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    Métanoïa est, à la foi, un terme biblique et initiatique dans le sens le plus absolu. Sa présence dans les textes sacrés se conçoit car il met en exergue ce joyau incomparable qui s’avère être à la fois le plus noble et extraordinaire. C’est un don le plus précieux de l’esprit mais aussi le plus envahissant qui soit: la pensée.

    Cette pensée, roule dans notre tête sans jamais s’arréter (et que certains apellent à juste titre la « folle du logis ») et  parfois ne nous rend pas la vie facile quand nous voudrions dormir. Il lui arrive de perturber notre quiétude somnolente en s’activant, à mauvais escient — et cela contre vents et marées —, jusqu’aux pointes de l’aurore. Indomptable, elle analyse des sujets futiles, ou angoissants, qui disparaissent au chant du coq. Peut-être faudrait-il voir là un rapport avec le mythe des vampires ?

    Le premier pas de l’initié seras d’apprendre à se débarrasser de ses nuisances nocturnes (ou diurnes) en ritournelles harassantes fruit d’une pensée maîtresse chez elle et qui se manifeste à tout moment en ignorant superbement la volonté de l’individu qui l’héberge.

    La pensée est parfois un cheval emballé qu’il faut apprendre à remballer car elle est génératrice d’angoisses et de tourments. Cet acte est un premier pas vers la maîtrise de nous même. Que le Christ lui-même précaunise de mettre à notre ordre du jour.

    N’ayons pas peur des mots. Prenons le terme qui émaille toutes phrases sous le soleil méridional (et d’ailleurs), celui servant de  ponctuation dans les phrases. C’est le mot « putain ». Hors de ce contexte, de vocabulaire de chantiers, il sonne, de façon très grossière et méprisante. Curieusement il témoigne éloquemment du rôle de la pensée. C’est un peu comme si des « éveillés » ou initiés voulurent marquer au fer rouge les habitudes populaires… et cela pour indiquer une piste. En effet, ce terme est issu du verbe latin « puto, putas, putare, putaui, putatum » ( que l’on retrouve dans « supputer ») qui signifie : « je pense ». Que le nom désignant le fait de penser, « je pense », soit devenue synonyme de « prostituée » en dit long sur la nature et la valeur de mes pensées!!!

    Cela laisse supposer que la pensée est souvent  une mauvaise coucheuse ?

    Tout réside donc dans elle. D’où la parole du Christ :

    « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » (Matthieu V,28)

    Voila qui est clair à propos de ce que nous devons apprendre à maîtriser !

    Mais cela ne concerne par uniquement le côté sexuel car je n’ai point l’intention de vous transformer en fleur bleue ou en bigot ou bigote aguérrie… Laissons la lettre à qui est aveugle à l’Esprit.

    Pourquoi est-ce si difficile à saisir que notre seule bonne volonté ne puisse nous mener à bon port ? Parce que tout simplement  nous avons tendance à nous imaginer (permettez-moi d’incriminer, dans cette déviance, les Eglises et les centres qui se disent spirituels ou initiatiques) que la méditation, ou les lectures édifiantes, qui nous changent intérieurement et nous bouleversent même, vont régler le problème et nous faire avancer dans notre progression vers les portes de l’absolu. Faux, archi faux ! Le problème ne peut être réglé si, d’une manière ou d’une autre, la pensée (ou l’image, car l’image est l’ancêtre du mot) joue un rôle ! Restons réaliste : il est impossible de maitriser, ou domestiquer la pensée par la pensée elle-même ! Etre juge et partie, quel beau rôle pour nous faire rouler dans la farine par cette « folle du logis » !

    Trop souvent quand je parle de métanoïa nombreux sont ceux qui font référence à un maître à penser oubliant que l’initiation ne doit placer aucune lumière au dessus de sa tête en s’imaginer, pour cela, être au-dessus du panier.

    Etre ouvert à tout mais ne croire en rien et expérimenter, toujours expérimenter, voila le seul critère qui conduit à la réussite en tout domaine. Ceux qui écoutent, ceux qui réfléchissent superbement, ceux qui parlent, jugent et ne vèrifient pas, n’expérimentent pas et croient tout ce que leur dit un « sage » ou qu’ils considèrent comme tel, ceux là ne réussiront jamais même s’ils écrivent des livres brillants et faisant preuve de culture immense.

