• NOETIQUE QUANTIQUE ET NOETIQUE TRADITIONNELLE

     

    Si, aujourd’hui, je parle de la noétique c’est parce qu’un certain Daw Brown, de la blanche Albion, célèbre auteur du livre critiquable et abondement critiqué Da Vinci Code, l’a mise au goût du jour en faisant s’exprimer, à son propos, dans son roman Le symbole perdu, (Editions JCLattès. Paris 2009) une héroïne nommée Katherine Salomon. Cette scientifique « marginale », au laboratoire ultra perfectionné, comme seul un roman peut nous en fournir, démontre – à qui veut l’entendre – que la pensée influence : 

      

    « La croissance des plantes, la direction dans laquelle un poisson nage dans un bocal, la synchronisation des systèmes mécaniques indépendants, les réactions biochimiques et jusqu’à la structure cristalline d’un solide en cours de formation… et aussi la façon dont les cellules se divisent dans une boite de Pétri… » (p. 74) 

      

    Pour aborder ce sujet, j’ai attendu sagement que les Francs-Maçons aient achevé de manifester à l’auteur leurs louanges (le livre est tout à leur honneur puisque la narration tourne autour d’un sieur Salomon et de « l’initiation » maçonnique et de ses symboles avec, notamment, la description de leur « cabinet de réflexion ») et que l’effervescence des « ésotéristes » de toute obédience se soit un tassée, et aussi que les cervelles surchauffées aient enfin retrouvées leur température de croisière… 

      

    Avant toutes choses, que signifie le mot noétique, est-il une autre expression de la parapsychologie ? 

    Le mot noétique  est dérivé du grec noese qui est une branche de la philosophie qui étudie la pensée en ce sens elle est inséparable de la psychologie (dans le sens Jungien) et des neurosciences. 

    Son centre d’intérêt fondamental consiste à étudier le fonctionnement de la pensée humaine et les liens entre elle et le « penser » divin. 

    Donc, ce terme fut employé à mauvais escient pour désigner une discipline, en vogue aux Etats Unis dont la porte-parole est Lynne McTaggart (La science de l’intention éditions Ariane, Paris 2008), qui cherche à démontrer que notre esprit influence la matière. Là nous constatons que la noétique, telle qu’elle est comprise devient une annexe de la parapsychologie alors qu’en réalité, tout en ne changeant pas d’objet d’étude, c’est un secteur fondamental de la spiritualité et de la mystique. 

      

    Dans un résumé, pratiquement lapidaire, on peut dire que la noétique est l’étude de la connaissance universelle dépassant amplement ce que l’actuelle science pourrait nous expliquer. 

    La fameuse noosphère (sous « pression » de plus en plus convergente) de Teilhard de Chardin en dérive. Elle fut fort bien comprise dans ses conséquences ultimes par les auteurs du film Matrix. La noologie d’Edgard Morin ou encore la noèse de Husserl sont aussi des enfants de la noétique.

    Le véritable noétien, à ma connaissance, est le biologiste Anglais Rupert SHELDRAKE, créateur du concept des « champs morphogénétiques » (pourvus d’une mémoire intrinsèque) qui contrôleraient le développement des embryons d’animaux et la croissance des plantes (voir son livre Une nouvelle science de la vie, traduit en 1985 et réédité en 2010). C’est la une approche raisonnable du « principe » des causes et du processus fondamental canalisateur de la vie. Certes c’est une théorie, tout comme la théorie de l’évolution l’est aussi ! 

      

    Malheureusement beaucoup de nos amis d’Amérique du Nord (contrairement aux amérindiens qui, dans leur wigwam enfumé, en ont saisi l’essence depuis toujours) on singulièrement restreint ce concept à des observations matérialistes dans le style échange d’informations à distance impliquant la transmission de pensée, le tout étant saupoudré de mécanique quantique pour tenter de donner une assise scientifique aux phénomènes. 

      

    Nous savons que la physique est encore loin de connaitre tout ce qu’impliquent les phénomènes quantiques. C’est une science naissante, en construction, et donc incomplète mais avec laquelle nos « néoticiens » cherchent malgré tout à explorer l’inconnu… permettez-moi de dire que ce n’est pas sérieux ! Si vous avez une  opinion contraire, évidemment c’est votre droit, mais permettez-moi de vous regarder de travers ! 

      

    En disant cela je ne cherche nullement à dévaloriser la noétique, dont je suis, contrairement aux apparences, un chaud partisan. Car je n’ignore pas, pour les avoirs observés, l’aspect aléatoire de certaine expériences de chimies organiques (en particulier les floculations) et de phénomènes biologiques, liés à l’embryologie, dont il est difficile de ne pas accréditer l’action de forces qui nous restent à découvrir et qu’à su formuler Ruppert SHELDRAKE.

    Être pressé est néfaste en tout domaine. Je veux dire seulement que la piste généralement suivie par les adeptes exaltés (avec raisons certes car c’est réellement exaltant) anticipe trop vite sur la réalité des choses. Tout cela manque généralement de consistance et, conséquemment, fair négliger des faits essentiels, ce qui fait la part belle à un Dan Brown qui sait en tirer « le frisson de la mort » en se faisant un porte-parole admiré mais fortement sujet à caution. Quant à l’américaine Lynne McTaggart elle reste beaucoup plus raisonnable et donc crédible par certains aspects de ses exposés journalistiques. 

