain de Foss les formaient à l’utilisation de la « tête parlante » ou Baphomet » aux voyages astraux et différentes technique pour découvrir l’univers, dont l’alchimie occupait une place centrale par son échange avec la vie universelle.

    Que dire de plus à ceux qui résonnent alors qu’il faut crever le tambour ?

    Quelle vérité en cette sentence : « Il y en a qui savent tout mais ne comprennent rien »

     

    Avec toute mon amitié.

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