    Ma concierge, parfois fruste en ses paroles lapidaires mais poète à ses heures, est pétrie de cette vérité rude et « terreuse » qui transcende toute subtilité sémantique… Cette grande Dame, et précieuse amie, me disait récemment  dans sa lumineuse lucidité quelque peu béotienne  (souffrez que je vous la cite sans adaptation ni préambules): « l’érudition ne change pas un couillon ! »(sic)

     

    Métanoïa…Quel mot barbare ! Si j’aborde ce sujet qui peut paraître une lubie de linguiste ou d’éthymologiste, en mal de bavardage, c’est que le sens de ce vocable grec (généralement mal traduit) est fondamental sur le chemin de TOUTES spiritualités que ce soit celle d’Occident ou d’Orient. Ce SEUL terme indique le SEUL chemin possible reposant sur une évidence trop souvent passée sous silence car non significative aux yeux de beaucoup: l’homme, tous les hommes qui peuplent notre planète sont pourvus (physiologiquement parlant) du même cerveau et du même système nerveux central et possèdent donc les mêmes « outils » intellectuels et spirituels. Si le milieu culturel varie, le fonctionnement cérébral reste un dénominateur commun par la « sécrétion » d’un phénomène invisible et impondérable mais fondateur de notre ego hyperdimensionné : la PENSEE.

    « JE pense dont JE suis » disait notre cher champion tricolore René Descartes. Que les philosophes me pardonnent mon outrecuidance d’incompétent en ce domaine marginal de l’ergothérapie, même si métanoïa entre dans le cadre d’une rééducation de la PENSEE ou le JE s’annonce comme misérable dans son hypertrophie emphysémique.

     

    Le traduction habituelle du mot métanoïa.

    Selon l’éthymologie grecque la plus pure (la trop pure comme nous le verrons), montre que dans le mot métanoïa il y a « noïa » que l’on rencontre dans d’autres termes comme celui désignant cette maladie mentale qui est la paranoïa car « noïa » provient du Grec « noos » qui signifie PENSEE.

    Cette interrogation, à propos du sens de ce vocable grec rarement employé, si ce n’est dans la Bible, concerne essentiellement les courants philosophiques ou religieux, surtout chrétiens. Il est  bien souvent compris, et donc traduit, différemment. Cette incertitude provient essentiellement de la difficulté de plus en plus grande à accepter cette locution qui traduit une transformation libératrice de la pensée dans un milieu doctrinaire guindé qui désire non pas transformer cette pensée, mais la canaliser, la guider pour finalement l’alliéner à une foi, à une cause. Tout cela évidemment place une majorité d’individus sous la « coupe » d’une minorité et s’avère être une démarche carcérale et donc contre-évolutive. En ce lieu le verbiage subtil du clergé dominateur, rompu à la rhétorique, s’efforce brillemment de prouver le contraire… Ecoutons le rire gargantuesque de Rabelais en son abbaye de « Telaime ».

    Mais avant de poursuivre achevons d’analyser le sens de ce mot qui contient le préfixe « méta » que l’on trouve dans métamorphose ou changement de forme. Ainsi métanoïa signifie en grec « changement de la pensée », « changement de la manière de penser » ou encore « changement de mentalité », ce que les religieux ont souvent interprété comme « conversion ».

    Nous verrons combiens les diverses interprétations reposent le plus souvent sur des concepts désireux d’accréditer, surtout dans le milieu religieux, des interprétations en accord avec les préceptes du moment.  La doctrine chrétienne change au cours des siècle (la langue française également) en fonction des dogmes adoptés au fil des conciles. Nous arrivons ainsi au curieux phénomène que la traduction du terme proposé par les Eglises chrétiennes soit « repentance ». Quel mot que voilà ! D’où sort-il ? Mystère ! C’est un mot qui n’existe pas dans le dictionnaire ! Mieux encore, il n’est même pas dans le Cathéchisme de l’Eglise Catholique édité en 1992 (chez Mame/Plon) sous la signature du pape Jean-Paul II !

    La canalisation de la pensée, des fidèles d’une Eglise, aboutit donc à un néologisme incompréhensible. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a là une incongruitée qui fait perdre toute valeur à une « repentance » surréaliste qui s’avère n’être qu’une canalisation percée.

    Faut-il s’étonner de ce genre de dérive ?

     

     

    Métanoïa à la lumière de différentes traductions.