     Cela, je pense, ne doit étonner personne sauf les inconditionnel du mystère à bon marché. Cependant je ne saurais stigmatiser la démarche de Lynne qui n’est par romancière et est de bonne volonté. Sa sensibilité lui a fait ressentir d’une manière « surrationnelle » la réalité du monde. D’ailleurs le beau film Matrix repose sur le même constat. 

      

    Lynne McTaggart propose de plonger dans l’infiniment petit pour observer les comportements et interactions de particules subatomiques. Ainsi, dit-elle, peut-on comprendre le processus d’action de la pensée sur la matière. On peut le comprendre en effet, mais seulement par analogie ! En effet, il n’est pas possible d’extrapoler les phénomènes quantiques des particules à ceux qui régissent la mécanique macromoléculaire. Cette jonction n’est pas encore réalisée. Donc, pas d’interprétations prématurées. 

    En France le professeur Henri Prat est l'un des pionner de la noétique "raisonnable" avec son livre Le champ unitaire en biologie (Editions Presses Universitaires de France 1964) Dont le concept de champ biotique rejoint le champ morphogénétique de Rupert Sheldrake.

     Nos doctorants ont une peur bleu de contredire les dogmes et leur thèses n'extrapolent pas, en guise de conclusion, l'avenir de leurs travaux. Corsetés par les craintes ataviques du XIXe siècle scientiste, il se gardent bien de formuler une suggestion imaginative, non encore soumise au contrôle expérimental. Cette absence capitale qui ouvrirait la science à  des suppositions, qui pourraient être fructueuses, la tranforme en lamentable rappe à fromage ou tout est calibré pour le banquet des sinistres barbes académiques...

    J’ouvre ici une parenthèse pour dire que je ne suis pas un  rationaliste aveugle, mais lorsque je lis des articles sur le paranormal, mes cheveux se dressent sur la tête en lisant des inepties telles que je comprends pourquoi beaucoup de nos contemporains préfèrent rester dans le domaine scientifique pur et dur, ce qui n’encourage pas les scientifiques à sorir de leurs concepts dogmatisés et sécurisants. 

    C’est un refuge en quelque sorte… mais il est dommage que beaucoup trop d’individus intelligents dépassent les limites du raisonnable dans des extrapolations extravagantes. Ils ont raisons dans leurs idées mais se fourvoient dans leur manière de les démontrer. 

    Il est temps de s’apercevoir que la science est démunie, qu’elle est loin de pouvoir mesurer certains phénomènes et même de découvrir qu’ils existent. 

    Face à tout ce que suppose la noétique, l’investigation scientifique est désarmée. Une image montre mieux ce que j’essaye de dire. 

    Le livre des Rois de la Bible, relate le combat du petit David contre le géant Goliath. David terrasse Goliath, à l’aide de sa fronde. L’analogie la voila : c’est comme si on demandait à David de descendre avec sa fronde un avion supersonique qui passe au dessus de sa tête à 15 kilomètre de hauteur ! Oui, l’outil scientifique n’est pas, si je puis dire, à la hauteur. Il est analogue à la fronde de David qui est effiace seulement contre Goliath. Les phénomènes noétiques sont le supersonique encore hors de porté pour notre arsenal  scientifique. 

    Je signale en passant que cette impossibilité de comprendre, pour la physique, se retrouve en alchimie. 

    Là où l’investigation chimique de la pierre philosophale ne trouvera, par exemple, que des cristaux de potasse caustique agrémentés de quelques molécules de soufre, elle sera incapable de déceler l’information liée à ce cristal et conclura, au mieux, à une supercherie. La physique des solides ne pourra aller plus loin que la piézoélectricité. La dimension qualitative de l’information lui échappera. Certes, des progrès sont faits en ce sens, mais nous sommes encore loin du compte. 

      

    La noétique cherche donc à apporter une explication scientifique aux phénomènes paranormaux alors que la parapsychologie se borne à les constater. Cette attitude est beaucoup plus raisonnable puisque, comme je viens de le dire, l’outil scientifique actuel n’est pas toujours capable d’expliquer ces manifestations que sont, par exemple, la transmission de pensée ou la télékinésie. C’est un phénomène plus général qui devrait être abordé afin de saisir le substrat de ces phénomènes. 

      

    Mais ce n’est pas parce que les scientifiques ne peuvent que donner des jugements de non lieu que l’on doit baisser las bras et conclure comme eux que cela s’explique d’une manière prosaïque ou n’existe pas. Si on en reste là on est un piètre chercheur. 

      

    L’école anglo saxonne de noétique ne jure que par « l’intrication » quantique, dont l’inventeur est le français Alain Aspect qui en parle sous le nom d’inséparabilité. Je ne vais pas approfondir cette question que j’ai abordée dans mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale. 

     

    J’explique, toujours dans cet ouvrage, la différence de la manière de penser de nos deux hémisphères cérébraux. L’un le gauche est le siège de la pensée rationnelle tandis que le droit se caractérise par une pensée intuitive. (Cela est évidemment grosso modo car la réalité est beaucoup plus complexe)

    Sa particularité est de pouvoir sauter aux conclusions sans passer par un raisonnement logique. Ne soyons pas étonné de cela puisque cette manière de procéder est analogue au saut quantique d’un électron qui change d’orbite sans qu’il soit possible de discerner des positions intermédiaires… le TOUT du monde est UN…Cela n'est pas en contradiction avec mes critiques précédentes sur les chercheurs qui extrapolent les résutats de la physique quantique de l'infiniment petit sur le notre nonde plurimoléculaire. L'analogie peut servir et l'on ne doit pas s'en priver mais preudence quant aux affirmations trop rapides comme ce "péché mignon" des étudiants de première année d'université tirent les conclusions d'une expérience au dela du raisonnable.