    L’erreur, très grave, qui aboutit à une absurdité, repose sur la mauvaise interprétation du texte grec des évangiles en particulier et du Nouveau Testament en général. C’est ce qu’a fort bien démontré André Chouraqui en ses remarquables traduction néotestamentaires.

    Les traducteurs des Evangile oeuvrent comme si les textes étaient rédigées en Grec le plus pur de l’empire. Erreur ! Car, les Apôtres, « même lorsqu’ils érivaient directment en grec, pensaient tous en sémites. » (in l’Evangile selon Marc p. 17 Editions Lattès. 1992) De ce fait les écrits évangéliques ne sont pas des textes grec pur mais une sorte de patois (grec-sémite) : la koînê, écrit et parlé à l’époque du Christ. Des générations de traducteurs (et cela depuis des siècles) n’ont pas assez tenue compte du milieu linguistique dans lequel furent rédigées les Ecritures. Le « grec » des Evangiles est en réalité de l’hébreu ou de l’araméen et même du samaritain « grécisé ». Il ne s’agit pas de quelques mots ça et là  conservés de la langue parlée à l’époque du Christ comme le fameux « ephpheta » utilisé à l’occasion du sacrement de baptème ou encore « skandalizein » ; ce sont beaucoup de locutions qui ne sont compréhensibles qu’en se référant à l’hébreux ou à l’araméen. Même la construction des phrases est fortement marquée par l’esprit sémitique. Cette sortes de dialecte, n’est donc qu’apparemment une langue identique à celle des autres provinces de l’empire.

    Comme beaucoup d’exégètes ne connaissaint bien que le grec ou l’hébreu MAIS RAREMENT LES DEUX LANGUES, les traductions usuelles (surtout la TOB ou traduction oecuménique de la bible) prêtent le flanc à de sérieuses critiques et surtout a des « adaptations » n’ayant plus de rapport avec le sens des textes initiaux.

    Dans l’évangile de Matthieu nous avons au huitième verset du troisième chapitre la phrase suivante selon les traductions habituelles (Bible de Jérusamem ou de Segond):

    « Produisez donc du fruit digne de la repentance (metanoia), »

    Si nous compulson la traduction d’André Couraqui nous obtenons la phrase suivante :

    « Faites donc un fruit qui vaille pour le retour (métanoïa) »

     

     Métanoïa et le retour aux origines

     

    Ce mot retour (qui est un changement axé sur une inversion) est en directe relation avec la métamorphose qui commence par un être « normal » pour passer par des étapes de structure différentes et enfin retourner (ou redonner) un être analogue (mais non identique) à l’être initial. L’embryologie des grenouilles en est un exemple avec les différentes étapes de tétards qui finissent par se transformer en grenouille. Le monde des insectes est extrèmement riche de ces transformations comme la libellule qui devient un terrible prédateur avant de se métamorphoser en gracieuse fée des ruisseaux et des jardins.

    Mais le millieu végétal est plus représentatif du phénomène. Les fleurs se présentent d’abord isolées, éparses sur une branche.. A l’étape suivante elles se regroupent pour former des grappes d’abord très aérées, puis de plus en plus serrées pour finir par former une fleur qui les contient toutes comme dans la margueritte ou le cœur jaune et les pétales sont de petites fleurs. En 1952 le botanistent Henri Gaussen apella ce phénomère, de la condensation multiflorale pour un retour à une seule fleur, la SUREVOLUTION. C’est un retour au origines, à un niveau supérieur à la manière d’une spirale, après une restructuration, une « métamorphose ».

    Métanoïa revet, dans la Bible, le sens d’un retour « métamorphoseur ».

     

    L’homme et son « retour » dans sa métanoïa

     

    Mais commençons par l’origine du phénomène en question. L’homme de la préhistoire vivait très bien en harmonie avec son milieu car avant que se manifestent la dernière glaciation (celle dite de Wurm pour les Alpes) le climat était très doux pour ne pas dire tropical et les hommes se nourissaient facilement. Il vivaint en harmonie avec la nature dont ils percevaient, par leur pensée intuitive, tous les mouvement, toute la vie. Il n’éprouvaient pas la nécessité de développer un outillage. Bâtons et pierres suffisaient pour chasser ou se défendre. L’essentiel de leur pensée n’était pas intellectuel comme de nos jour, mais intuitif, en communion permanente avec tout ce qui est vivant dans un univers informel et peu de mots suffisaient à leur vocabulaire. La pensée intellectuele, rationnelle, spéculative n’était presque pas utilisée. Certes ils auraient pu la dévelloper mais il pensaient autrement un peu à la manière des chaman. C’était en fait le règne de la pensée mystique (dans une sorte d’« âme groupe » car l’individu n’existait pas, de même que l’ego) en harmonie avec l’univers entier. Ils étaient la conscience de la nature et même de l’univers. Une conscience informelle mais puissante. Cela ressemble étrangement à l’Eden biblique…

    Vous commencez maintenant à deviner le sens de retour… Que certains apellent réintégration. Il ne diffère en rien de celui proposé par les Ecritures. Mais, poursuivons le récit.

    Vint alors progressivement le froid. La vie devint plus difficile, il fallut se protéger de la baisse des températures  en se réfugiant dans des grottes d’où il fallait parfois déloger un ours. La chasse devenait ardu aussi l’outillage se dévellopa et les hommes devinrent stratèges pour piéger les bêtes et éviter de se faire attaquer par la tribue voisine. C’est ainsi par nécessité que se développa notre pensée rationnelle. Et au fil du temps elle fini par effacer et réduire au silence la pensée intuitive qui harmonise l’être avec ses congénaires et avec la nature et l’univers.

    Métanoïa est le retour à la pensée préglaciaire en maitrisant la pensée rationnelle pour lui donner sa juste place qui est celle de nous servir seulement quand nous en avons besoin. C’est un retour en pleine conscience de ce que signifie cette capacité, qui n’appartient qu’à l’humain.

    Retrouver, avec la pleine conscience de sa valeur, la pensée intuitive en sortant de la dimension grégaire des moutons (ce qui est bien signifié dans l’Eglise, par le symbole polysémique qu’est la sacrifice de l’agneau pascal).

    Depuis le début du XXe siècle ce processus d’inversion, de RETOUR, est en marche. Cela correspond au fait que l’intelluctualisme n’est plus une nécessité vitale et nous avons le loisir et la possibilité de développer ce que nous avions exclu. La raison de cette démarche ? Elle est capitale non seulement à titre individuel mais surtout pour l’humanité entière qui se doit de franchir ce cap pour aborder une autre phase de son évolution. Ce retour est en réalité un renversement une convergeanc de surévolution, ou évolution convergeante, fort bien traduite par Pierre Teilhard de Chardin avec son point oméga au sommet d’un cone ou d’un triangle, sommet ou se réalise la surévolution fusionnante et donc la divinisation de l’être.

    Métanoïa est bien un acte de retour à la maitrise de la pensée spéculative pour l’amener à sa propre antériorité sans le grégarisme (ou sans son « âme groupe ») provoquant ainsi une conscience individuelle nouvelle ; un « éveil » une libération de l’être de son excés de rationnallité provoquant la venue du « royaume des cieux » qui libère de toutes les injustices et de toutes les tyrannies du monde…

    Nous sommes loin du concept de la misérable et douteuse « repentance » inconnue de nos dictionnaires et de nos académies.

    Le retour n’est pas une pirouette. Ce n’est par le retour à l’individu que nous étions hier, avant la glaciation de Wurm, ou à la suite d’une lecture ou d’une conversation… Certes, à la suite d’une conférence, d’une lecture ou d’une homélie nous pouvons nous sentir changés au plus profond de nous-même, plein d’une spiritualité nouvelle, converti même à une religion… nous changons notre manière de vivre mais nous ne chageons pas notre manière d’être. Cela n’est donc pas le retour ou métanoïa.

    Métanoïa est un retour aux origines, un changement d’état de conscience, et de ce fait une transformation beaucoup plus profonde que celle reposant sur les actions et exactions de notre pensée rationnelle. Notre réflexion dit précisement que nous somme face à notre reflet dans un miroir, que ce que nous voyons est virtuel. Métanoïa c’est retourner de l’autre côté du miroir… et voir la réalité.