    Seule la pensée « intuitive », surrationelle permet d’accéder aux phénomènes noétiques, alors que le raisonnement logique est rapidement impuissant. Nous ressentons cette bivalence en nous, d'où notre diffficulté à resister à cet appel des conclusions immédiate.

     Revoyez le film Matrix et écouter attentivement les dialogues, dont la sagesse profonde permet de comprendre comment le héros est parvenu à accéder au delà du réel à vaincre la matière qui veut l’asservir. 

    C’est d’ailleurs pour cette raison que les critiques de fils citent mon livre l’alchimie expliquée par son langage. 

    Ce genre de message ne peut être délivré que par le cinéma et la poésie, lieux ou la pensée rationnelle n’a pas le monopole. 

    Il me semble qu’il n’est pas sans intérêts que cela soient dit surtout aux amateurs de frisson de merveilleux et aux adeptes de toute vie spirituelle. Peut-être comprendrons-t-ils pourquoi je suis en pétard envers les sociétés « initiatiques » qui parlent de leurs magnifiques symboles en spéculent dans un immobilisme qui fait froid dans le dos. 

      

    Merci de m’avoir lu et amitié au-delà des mots. 

     

     

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  • LE CADEAU DE NOEL DU 25 DECEMBRE 1642

     

    Le jour de Noël 1642 l’humanité reçut un cadeau sous la forme d’un petit, tout petit, enfant né prématurément. C’était le fils unique d’un petit propriétaire complètement illettré. La probabilité pour que cet enfant vive longtemps était quasiment nulle car il était si petit que l’on aurait pu le mettre dans une cruche d’un litre. Et, pourtant il survit à la guerre, à la révolution, à la peste et à tout l’arsenal de la pharmacopée de l’époque. Vénéré par ses compatriotes, admiré dans le monde entier, il meurt à l’âge de 84 ans. Il est enterré à Westminter Abbey. Son nom, vous l’avez deviné, c’est  Isaac Newton.

    L’image du monde que développa Newton est née presque entièrement de ses découvertes en mathématiques et en physique. Elle marqua de son emprise les générations futures.

    Mais il faut constater avec étonnement que les études de Newton sur l’astronomie, l’optique et les mathématiques n’occupèrent qu’une fraction minime de son temps. En fait, ses talents s’exercèrent bien plus dans des voies comme l’histoire religieuse, la théologie et surtout l’alchimie.

    Ces trois secteurs de la connaissance (histoire religieuse, théologie et alchimie) sont en réalité inséparables. L’alchimie est la face matérielle, concrète, de la théologie qui imprègne profondément l’histoire religieuse. Cette orientation du génial physicien est d’une grande cohérence, elle est à l’image de ses élégantes démonstrations scientifiques, et vont, en toute logique, représenter l’essentiel de son activité, son épicentre.

    Évidemment, cela ne satisfait pas, l’univers « réaliste » de nos sciences rationalistes… laissons braire les ongulés académiciens assujettis à leur picotin et qui ne peuvent souffrir une éventuelle dimension non matérielle et spirituelle de l’homme et de toute matière. Ces académiciens bourgmestres de la pensée scientifique affirment péremptoirement l’incompatibilité et l’incohérence de cette union, définitivement jugée scandaleue et contre nature, entre science sacerdotale et science académique.

    Que peut-on dire à ceux qui ne veulent rien entendre si ce n’est qu’ils poursuivent la contemplation de leur vieille lune !

    Dans ce domaine les plus grandes lumières éteintes rayonnent leur obscurantisme dans notre misérable hexagone. Ce genre d’attitude se trouve aussi, d’une manière plus perverse, dans le cabinet feutré de certains milliardaires dont la griffe empoisonnée et mortelle supplante tous les pouvoirs, y compris Européens, et impose la culture et le culte du profit.

    Revenons à Newton. Je rappelle que la partie proprement scientifique (au sens étroit où l’on entend ce terme aujourd’hui) ne représente en fait que 28% de son œuvre manuscrite. Les 72 % restants se trouvent consacrés pour un tiers à l’alchimie et deux tiers à la théologie, cela pour les seuls manuscrits CONSERVES,  sans préjuger de ce qui a pu disparaître au fil des années. Newton refusa toute sa vie de publier quelques pages concernant ses recherches alchimiques. Il est donc heureux qu’un certain nombre de ses notes personnelles nous soient parvenues, permettant ainsi d’avoir une idée exacte du sens profond de ses recherches.

    La recherche scientifique matérialiste du XIXe siècle s’appuya sur les découverts de Newton pour justifier ses travaux. Cette attitude pitoyablement ségrégationniste, excluait donc de son univers les raisons profondes de cet attachement à l’alchimie de l’intelligence de cet immense génie. On n’osa ni ne put publier des textes sur l’obscurantisme de Newton sans prendre le risque de se tirer une balle dans le pied !