     

    Le chemin du retour

     

    Alors un seul chemin existe : celui qui passe par notre corps, par notre physique. C’est cela la particularité de Métanoïa. Parvenir à réapprendre à laisser s’exprimer notre pensée intuitive jugulée par notre pensée rationnelle grâce aux particularités de notre corps. C’est le seul chemin possible qui fut toujours employé par les Orientaux avec le Yoga, le Qi Gong ou les arts martiaux. Ce passage par le corps, avec des postures particulières, existait aussi dans les centres initiatique d’Eleusis, de Delphe ou de Samotrace… Les choses n’ont pas changées sauf que les premiers chrétiens ont constituée le centre initiatique de « retour » ou métanoïa à travers les étapes du sacerdoce (qui n’existent plus depuis 1968) dont les étapes sont : la Cléricature, l’Ostiarial, le Lectorat, l’Exorcistat, l’Acolytat, le Sous Diaconat, le Diaconat, la Prêtrise et l’Episcopat.

    Evidemment ses étapes sont devenues au fil du temps uniquement régentées par la pensée spéculative. Le « retour » de l’Eglise préconisé par le pape Jean XXIII n’avait pas d’autre but, mais son sucesseur Paul VI fut un intellectuel…

    Métanoïa c’est donc un retour au-delà du nous-même actuel, au-delà de l'intellect qui nous envahis, de notre raison résonnante comme le dit fort justement René ALLEAU à la page 101 de son Aspect de l’alcimie traditionnelle : « Qui raisonne, résonne : il faut crever le tambour. ». C’est à cette seule condition que peut s’amorcer un mouvement de métamorphose engeandrant un changement d’état de conscience véritable retournement par lequel l’homme est changé et rendu sensible aux forces universelles. Ainsi l’homme peut-il s’ouvrir à plus grand que lui-même en lui-même et à l’extérieur de lui-même. Et cette ouverture n’est pas une vue de l’Esprit…

    J’insiste…Ne confondons pas cela avec les bienfaits de la lecture d’un grand spirituel. Car ce grand spirituel a fait ce chemin de retour et nous donne seulement les repaires pour que nous sachions si notre « éveil » est là ou non. Les auteur le plus significatif à ce propos sont Goethe, Rudof Steiner, Isha et René-Adolphe Schvaller de Lubic, Fulcanelli et René Alleau…

    Parfois il est possible de discerner des filiations intiatiques. Ainsi en 1768, le docteur Metz, médecin spagyriste (et donc alchimiste) sauve la vie du jeune Goethe (cf. Goethe, Poésie et vérité, livre VIII. Gray, Goethe the Alchimist, Cambridge Universsity Press, 1952 et Alexander von Bernus, in Alchimie et médecine p 173, 184-185)

    Le docteur Metz transmis très probablement le concept de Métanoïa au jeune Goethe. On se rend compte de l’omniscience du génie allemand par ses intuitions fulgurant dont la plus impressionnante fut celle, à mon avis, de la connaissance de l’hélice d’ADN support de la vie.

    Nul n’ignore que le jeune Rudolf Steiner étudia minutieusement la vie et  l’œuvre de Goethe. Il eut accès à des documents inédits. Peut-être faut-il voir là un lien initiatique débutant avec le médecin alchimiste Metz et transmis à Rudolf Steiner par des documents ayant appartenu à Goethe ?

    Quant à René Alleau il traduit fort bien le début de son éveil à la page 132 de son livre Aspects de l’alchimie traditionnelle publié en 1953 (l’auteur est décédé en 2013) :

    « L’illumination ouvrait à l’adepte les portes d’un royaume auprès duquel l’or, la santé, le pouvoir temporel, la célébrité mondaine, ne représentent que des hochets indignes d’un philosophe. Ce royaume était — et il est encore — celui de la transconscience ou de l’éveil que l’on doit, plus simplement considérér comme l’état « VERITABLE », « MUR » et « ADULTE » de la conscience sinon de la conscience actuelle.

    Or cet état, comme le prouve de trop rares éclairs produits en nous en certaines circonstances par des intuitions d’une beauté, d’une vérité, d’un accord enfin PARFAIT, ne représente dans notre condition habituelle qu’un accident imprévisible, une série de chances heureuses, de rencontres bouleversantes dont nous doutons dès qu’elles cessent tant elles sont fugitives. » (j’ai souligné deux mots.)

    Tous on bénéficié, d’une manière ou d’une autre, d’une formation de base (que von Bernus qualifie – en parlant de Goethe - de « rencontre primordiale » suivie d’une formation menant à l’éveil) pour accéder à ce retour.

    C’est d’abord cette démarche qui doit être accomplie sans cela nous restons dans notre pauvreté et surtout piégés par notre pensée rationnelle et tentaculaire que n’effraie pas le mensonge, et cela à notre corps défendants, comme cela fut prouvé abondemment, par les neurosciences. Mais c’est une autre histoire…

     

    Le triangle divin des églises et le delta lumineux maçonnique

    Evidemment les symboles les plus anciens, issus d’une pensée omnisciente, de l’Eglise ne peuvent que traduire la connaissance de métanaoïa, puisque le retour, que ce terme signifie, est fondamental irréfragable pour donner accés à la véritable mystique.

    Le triangle religieux est la représentation de la Sainte Trinité : le Père, Le Fils et le Saint Esprit.

    Quant aux Francs Maçons, il rattachent cette tripartition à la formule : éminament intellectuelle rationnaliste et… catastrophique ! : Bien penser, bien faire, bien dire ou à la devise utopique de la république des français : Liberté, Egalité, Fraternité… Avouons qu’il y a là matière à ergoter sur les idéologie de tout poil.

    Mesurez combien face au « retour » précaunisé par métanoïa ces interprétations restent pauvres, superficielles et antispirituelles même si on ajoute à la trinité divine celle des triades memphite, osirienne ou thébaine et même les trois molécules de l’ADN et d’autres agrégas atomiques énergétiques en triades. Baratin, baratin… On s’écoute parler pour le plaisir des dieux.

    Autant dans l’Eglise que dans la Maçonnerie ces différentes explications ne sauraient aiguiller le lecteur, désireux de méditer toutes les significations possibles, vers un nouvel état de conscience, ou une « ouverture du Satoris, comme le disent les praticiens du Zen… ou encore vers l’ouverture du « troisième œil » comme le disent, en nos antres secrets et mystérieux, beaucoup de de « rigolos ». Je reparlerais, dans un article à venir de ce très réel « troisème œil ».

    La physiologie moderne nous éclaire beaucoup plus que des bilevessée symboliques enrichissant un catalogue de sens et de non sens.

    Le sieur Lapalisse dirait qu’un triangle isocèle ou équilatéral (ou presque) a un côté droit et un gauche. Le droit concerne les capacités perceptives surrationnelles. Du gauche émanent nos capacitée intellectuelles, rationnelles. Le troisème sommet represente la rencontre de ces deux capacités cérébrales de ces deux genres de pensées. Les côtés qui convergent vers le sommet, pour se rencontrer au sommet lui-même, représentent ce que les neurophysionlogistes apellent la pensée cruciforme car il se trouve à la rencontre des deux manières de cogiter. C’est cette pensée cruciforme qui donna tout son sens à l’antique Rose Croix alchimique (la vraie et non pas celle de nos société qui portent ce nom).

    Au point de rencontre de ces deux genre de pensée (donc au centre de la croix) jaillit la rose rouge qui conduit à la rose mystique et à l’escarboucle qui est la pierre philosophale.

    Il est donc tout à fait logique d’ajouter une croix sous le triangle, ce qui lui donne le sens de soufre dans la nomenclature de l’ancienne chimie et de l’alchimie. Et le soufre correspond au corps et à la souffrance (cabalistiquement parlant)

    Mon formateur, Roger Caro, fut le premier à mettre en évidence les raports entre le soufre et le corps, entre le mercure et l’âme (intellect) et entre le sel et l’esprit. Dans la cohérence de ces rapport aucun adepte praticien au laboratoire ne saurait s’inscrire à contrario.

    Donc le soufre correspond à la souffrance du corps et de l’âme (l’esprit en est exclu). Evidemment cette souffrance ne doit pas ëtre mal comprise au point de se flageller dans un masochisme sanguinolant. La souffrance en question concerne l’observation de nos ressentirs plus ou moins douloureux pour prendre conscience de leur existances, qu’ils soient moraux ou physique des plus bénins au plus forts. En fait il s’agit de se sentir vivre, d’être présent à travers nos perceptions et donc à travers notre corps. Notre intellcct tend à négliger notre organisme. Il convient donc de rémédier à cela pour pouvoir avancer sur le plan spirituée et mystique. Evidemment cela nécessite des exercice bien précis car cette perception doit s’encrer définitivement dans notre inconscient.

    Ce triangle symbolisant la trinité divine porte souvent, à l’intérieur, une inscription les quatre lettre hébrahiques du nom divin qui se lisent de droite à gauche: yod, hé, vov, hé.