    Soyons logique jusqu’au bout : Croyez-vous qu’un être aussi exceptionnellement lucide et intelligent ait pu avoir un hiatus dans sa méthode au  point de donner à l’alchimie (cette pratique supposée idiote) une place aussi capitale dans sa vie ?

    Peut-on supposer un seul instant que Newton œuvra toute sa vie au laboratoire alchimique pour satisfaire une sorte de puérilité infantile issue de quelque relent de magie atavique ? Ne serait-il pas plus logique de supposer qu’à travers cette recherche de la pierre philosophale notre physicien était sur la piste des véritables fondements énergétiques du monde sur lesquels reposent tous passages d’un état en un autre, toutes métamorphoses ? Ne pourrions-nous pas songer un instant que c’est à ce même problème qu’est confrontée actuellement notre physique quantique qu’un pareil génie, l’un des plus grands de l’humanité, était susceptible de concevoir ? Ne pourrait-on supposer un bref instant que l’univers des manipulations alchimiques ait pu révéler à Newton la relativité spatio-temporelle ? Cette connaissance seule explique sa réticence à publier les révolutionnaires «Principes mathématiques de philosophie naturelle », dont il avait perdu les papiers ! et qu’il reconstitua et publia, à la demande pressante de l’astronome Edmun Halley, publication qui s’avère être l’une des sommes les plus magistrales jamais éditées dans le domaine scientifique ! Si pour Newton un pareil écrit a une importance telle qu’il l’oublie dans un fond de tiroir et l’égare définitivement, il devient légitime de supposer que d’autres découvertes se révélaient bien plus intéressantes à ses yeux…

    Oui, il est absolument certain qu’Isaac Newton poussa très loin ses travaux alchimiques, et que ceux-ci furent partiellement couronnés de succès.

    Pourquoi le rejet de l’alchimie, pourquoi ne pas accepter cette évidence criante qu’elles sont inséparables des découvertes de Newton ? La raison en est évidente : les concepts alchimiques qui guidait ses expériences et observations ont été si totalement exclus de la théorie et de la pratique chimique, que personne aujourd’hui ne concevrait d’entreprendre une expérience de ce type. En bref on est amené à exclure le fait car on a bazardé la théorie.

    Isaac Newton fut alchimiste à part entière et lui restitue ses lettres de noblesse, celles qui furent longtemps maculées par des scribouillards désargentés. Il a fait éclater les barrières d’une recherche enserrée dans des garde-fous, les coupant de ses fondements véritables, en démontrant que l’intuition peut efficacement venir au secours de la raison, surtout quand il s’agit d’étudier les problèmes posés par les mystères du monde. Ainsi put-il intégrer les sciences physiques et mécaniques à la pensée et à la recherche alchimique.

    La science actuelle souffre de ne point pouvoir (pour des raisons idéologiques) et savoir opérer une synthèse entre la recherche scientifique et les préceptes anciens.

    Soyez sûr d’une chose ; il n’y a pas réellement une scission entre les réalités de la science et les vérités dont l’alchimie peut témoigner. Que faire devant une mauvaise foi qui fait dire qu’un picotin d’avoine à un goût différent alors que l’on broute au même râtelier ?

    J’arrête là mes coups de cornes car je me sens devenir chèvre ! ! !

    Avec toute mon amitié.

     

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  • L'ENFANT PERDU ET LA PAROLE PERDUE

    Ce n’est pas un conte que je vais vous raconter, mais une histoire véridique qui devrait éclairer de nombreux ésotéristes à la recherche de ce qu’ils appellent « la parole perdue » et dont ils parlent souvent bien inutilement.

    Ce récit va leur montrer comment le vivant s’exprime. Il va leur indiquer surtout combien l’intellectualisme de ceux, qui analysent les symboles, pour les symboles, est contre-initiatique. En effet, la spéculation emprisonne la pensée dans des limites artificielles qu’elle s’est fixée elle-même. En réalité ces limites  n’existent pas car toutes les vies communiquent entre-elles, à nous de le découvrir. Cela me rappelle une anecdote rapportée par Eugène Canseliet disant qu’un jour il avait surpris son maître Fulcanelli en pleine « conversation » avec son chat !  

    Nous pouvons être certain de ce fait depuis que l’inséparabilité des choses fut démontrée sous le nom « d’intrication » par les spécialistes de la physique quantique.

    Dans cette histoire un ours féroce nous fait la démonstration de l’inséparabilité (au-delà de l’infiniment petit de la physique des quanta) capable de véhiculer un langage, ici sous forme d’image. Cela, ce moyen fondamental de prescience, nous ne devrions jamais l’oublier surtout quand notre route, vers la connaissance, est incertaine.

    Car les animaux, comme tous les êtres vivants sont capables de « parler ». Évidemment, ils n’utilisent pas notre syntaxe, mais le langage de la vie, celui qui se manifeste progressivement en pratiquant ce que les alchimistes appellent langue des voyous (ou langue des voyants) langue du cheval ou encore langue des oiseaux ou cabale, terme provenant du mot ancien cavale ou cheval. Et cette cavale est un cheval de somme qui est capable de transporter des sommes de connaissances, comme le dit joliment, dans son langage en communion au-delà du temps avec ses vieux maîtres, l’alchimiste Eugène Canseliet.