     

    Cette inscription ne fait que confirmer que les trois côtés et les trois sommets du triangle correspondent bien à la trinité divine. Je n’entrerais pas ici dans les détails de ce que les occultistes apellent le trétragrammaton et ses pouvoirs occultes ou magiques. Tout cela favoris beaucoup plus l’endormissement que l’éveil et n’entre donc pas dans mon programme. Je dois dire au passage que tout ce qui est orienté vers le merveilleux et le magique superficiel dénote chez l’individu soit une fuite de la réalité (c’est « réparable ») soit une fascination pour le merveilleux et les pouvoirs (c’est très difficilement « réparable »).

    Dans un autre genre de triangle nous avons un œil que la majorité identifie comme étant l’œil de Dieu. Ce qui déplais fort à certains Francs Maçons qui n’aiment pas parler de Dieu, car associé aux religions et donc au dogmatisme qu’ils repoussent avec un grondement dans la voie prèt à mordre. Il le regardent d’un mauvais œil (excusez ce mauvais jeux de mots) car il semble aller dans le sens « dogmatisé » des Eglises en oubliant qu’eux même sont dogmatisés car intégrés dans un système. Inutile d’ergauter puisque chacun voit midi à sa porte.

    L’interprétation de ce triangle « occulé » ne correspond pas obligatoirement à l’œil de Dieu qui observe tel l’ancien « œil de Moscou » des soviets…

    L’œil de la trinité divine peut être aussi l’œil de la trinité humaine (corps, âme et esprit) les deux trinités se superposent au point que l’œil de l’homme peut devenir l’œil de Dieu et ce devenir est d’autant plus évident que Dieu, immatériel par définition, n’est pas pourvu d’un œil comme celui dessiné dans le triangle.

    Cet œil est donc soit la manifestation d’un anthropocentrisme soit pire encore l’homme se considère comme étant Dieu. Certains n’hésitent pas à franchir le pas car en ésotérisme on trouve le meilleur mais aussi tous les tableaux cliniques de délires plus ou moins mystiques fumeux ou farfelus.

    Revenons à nos moutons…Cette particularité de l’œil de la trinité humaine capable de connaitre son créateur est confirmé par les mystiques chrétiens, avant qu’Abélard ne viennent intellectualisr la théologie. Ce fus le cas d’Huge de Saint-Victor (+1142). Dans son œuvre sur les sacrements :

    « Hugue enseigne que l’image de Dieu en l’homme rend la créature rationnelle capable de connaître son créateur et que cette image est trinitaire » (Hilda Graef Histoire de ma mystique, p 147 (édition « livre de vie »)

    Le même auteur poursuit à la même page :

    « Au dela de l’œil du corps et de l’œil de la raison, il y a un troisième œil qui voit Dieu au dedans de l’âme, et qui est « l’œil de la contemplation ». Les deux, l’œil de la raison et l‘œil de la contemplation on été aveuglé par la chute. »

    La chute étant, évidemment, l’envahissement de notre paix par la raison résonnante qui génère toute les transgrssions.

    Le triangle est le symbole de la pensée cruciforme. Quand cette pensée est active l’individu «  éveillé » ne s’en sert qu’en fonction du besoin. Quand cette pensée n’est pas nécessaire il entre dans un silence. Dans ce silence monte un bien être, une joie d’observer le monde ou toutes choses sont découvertes pour la première fois. Tout cela est liée à l’inexistence de l’ego qui laisse sa place aux puissanses universelles qui enfin peuvent observer leur création avec l’œil de l’homme. En d’autre termes Dieu observe sa création grace à notre œil. Et de ce fait, nous comprenons d’une manière surationnelle les mécanisme de l’univers et le Grand Œuvre alchimique, au laboratoire, devient alors un jeu d’enfant… car nous sommes réellement enfant puisque le monde est tout neuf pour nous car nous ne nous posons pas de questions comme le font ces gamins prétentieux, bouchés et handicapés que sont les adultes. Cela nécessite une nouvelle naissance, ce qu’a fort bien expliqué l’historien Mircée Eliade (1907-1986) tout au long de son œuvre extrêmement riche.

    Quand notre œil devient disponible pour que le Créateur puissent observer sa création, c’est une nouvelle naissance avec un supplément d’âme qui n’est autre que l’omniscience émanant naturellement du commerce avec les puissances créatrices. Telle est la surevolution, ou nouvelle naissance. Cela est traduit par le troisième chapitre de l’évangile de St-Jean :

    « Il y avait un pharisien nommé Nicodème ; c'était un notable parmi les Juifs.

    Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit :

    « Rabbi, nous le savons bien, c'est de la part de Dieu que tu es venu nous instruire, car aucun homme ne peut accomplir les signes que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui. »

    Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. »

    Nicodème lui répliqua : « Comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux ? Est-ce qu'on peut rentrer dans le sein de sa mère pour naître une seconde fois ? »

    Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

    Ce qui est né de la chair n'est que chair ; ce qui est né de l'Esprit est esprit.

    Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître. »

    Nous retrouvons le concept de retour dans renaissance. André Chouraqui (1917-2007) traduit les versets sur la renaissance de la manière suivante :

    « Amen, amen, je te le dit : nul s’il ne nait d’en haut, ne peut voir le royaume de Dieu »

    Remarquons le terme VOIR qui a remplacé celui d’ENTRER des traductions courantes de la Bible. Ce n’est pas du tout la même chose car il s’agit de la vision du Royaume dès l’ici et le maintenant. Nous retrouvons donc le symbole fondamental de l’œil dans le triangle. Vision divine dans l’eil humain et vision humaine dans « l’œil » divin.  Perceptions qui s’inversent et s’harmonisent au fil le la promiscuité des deux « oeils ».

    Cet œil dans le triangle, René Alleau en a saisi toute l’importance et l’exprime en ces termes à la page 141 de son livre Aspets de l’alchimie traditionnelle :

    « Nous avons indiqué déjà que les principalos opérations liées à l’élaboration du Grand6Oeuvre ont été divisées en trois  stades distinct ou en trois « œuvres ». Ces trois « œuvres » répondent à leur tour à une triade « matière première-mercure-soufre »…

    Il s’agit donc de pénétrer dans un labyrinthe symbolique à trois dimensions, dans un espace virtuel et dans un temps « sacré » qui, par rapport aux conditions habituelles de l’entendement, se trouvent situées de l’AUTRE côté du miroir. Cet AUTRE monde dant le monde du rêve est l’image inversée mène à l’éveil comme le songe à la veille, si bien que, par un reversement des valeurs, dans ce cas, c’est le monde de l’état de veille qui devient onirique et dont il convient de tenter de s’éveiller »

    Cette nouvelle vision liée à l’éveil, est la conséquence d’une renaissant à un degrés supérieur. En réalité c’est une nouvelle génese qui vas engendrer une nouvelle exégèse qui n’est autre que l’exploration et la conquète d’un nouveau monde. Nous retrouvons la SUREVOLUTION, où naissance d’un être nouveau en ce point oméga cher à Teilhard de Chardin.

    Ce concept n’était pas étranger aux mystiques et alchimistes musulmans. Ainsi, le grand Jabir ibn Hayyan (Géber en latin) né au VIIIe siècle fut membre d’un groupe mystique appelé « Frères de la Pureté et de la Fidélité » qui est à l’origine d’une science dite Science de la « balance » (mizan) pour laquelle il ne s’agissait pas de masses à peser (maza est un ancien nom de l’alchimie, en langue franque, qui est devenu massa, masse, d’où pesée et balance) mais de constater qu’à toute genèse correspond une exégèse (du grec « mener hors de… »).

    De genèse en genèse, l’homme s’élève jusqu’à la transfiguration. Spirale évolutive dont les échelons sont des genèses et donc de nouvelles naissances. L’Eglise ancienne (avant 1968) a concervé ce concept à travers les sept ordinations ou chacune est une genèse suivie d’une exégèse (ou temps d’études et de méditation) qui une foi achevée aboutit à une nouvelle « ordination-genèse ».

    Le concept de renaissance est indissolublement lié à toute progression spirituelle, à chaque nouvelle vision du monde, ou à chaque étape naît un homme nouveau de la dépouille d’un vieil homme, comme le dit si bien Paul de Tarse dans ses épitres.

    Avec toute mon amitié.

     

    Que l’année 2014 soit pour vous un grand pas en avant vers votre retour avec cette joie et ce bonheur qui lui sont indéfectiblement associé. Ceci étant dit je déboucherais le champagne pour vous éclabousser de joie. BONNE ANNEE ! ! !

     

     

     

     

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