    C’est ainsi que l’alchimiste échange avec la vie incluse dans la matière qu’il œuvre et c’est elle qui le guide vers la réussite. D’où cette expression de la matière s’adressant à l’alchimiste : « Aide-moi et je t’aiderais »…

    Oui l’invisible est en action. Le vent est invisible et, pourtant il transporte des feuilles ; il y a donc des choses invisibles qui agissent qui transparaissent parfois, comme dans l’histoire qui suit, dans les paroles d’un enfant.

    Je me promenais avec Mickael mon filleul de six ans quand un prospectus arriva vers nous, emporté par le vent, en faisant tourner ses feuilles. Il regarda, fasciné, ce vulgaire prospectus et s’exclama émerveillé : « Parrain, regarde ! le vent ! le vent lit ! ».

    Prenez ce fait comme provenant de la puérilité d’un enfant effectuant des analogies naïves mais savez-vous, si oui, ou non l’invisible - véhiculé par le vent- est capable de s’informer ?

    Cela n’est pas sans rapport avec cette phrase d’Hermes Trismégiste, reprise par de très nombreux auteurs au cors des siècles ; « Et le vent l’a porté dans son ventre » Mais que porte-t-il donc dans son ventre ce vent apparemment transparent et vide ?

    Je n’en sais rien et je m’arrêterais là. C’est à vous d’y réfléchir. Cependant, une chose est certaine : Que nous le voulions ou non, le visible et l’invisible appartiennent, l’un comme l’autre, au monde matériel ou sensible. L’invisible n’est pas plus surnaturel que ne l’est le vent… qui lit !

     

    Aujourd’hui, Lorsqu’un petit enfant se perd à la campagne, on organise des battues, on téléphone aux gendarmes et leur chiens et, le plus souvent, tout rentre dans l’ordre avec l’enfant ravi de se trouver en si bonne compagnie.

    Au XVIIIe siècle, aux États-unis, on prenait mille précautions car, avec les Indiens, les animaux de toutes sortes et les forêts immenses, un enfant égaré était presque toujours un enfant perdu.

    C’est ainsi qu’au mois de juin 1783, un jeune couple nouvellement installé dans le New Hampshire s’aperçut que Sarah, leur fillette de cinq ans, était partie se promener dans les bois derrière la ferme. Tous les voisins furent alertés et des battues organisées. Deux jours après, les recherches étaient toujours vaines.

    Au soir du troisième jour arriva un vieux trappeur qui demanda l’hospitalité car il venait de loin à travers l’épaisse forêt et n’avait ni dormi ni mangé.

    Dans la nuit, cet homme habitué à la vie dans la nature et proche des animaux, rêva que la petite fille se trouvait à l’abri d’un gros arbre abattu par la foudre en compagnie d’un grizzli (ours brun particulièrement féroce dont la race subsiste encore en Amérique du Nord).

    Les gens du pays frémirent car ils avaient trouvé des traces de pas de la fillette à côté de celle d’un ours, mais s’étaient bien gardés d’en souffler mot aux parents.

    Cependant un garçon d’une ferme voisine déclara connaître un tel arbre abattu en travers d’un petit ravin, en pleine forêt, à quelque kilomètres de là.

    Dès les premières lueurs d jour le trappeur partit en compagnie du jeune fermier et de père de la fillette.

    Au bout de deux heures de route, ils arrivèrent à l’endroit décrit par le jeune fermier et le trappeur déclara reconnaître l’arbre de son rêve. Faisant un grand détour, le trappeur arriva le premier dans le petit ravin où il trouva la petite Sarah endormie sur un tas de feuilles à l’abri de l’arbre.

    Sur le chemin du retour, le vieux trappeur ne cessa de scruter les alentours et respira plus librement lorsqu’ils arrivèrent enfin à la ferme où on leur fit a fête.

    Réconfortée, la petit Sarah raconta alors son histoire. Elle était partie se promener et, au détour d’un chemin, avait rencontré un beau chien, un chien aussi grand que l’âne de la ferme. Il avait flairé son visage et ses mollets griffés par les ronces puis, comme elle avait passé ses bras à son cou, il s’était assis bien sagement. C’est lui qui l’avait conduite jusqu’à l’arbre où elle avait été retrouvée. Le jour il partait mais chaque soir il était revenu coucher à côté d’elle pour lui tenir chaud affirmait la petite Sarah ?

    Question à un euro : qui a « téléphoné » au vieux trappeur pour le prévenir ?

    Souvenez-vous… « Et le vent l’a porté dans son ventre »

     

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    LES INTELLOS ET LE SIEUR RENÉ DESCARTE

     

    Un jour j’ai vu, à la télé, un homme qui se baladais dans les couloir d’un célèbre musée. Il nous amena dans la salle des archives et là il ouvrit religieusement une boîte qui contenait le crâne du Christ des rationalistes : celui de René Descartes. J’en fus complètement sonné, des intellos qui adorent un crâne comme une précieuse relique alors qu’ils considèrent celles de l’Église comme morbides. Fascinant ! Les cartésiens sont donc, dans le fond, des bigots ! ou des grenouilles de bénitiers. Vous pourrez me rétorquer que je vais vite en besogne et que je catalogue un peu précipitement ces honorables disciples du vénérable auteur du Discours de la méthode. Et de la célèbre phrase « Je pense dont je suis ».

    Parlons en du fameux « Je pense dont je suis ». C’est tout simplement une confusion monumentale entre la pensée et l’ego ! La pensée ne peut analyser que ce qui l’entoure et non elle-même. Un miroir réfléchit n’importe quoi sauf lui-même ! C’est une véritable usurpation : la pensée qui se prend pour l’ego ! 

    Et voilà René où tu nous as amenés, dans le pays de l’esbrouffe où les intellos se partagent la grosse par du gâteau car les élites ont un gros ego et ont seul le droit à la parole ces nouveaux aristos. Mais comme les aristos, ils tournent mal et bientôt ils perdront la tête. En effet la pensée est une fonction parmi  tant d’autres comme celle de voir ou de digérer. Il ne viendrait à l’idée de personne de dire : « je suis supérieur à toi car je digère bien » et c’est pourtant ce qui se passe grâce à René : « plus je pense, plus je suis grand». Voilà comment le cartésianisme favorise la gonflette. Vous, mes amis, qui n’êtes pas intello, je voulais vous prévenir pour que vous ne vous preniez pas pour des demeurés et que les portes de la connaissance véritable vous sont grandes ouvertes… Les premiers seront les derniers !

     

    Avec ma grande amitié à tous les obscurs qui font tourner le monde.

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    La mort ? C'est quoi ce truc ?

    Le titre de cet article est le plagiat de celui d’une série de livres best-seller d’Alyson Noël qui alimente les rayons fantastiques de nos libraires depuis 2009. Ce numéro 1 des ventes dans le monde entier (comme l’affirme le rabat de l’ouvrage) a retenu mon attention à plusieurs titres.

    N’étant pas critique littéraire et encore moins romancier, la dimension structurelle de cette saga ne saurait être analysée par mes soins si ce n’est pour reconnaître, comme beaucoup de lecteurs, que le sujet enflamme l’imagination de beaucoup et que l’intrigue est suffisamment bien menée pour maintenir le lecteur en haleine.

    Évidemment, nous avons aussi un revers de la médaille lié à l’incompréhension profonde de ce qu’est l’immortalité pour la raison évidente que l’auteure n’a fait que rassembler les divers ragots qui traînent sur l’ésotérisme sans mesurer combien elle en donnait une image fausse qui ne fait qu’alimenter l’imaginaire de tout un chacun et transforme en image d’Épinal cette science sacrée qu’est l’alchimie.

    Non je ne mets pas en doute la bonne volonté d’Alyson, mais son manque de documentation flagrant qui aurait pu lui faire rédiger un roman encore plus fantastique si elle avait essayé d’approfondir son sujet.

    Mais le reproche le plus fondamental est celui d’avoir calomnié l’alchimie par ignorance alors que les États-Unis ne manquent pas de spécialiste sur cette question qui aurait pu l’éclairer (comme fut éclairé Van Vogt et bien d’autres) et lui éviter de ramener l’alchimie à ses lieux communs que sont la transmutation des métaux en or et la fabrication d’un élixir d’immortalité qui est ici caricaturé par un véritable… biberon !

    Mais cette conception assez simpliste ne concerne pas que l’alchimie, il en est de même pour la couleur des auras qui entoure chaque être vivant. Dès la première page de l’ouvrage, nous trouvons une liste des couleurs des auras avec leurs significations.  Ainsi, par exemple, la couleur verte signifie que l’individu est calme, mais est trompeur et jaloux, tandis que  le rose est signe d’amour, de sincérité et d’amitié, bref j’en passe car notre catalogue universellement admis se poursuit. Je vous préviens tout de suite, si vous avez rencontré cette nomenclature à diverses reprises, cela ne l’empêche nullement d’être complètement erronée ! Car là encore notre auteure ne s’est pas sérieusement documentée.

    La perception de la couleur d’une aura n’est pas la même pour chacun de nous. Ce que je vois vert, Alisson    peut le voir rouge et Christina violet. Pourquoi ? Parce que chaque individu est différent non seulement par sa morphologie mais aussi par ses « mécanismes » physiologique tout comme chacun possède une capacité respiratoire particulière il possède une manière de voir qui l’est aussi puisqu’il existe des daltoniens.

    L’aire occipitale visuelle de notre cerveau est entourée par une zone psycho visuelle qui permet de comprendre ce que l’on voit. Grosso modo, ce n’est donc pas de l’aire visuelle habituelle (où aboutissent nos nerfs optiques) que provient la vision d’une aura mais de l’aire psycho visuelle et c’est elle qui va colorer psychiquement les rayonnements. Cette coloration sera le reflet de notre physiologie tout entière.

    Alors, de grâce arrêtons ces nomenclatures d’occultiste. Si un jour vous voyez les auras, cherchez vous-même le sens des couleurs que vous discernez, ce sera beaucoup plus sérieux !

     

    L’immortalité a son prélude qui n’est autre que l’initiation dans le sens psychologique, spirituel et mystique. Ce prélude initiatique est la conquête de l’éveil menant à la liberté. Quand ce prélude est acquis, nous sommes aux portes du temple et l’alchimie peut alors déverser sur l’adepte sa corne d’abondance pour en faire un Adepte (avec un A majuscule en initiale) dans le sens plein du terme de celui qui jouit d’une triple félicité : connaissance, santé, richesse… 

    Ne rêvons pas et commençons donc par le commencement, là où se trouve « l’homme de la rue » dans ses misères journalières… 

    Que l’immortalité existe ou pas là n’est pas la question.  Les alchimistes y croyaient voici ce qu’en dit Salmon en sa bibliothèque des Philosophes chimiques :

     

    « Nous ne saurions entrer dans ce riche jardin des Hespéride pour y voir ce bel arbre d’or et en cueillir les fruits si précieux qu’après avoir défait le dragon qui veille toujours et en défend l’entrée. Nous ne pouvons enfin aller à la conquête de cette toison d’or que par les agitations et par les écueils de cette mer inconnue en passant entre les rochers qui se choquent et se combattent, et après avoir surmonté les monstres épouvantables qui nous gardent. »

     

    Telle est la traduction concernant l’alchimie interne inséparable de celle du laboratoire. 

    Voilà donc un programme facilement compréhensible si l’on entend par « agitation » notre propre agitation qui sont des « écueils » en passant par nos « conflit à combattre »… après avoir surmonté les monstres qui nous gardent ! Et oui il y a plusieurs monstres à vaincre. Ma vénérable concierge, cuisinière émérite, dirait en sa sagesse gouailleuse  éprise de raccourcis : « C’est pas de la tarte ». 

    Ne croyez surtout pas que je vais m’embarquer dans un système psychologisant, ce n’est pas mon tempérament (je suis un inachevé un peu béotien) et je n’ai pas l’intention de vous fatiguer en essayant de comprendre un puzzle psychologique plus ou moins séduisant et surtout plus ou moins lié au vrai. 

    Abordons donc le cœur du sujet qui s’avère en étroite harmonie avec mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale. 

    L’immortalité n’est, pour la plupart des hommes, qu’un espoir, un remède à la terreur qu’ils éprouvent à la pensée d’un anéantissement total. 

    Notre bon Lafontaine a su immortaliser l’angoisse de Louis XIV vieillissant dans sa fable Le lion le loup et le renard: 

    « Un lion décrépis, goutteux n’en pouvant plus voulait que l’on trouva remède à la vieillesse… » 

    Non ! ne croyez surtout pas que je vais vous apporter, au sujet de l’immortalité, des assurances solennelles, autoritaires et surtout fallacieuses sorties de « derrière les fagots » (sic, c.f. ma concierge).  Je n’ai aucune prétendue certitude, à l’évidence marécageuse, à vous offrir. 

    Je ne vais donc pas jouer au gourou ou au sage philosophe pour tenter de vous « monter le bourrichon » (re sic toujours ma concierge) en vous assénant avec la dernière vigueur, des trucs un peu déjantés qui se réduiraient à des articles de foi passionnant, à des affirmation invérifiables qui exaltent la baudruche mais ne peuvent éclairer. Je vous dis cela en connaissance de cause car j’en ai entendu des allumés ! 

    Certes je ne suis ni rationaliste ni néo-cartésien mais ne poussons pas le bouchon trop loin, restons dans les limites de la clarté et du vrai. 

    En résumé l’immortalité existe mais n’est point celle que vous croyez, ni celle que votre curé vous a insufflée au catéchisme si éloigné de celle des premiers chrétiens. 

    Je vous propose, non pas une réponse  qui se voudrait décisive au problème de l’immortalité, tel qu’on le pose communément et inconsidérément mais d’une manière alchimique et donc initiatique du terme. De ce fait cela paraîtra insolite et neuf à ceux qui ignorent ce que sont l’initiation et l’alchimie dans leurs substructures spirituelles. 

    Donc, je ne vous dirais pas que l’immoralité telle que vous l’entendez, l’imaginez ou la rêvez, existe ou n’existe pas. C’est à vous de découvrir cela. 

    Je l’aborderais en fonction du temps, c’est-à-dire de notre expérience courante du temps dans lequel s’inscrit notre naissance et notre mort, nos attentes et regrets. L’immortalité désigne un état et une prise de conscience et non une affirmation intellectuelle destinée à dissimuler, à tranquilliser une angoisse profonde… 

    Non je ne joue pas sur les mots en disant que le vécu, au moment où vous lisez ces mots, a un goût d’éternité. 

    Les chrétiens non instruits des vues théologiques ou mystiques plus profondes, ce qui est souvent le cas puisque l’ignorance est savamment entretenue, confondent volontiers éternité et survie. Pour eux l’éternité leur vie, indéfiniment prolongée. Ils sont attachés à l’aspect durée de cette « éternité ». Ils veulent faire de cette éternité une continuité d’eux-mêmes, de la conception qu’ils se font d’eux-mêmes. 

    Voilà l’erreur car la continuité est une garantie de déclin. Elle ne peut donc entrer dans l’éternité. Faire « comme avant » où « comme d’habitude » nous enferme dans le fameux « couloir de la mort ». C’est une expression carcérale et mortelle. 

    En effet, qu’arrive-t-il à quelque chose qui continue ? Il s’use, il tombe en ruine et devient une routine. Oui la continuité est une garantie de dégradation, d’entropie généralisée. J’en sais quelques choses avec ceux qui m’entourent et veulent à tout prix pérenniser une seule manière de pratiquer et de comprendre la spiritualité et l’alchimie. Au point de devenir non pas des sans culottes mais des culottes à l’envers puisqu’il ne s’agit pas d’une révolution mais d’une antirévolution… C’est souvent le drame des traditionalistes, de tous ceux qui se rattachent compulsivement à un maître « canonisé » et statufié oubliant que tradition rime essentiellement avec libération et évolution. 

    Tel est l’art de trahir un maître… car les fondements qu’il a posés s’avèrent de la plus désolante inutilité puisque son œuvre n’est plus extrapolée et enrichie. C’est ainsi que nos traditionalistes meurent, par suffisance, aux portes du futur. Ils s’enfoncent dans le marécage de leurs désirs ronronnants. 

    Roue sans fin qui est celle de l’éternel retour, celle qui nous fera éternellement recommencer ce que nous avons fait en un cycle infernal de « réincarnations » qui ne nous fera point avancer. 

    Le futur étant le reflet d’un passé défunt. Cela me rappelle le titre d’un ouvrage à connotation politique qui ne nous intéresse pas ici : La France aux ordres d’un cadavre. Le cadavre en question étant ici le défunt communisme qui continue, au-delà de sa tombe, d’animer l’action de certains syndicats ouvriers. 

    Il est remarquable que l’éternité n’apparaisse pas seulement comme une continuité mais encore comme une éternelle jeunesse. Mais, précisément, ce qui caractérise psychologiquement la jeunesse, proprement dite (comme, du reste cette autre forme de jeunesse qu’est l’amour), c’est son merveilleux pouvoir de renouvellement. 

    La conception commune de l’immortalité est contradictoire, parce que là où existe une soif impérieuse de continuité, il ne peut y avoir de renouvellement et fraîcheur. Notre vie ne peut être à la foi, une répétition d’elle-même et un perpétuel renouveau. Vouloir persévérer dans l’identique, et vouloir se RECREÉR sont deux exigeantes incompatibles. 

      

    En voulant la continuité d’une idée, d’un effort, nous appelons sur nous l’accablement du temps, nous nous jetons dans les griffes de la fatigue, de la discorde et de l’ennui… et de la mort comme le dit l’expression : « mortellement ennuyeux ! » nous sommes donc aux antipodes de l’immortalité. 

    Face à cet ennui mortel nous prend un désir de fraîcheur, de renouveau, de plénitude, mais surtout nous ne voulons pas mourir à nos ambitions, à nos projets. Nous ne voulons pas renoncer à faire le bilan de notre vie le total de nos expériences et acquisitions. Or nous ne pouvons consentir à cette mort. Nous n’en avons pas l‘audace. Nous voulons prolonger, poursuivre, ajouter aux résultats d’hier les résultats d’aujourd’hui. Nous sommes attachés à nos œuvres. 

    Vanité ! Comprenez-vous pourquoi autant la tradition Occidentale qu’Orientale prônent le détachement comme voie de renouvellement ? 

    Nous ne voulons pas renoncer aux fruits des efforts et ignorer le passé, admettre que nos poursuites anciennes furent des égarements. Nous ne voulons pas nous dédire, nous renier. Nous avons peur de perdre notre définition. 

    En cela l’Église catholique, qui ne se dédie jamais même dans l’erreur et perpétue la même idéologie sous différentes défroques, est une parfaite illustration et nous montre donc un chemin qu’il est préférable de ne pas suivre si nous voulons progresser. 

    Cette opinion vis-à-vis de l’Église n’enlève rien à la magnifique valeur du christianisme véritable. 

    Or, si nous ne voulons pas mourir d’abord, comment pourrions-nous renaître ? Comment chaque moment pourrait-il nous apparaître frais et neuf si nous le condamnons à servir les intentions du passé, si nous l’enchaînons à des moments révolus ? 

    En conséquence, une éternité de fraîcheur et de jeunesse ne saurait être une éternité de continuité. 

    Enfin, l’éternité n’est autre que l’absence de temps ! 

    L’éternité, indissociable de l’immortalité, ne peut se concilier avec cette continuité voulue et préméditée qui est nécessairement enlisée dans le temps. Elle ne saurait non plus apparaître comme un prolongement indéfini. Ce qui se prolonge indéfiniment ou non c’est une durée. L’ÉTERNITÉ NE SE PROLONGE PAS. ELLE EST. 

    En conclusion, si nous sommes contraints de mourir, quand sonne l’heure de la désintégration biologique, c’est parce que nous n’avons pas su mourir à chaque instant de notre vie, parce que, toute notre vie durant, nous sommes restés empêtrés dans le conflit entre la mort et la vie, sans parvenir à le dépasser en perdant le sens et la soif de notre continuité personnelle… 

    Si nous ne parvenons pas à vivre au-delà du temps, alors inutile de pratiquer l’alchimie, car le résultat du grand œuvre ne s’obtient pas si nous n’avons pas appris à nous détacher de l’écoulement du temps, si nous n’apprenons à vivre dans l’éternel présent. Voilà pourquoi la réussite du grand œuvre est un don de Dieu. Car c’est lui qui fait pour nous la moitié du chemin en nous menant de l’éternité à l’immortalité. 

    Nous n’avons qu’à sortir de nos cycles infernaux de perpétuels recommencements… L’immortalité est à la porte de l’éternité, mais entre nous et cette porte, nous avons à rompre l’écoulement illusoire du temps qui crée la continuité et la répétition, cette répétition qui donna naissance,— à l’image de notre manière d’être — aux « réincarnation » sans horizon. 

    Apprenons donc à nous réveiller chaque matin dans un jour nouveau et ainsi le vieil homme perdra peu à peu sa défroque pour notre plus grand bonheur. 

    Avec toute mon amitié, je vous souhaite un soleil nouveau chaque jour de votre vie. 

     

     

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